Le galet, pierre à construire

Dernière mise à jour : 26 septembre 2021

Dans le sud landais, entre Adour, Chalosse et Tursan, de nombreuses constructions sont bâties en galet.

Les lignes de galets rythment de nombreuses constructions. Samadet

  Le galet, une pierre voyageuse

Les galets des berges du Luy à Amou

Le galet est une pierre aux formes arrondies, usées et polies par un long transport dans les rivières. Les galets sont donc des voyageurs qui proviennent de l’amont du cours d’eau, là où la rivière plus torrentielle a une force d’érosion puissante qui arrache des pierres à ses berges. Les galets de l’Adour sont des pyrénéens. Les galets sont par essence des pierres en transit qui vont poursuivre leur chemin le long du cours d’eau, stationnant ou voyageant au gré des étiages et des crues.

 

 

Un matériau des vallées, mais aussi d’anciennes terrasses alluviales

 

 

Localisation des couches géologiques à galets
Les galets sont présents dans les vallées de l’Adour et des Gaves, mais aussi sur les terrasses fluvio-glaciaires de la Chalosse et du Tursan. Source : Référentiel régional pédologique de la région Nouvelle-Aquitaine - département des Landes. INRA. 2019

Les maisons du bourg perché de Samadet sont construites en galets empruntés à la terrasse fluvio glaciaire
 

 
Suite aux évolutions géologiques, les galets se retrouvent également en dehors des vallées, sur d’anciennes terrasses fluvio-glaciaires, aujourd’hui rehaussées, ce qui explique que certains villages perchés de Chalosse, comme Samadet, soient construits en galet.
Ainsi dans les Landes, le dépôt fluvio-glaciaire du Riss comprend de gros galets de quartzites, de grès, de granite et de schiste. L’épaisseur de ces cailloutis est variable mais généralement comprise entre 10 et 20 m.

  Construire en galet

Les lits de galets alternent avec des couches de mortier de chaux, et parfois des lignes de brique, de tuiles ou en mélange avec d’autres pierres. Les galets étaient souvent masqués par un enduit. Exemples de murs à Samadet

Selon leur abondance et leur disponibilité, et la possibilité ou non de recourir à d’autres matériaux, les galets se retrouvent dans la construction de murs, de granges, mais aussi de maisons, voire de villages entiers. Pour maintenir l’horizontalité des lits de pose, les rangs de galets alternent avec des lignes de terre cuite, tuiles plates ou briques, ou bien des couches épaisses de mortier de chaux. Certains appareillages plus élaborés disposent les galets en arrête de poisson. Le galet, n’étant pas considéré comme une pierre noble, était le plus souvent recouvert par un enduit qui le masquait soit entièrement, soit le laissait juste émerger (enduit à pierre vue). Aujourd’hui, il réapparait par endroits, à la faveur de l’altération des enduits anciens. Les réhabilitations de façades tendent désormais à le laisser apparent, valorisant son aspect décoratif. Chaque galet est unique par sa forme, sa roche, ses dimensions. Les murs présentent ainsi une infinité de teintes liées à la variété des roches des galets. Par contre, les galets ne permettent pas de réaliser des encadrements de portes et de fenêtres pour lesquels il faut recourir à une pierre de plus grande dimension et pouvant être taillée.

Ferme bâtie en galet y compris les murs de clôture. Amou

Mur bâti en galet avec inclusion de tuiles et de moellons de pierre. Samadet
 

 

Habitation et trottoir en galet. Duhort-Bachen

Habitation avec alternance de lignes de briques et de galets en épis. Grenade-sur-l’Adour

Construction alternant lignes de briques et de galets avec un enduit à pierre vue. Grenade-sur-l’Adour
 

 

  Marcher sur les galets

Les galets apparaissent sur de nombreux chemins, qu’ils participent au sol naturel, ou qu’ils aient été apportés depuis une carrière

Les galets constituent bien évidement les sols des berges des cours d’eau. On les retrouve également, mélangés à des sables ou des graviers, dans de nombreux chemins, en empierrement naturel ou rapporté depuis une carrière. Les galets servent aussi à constituer des sols réguliers pour des trottoirs, des places ou des cours. On parle de calade. Les calades en galets requièrent un grand savoir-faire : il faut choisir la face la plus régulière du galet pour éviter de créer des aspérités en surface ; pour une meilleure résistance à l’arrachement, le galet était traditionnellement posé « debout », c’est-à-dire sa grande longueur fichée dans le sol.

Trottoir de galet sous les arcades. Grenade-sur-l’Adour

Galets polis par le passage des piétons. Grenade-sur-l’Adour
 

 

  Sources

 Référentiel régional pédologique de la région Nouvelle Aquitaine- département des Landes. INRA. 2019
 Galets. Ed Atlantica. 2010
 La maison rurale dans les Landes, contribution à un inventaire régional. Ed Créer. 2002

Voir aussi