La culture du maïs

Dernière mise à jour : 22 mars 2022

Avec 66 % de la surface agricole utile, la culture du maïs est omniprésente dans les paysages landais.

Les cultures de maïs occupent l’essentiel des superficies cultivées des Landes. Baigts

  La croissance du maïs ferme et ouvre les paysages landais

D’août à novembre, les maïs forment un premier plan le long des routes et des chemins, qui masque les lointains. Samadet

D’août à novembre, les paysages landais se découvrent derrière des premiers plans de maïs qui bloquent les vues le long des routes et des chemins. Les horizons lointains s’estompent alors dans les collines de la Chalosse ou dans les vastes clairières de la Grande Lande. De décembre à juillet, les paysages s’ouvrent de nouveau, laissant le regard découvrir les modelés des collines et les lisières forestières au loin.

Les paysages se ferment et s’ouvrent au rythme de la croissance du maïs

  Le maïs, monoculture landaise

La culture du maïs monopolise 66% de la SAU [1] du département ce qui ne laisse que peu de place aux autres cultures. De fait, les parcelles de maïs s’imposent dans le paysage landais, que ce soit au sein des vastes clairières agricoles de la Grande Lande ou sur les terrasses de la Chalosse.

Maïs dans les Landes en 2010 % SAU (211 000 ha)
Maïs grain et semence 128 900 ha 61%
Maïs doux [2] 9 500 ha 5%
La culture du maïs grain et semence
Source Agreste 2010

La culture du maïs doux
Source : Agreste 2010
 

 

Le maïs semence se reconnait avec ses lignes de plants « mâles » et de plans « femelles » castrés qui rythment les vastes parcelles. Vielle-Tursan
Les rangs femelles sont castrés par étêtage des fleurs mâles afin d’éviter l’autofécondation et d’assurer le croisement par les fleurs mâles d’une autre variété, plantées dans le rang voisin.

  Une culture ancienne dans les Landes

Le maïs a été découvert par les Européens en 1492 par Christophe Colomb dans les Caraïbes. Sa culture commence au début du XVIe siècle en Espagne, puis diffuse dans toutes les régions d’Europe méridionale au climat suffisamment chaud et humide, le Pays basque espagnol (1576), le Sud-Ouest de la France et la Bresse (1612), la Franche-Comté étant alors possession espagnole.
Cultivé à partir du XVIIe siècle en Aquitaine, le maïs se répand rapidement. Lors des crises de disette, il devient l’alimentation privilégiée des populations rurales et des artisans, grâce à sa productivité supérieure à celle du froment et à sa régularité de rendement.
Après-guerre, les nouvelles variétés hybrides vont permettre une forte augmentation des rendements. Le rendement moyen de 14 quintaux par hectare en 1948, passe à 28 quintaux en 1960. En 2019, le rendement du maïs grain est de 75 quintaux par hectare et dépasse les 100 quintaux par hectare avec l’irrigation.

Dans la Grande-Lande, après les années 50, s’ouvrent de vastes clairières encadrées de fossés de drainage où est cultivé le maïs irrigué. Morcenx-la-Nouvelle

Dans la Grande-Lande, dévastée par les incendies après les années 50, s’ouvrent alors de vastes clairières céréalières, encadrées de fossés de drainage, où sont installées de grandes exploitations avec maison d’habitation et hangar tous identiques par la Compagnie d’Aménagement Rural d’Aquitaine (notamment sur le secteur du Platiet à Solférino) qui permettront notamment l’installation dans les années 1960-70 des « Pieds Noirs » et de leur savoir-faire.
Dans les collines, le maïs a progressivement gagné les terres qui portaient les céréales traditionnelles : blé, orge, avoine, seigle… Le maïs s’est également imposé pour l’alimentation animale, il donne sa couleur aux volailles jaunes des Landes. Le maïs blanc a, quant à lui, progressivement pris la place des aliments traditionnels du gavage (blé, orge, figues séchées) des volailles grasses.

  La rampe d’irrigation

 

 

La rampe d’irrigation en bord de route. Solferino

Les champs de maïs circulaires autour du pivot et de la rampe d’irrigation. Castets
 

 
La culture a d’autant mieux prospéré que la proximité de cours d’eau ou de la nappe aquifère permet par une irrigation estivale d’augmenter fortement les rendements. La culture du maïs est ainsi associée aux grandes rampes d’irrigation à pivot qui s’étirent en bord de parcelle. Cette importance de l’irrigation estivale est désormais le facteur limitant de cette culture à l’heure du changement climatique et des tensions sur la gestion de l’eau. A l’échelle régionale, on observe désormais un recul des surfaces en maïs.

  Sources

 Agreste Nouvelle Aquitaine, le maïs doux. 2010
 Agreste Nouvelle Aquitaine, le maïs gain et semence. 2010
 Origine et caractéristiques du maïs

[1Surface agricole Utile

[2Le maïs doux ressemble par son aspect extérieur au maïs grain. Il est exclusivement destiné à la consommation humaine en tant que légume. Les variétés sont spécifiques, plus riches en sucre. La récolte intervient plus tôt que pour le maïs grain quand les épis contiennent encore plus de 70% d’eau.

Voir aussi

 

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