Frontons et arènes au cœur des espaces publics landais
Dernière mise à jour : 1er février 2023
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Frontons et arènes sont emblématiques des espaces publics de nombreuses communes landaises. A la différence des terrains de sports, de football ou de rugby, aménagés en périphérie des bourgs, les arènes et les frontons sont souvent implantés au cœur des communes, dans le tissu urbain.
Au sud-ouest les frontons, au sud-est les arènes
Frontons et arènes ne sont pas uniformément répartis au sein des communes landaises. On les retrouve essentiellement dans la partie sud du département et dans une moindre mesure le long du littoral.
- Localisation des frontons place libre dans les Landes
- Source : www.frontons.net
- Localisation des arènes landaises
- Source : Les jeux taurins de l’Europe à l’Amérique, Casa Velázquez, Madrid, 2010
C’est le sud des Landes et tout particulièrement la Chalosse et le Tursan (et l’ouest du Gers) qui concentrent le plus grand nombre d’espaces dédiés à la course landaise. Les frontons sont de plus en plus nombreux à proximité du Pays Basque, la plus forte densité se retrouvant dans la pointe sud-ouest du département.
Le fronton, un espace ouvert
La silhouette du fronton marque les espaces publics de nombreuses communes landaises. Le mur de couleur blanche à ocre, est aisément reconnaissable de par sa hauteur et son couronnement en forme de chapeau de gendarme. Il est parfois adossé à un bâtiment existant voire même intégré dans une façade d’un bâtiment public (salle des fêtes, gymnase…).
L’aire de jeu du fronton est le plus souvent ouverte et est utilisée comme un espace public libre multi-usages : aire de jeu de pelote ou de foot, espace du marché ou des fêtes…
Le fronton est parfois accompagné de gradins sur un ou deux côtés, parfois d’une rangée d’arbres qui délimite l’aire de jeu et ombrage le public.
Héritière des traditionnels jeux de paume, la pratique de pelote basque apparaît dans les Landes et au Pays Basque dès le début du XXe siècle sur les premiers frontons édifiés au début des années 1900.
Le fronton « place libre » est un terrain généralement non couvert composé d’un mur, ou de deux (un à chaque extrémité). Il existe des frontons de toutes tailles (10 à 16 mètres de large et de 6 à 10 mètres de haut environ), certains sont même couverts. La surface au sol appelée cancha varie de 35 mètres à 100 mètres. Le sol peut être en terre battue, en ciment ou en enrobé. Le terrain est dessiné en forme de bouteille au sol et la forme particulière en goulot à l’approche du mur resserre l’aire de jeu sur les côtés.
Les arènes, un espace clos
À l’origine, l’espace dans lequel se pratiquait la course était confondu avec l’espace public : c’était la rue ou la place du village. On voit encore dans certains villages des tribunes en bois intégrées au bâti formant la place, dans laquelle est montée une enceinte de bois fermant la piste à l’occasion des courses. Progressivement, les arènes sont devenues un équipement autonome, implanté hors du centre pour des questions de sécurité, dans les faubourgs du XIXe ou du début du XXe, date de la construction de la plupart des arènes. Aujourd’hui inscrites dans le tissu bâti, elles structurent souvent l’espace urbain.
Les arènes sont ainsi souvent implantées sur un espace public à l’articulation du centre ancien et des faubourgs du XIXe. Comme dans la plupart des espaces publics de cette époque, avenues, allées ou places sont bien souvent accompagnées de mails de platanes qui ombragent l’espace menant aux arènes.
Petite histoire des arènes landaises
Les origines de la course landaise sont anciennes. La course landaise est un spectacle fortement lié à la culture rurale, souvent associé aux fêtes patronales des villages.
Dans les villes, les premières mentions des courses landaises remontent à la fin du XVIIe. Les arènes sont alors délimitées par des barrières en bois implantées sur une place publique comme à Dax sur la place St-Pierre en 1784, à Villeneuve-de-Marsan en 1787, ou à Aire-sur-l’Adour en 1789 devant la cathédrale.
Vers la mi XIXe, les villes se dotent d’arènes permanentes en bois (1850 à Magescq, 1852 à Mont-de-Marsan, 1870 à Dax…). Les plus anciennes arènes "modernes" (en ciment) sont celles du Plumaçon à Mont-de-Marsan inaugurées en 1889 pour les festivités de la Madeleine. Les arènes contemporaines datent pour leur majorité d’après 1911 (Villeneuve-de-Marsan, Dax, Mugron). La majorité d’entre elles étaient des amphithéâtres en bois, cimentées ou agrémentées de tribunes au fil du temps, ou couvertes (en 1958 à Pomarez, par exemple).
Il existe cinq types d’arènes : la place, tribune semi-permanente, tribune-arène, arène espagnole ou amphithéâtre couvert. La richesse typologique et le caractère pittoresque de ces édifices en font un patrimoine spécifique et exceptionnel, dont la valeur est désormais reconnue : quatre arènes landaises sont inscrites au titre des Monuments Historiques : Amou, Roquefort, Bascons et Dax.
En 2000, l’inventaire réalisé par le CAUE des Landes recensait 150 villes ou villages du Sud-Ouest disposant d’un équipement dédié à la course landaise ; la majorité se trouve dans le département des Landes.
- Arènes d’Amou, construites en 1954 : un patrimoine architectural inscrit aux titre des monuments historiques
- Arènes de Pontonx-sur-l’Adour : une architecture étonnante hispano-mauresque de 1936, modernisée en 2013, mais un espace public qui pourrait être amélioré
Sources
– https://www.frontons.net/carte/
– Guide pour un projet d’arènes de course landaise. CAUE 40. 2016
– Association BERRIAK - Archives du sport Basco+Landais
Voir aussi
- Repères géographiques de la Chalosse
- Les barthes de l’Adour
- Le vignoble landais
- Le galet, pierre à construire
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- Les enjeux paysagers liés à l’urbanisme
- Paysage et urbanisme, les enjeux exprimés par les habitants
- Les Landes, un territoire de projets urbains
- Formes urbaines et paysage, essai de typologie
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