Portrait de la Vallée de l’Adour

Dernière mise à jour : 14 octobre 2022

Entre plateau landais au nord et collines au sud, la vallée de l’Adour ouvre un large sillon où barthes, saligues et champs s’organisent en fonction des crues du fleuve. Josse

  LIMITES

Limites de la Vallée de l’Adour

Avec le Tursan et la Chalosse

Le coteau en rive gauche forme une limite très nette à la vallée de l’Adour avant de basculer dans les collines du Tursan et de la Chalosse. A l’ouest de la Chalosse, le coteau s’estompe progressivement, formant une transition plus douce au niveau de l’agglomération dacquoise.

Avec le Bas-Armagnac-Landais

Le passage au Bas-Armagnac-Landais se fait tout en transition avec en rive droite la terrasse entrecoupée de plusieurs ruisseaux qui laisse place à un relief ténu.

Avec le Marsan

Les terrasses en culture en rive droite de la vallée de l’Adour laissent place, tout en transition, au paysage du Marsan alternant bois et cultures.

Avec la Grande Lande

Entre la confluence avec la Midouze et l’agglomération dacquoise, la rive droite est marquée par un petit talus de terrasse, au-delà duquel le relief plat et les forêts de pins indiquent le passage à la Grande Lande.

Avec le Gosse-Seignanx

D’abord peu prononcé au nord, le coteau forme une transition agricole. Ensuite il s’affirme très nettement et forme une limite forte.

Avec les Pyrénées- Atlantiques au sud

Le coteau symétrique au sud du fleuve (hors département) constitue la limite sud de la vallée de l’Adour, avant les reliefs du Pays Basque.


  PORTRAIT SENSIBLE

Une vallée et un fleuve peu lisible

La vallée de l’Adour reste peu lisible de par sa vaste largeur, les écrans successifs de végétation arborée et un profil souvent asymétrique, avec comme ici un coteau peu marqué en rive droite. La vallée de l’Adour vue depuis le belvédère de Mugron

Sur la carte, l’Adour traverse d’est en ouest la totalité du département des Landes, traçant une vallée continue. Sur place, si le fleuve et ses abords humides constituent une réelle limite physique, force est de constater que la perception de la vallée reste limitée et fragmentée sur une grande partie de son linéaire. Seule la dernière partie, l’Adour Maritime, s’affiche clairement avec un fleuve d’une belle ampleur et des coteaux symétriques bien lisibles. Ailleurs, les coteaux dissymétriques sont moins présents. A cela il faut ajouter la largeur du fond de la vallée et des terrasses, qui amoindrit l’identification et la lecture de la vallée. Le fleuve, lui-même, bien que se manifestant par des crues saisonnières, reste discret dans la végétation et ne s’offre pas au regard, même depuis les belvédères des coteaux. Il ne se révèle qu’au moment de sa traversée. Mais c’est indéniable la vallée est bien là, créant globalement une large séparation tout en transition, entre le plateau forestier landais au nord et les ondulations agricoles de la Chalosse et du Tursan au sud.

Une vallée nuancée aux multiples visages

En amont de Dax, la vallée de l’Adour propose un paysage de barthes boisées entrecoupées de prairies inondables et de peupleraies. La perception des coteaux devient très ténue, ceux-ci étant ponctuellement matérialisés par le clocher et les toitures qui émergent au-dessus des arbres. St-Vincent-de-Paul

La vallée de l’Adour change d’ambiances et de configuration plusieurs fois au cours de son parcours. Ainsi sur toute la partie amont, c’est le coteau en rive gauche qui se dresse dominant une vallée cultivée de maïs et l’ambiance naturelle de l’Adour avec les saligues. Puis on rencontre avant Dax un fond de barthes boisées de bonne ampleur, mais peu de repère des coteaux. Au niveau de Dax, l’urbanisation colonise les deux côtés de l’Adour cadré par des digues. Les coteaux sont très peu présents. De l’agglomération jusqu’à la confluence avec les gaves, le fleuve reste calibré et les barthes prairiales forment de grandes ouvertures isolées. La dernière partie, l’Adour maritime, montre un fleuve large et majestueux, bordé de coteaux qui l’encadrent.

Barthes et saligues : des univers intimes

Entre végétation arborée foisonnante et bancs de galets, les saligues proposent des ambiances naturelles intimistes. Cazères-sur-l’Adour

Barthes et saligues sont une caractéristique majeure de la vallée de l’Adour, composant des paysages si particuliers. Ouvertes ou fermées, ces étendues constituent toujours des « cœurs cachés » dans lequel on pénètre, à l’écart du reste du territoire. Les barthes prairiales surprennent par leur ouverture plate comme de grandes chambres mais elles gardent tout de même une certaine intimité, limitées par les boisements. Dans un autre registre, les barthes de l’Adour Boisé, nous transposent dans une ambiance forestière profonde avec les chênes de grandes tailles ou les peupleraies. Le développement des arbres, favorisé par les alluvions déposées par les crues, donne une impression de puissance. L’humidité des fonds et la gestion de l’eau par les rigoles ou les fossés qui animent ces lieux, participent à leur diversité et leur découverte, avec une flore et une faune spécifique. Dans la partie amont de la vallée, les saligues proposent un aspect plus dynamique avec les bancs de galets et l’enchevêtrement de la végétation.

Une urbanisation qui côtoie ponctuellement le fleuve

Les implantations bâties restent le plus souvent à une distance prudente des caprices du fleuve. Seules quelques rares communes se sont implantées en bord d’Adour, comme ici Aire-sur-l’Adour

Compte tenu de l’expansion du fleuve à certaines périodes, l’urbanisation a pris place à bonne distance de l’eau, privilégiant les installations en haut de coteaux, avec des situations en belvédère, ou en rebord de terrasses alluviales. Les fonds de la vallée sont majoritairement vides de construction sur une bonne partie de la vallée, notamment dans les barthes, hormis des fermes ou quelques châteaux. Il est à noter cependant dans l’Adour Maritime une succession d’anciennes fermes en bordure des barthes, le long de la digue. Le cœur de l’agglomération de Dax encadre le fleuve, maintenu par des digues. Quelques villages et bourg se sont toutefois implantés à proximité de l’Adour mais à l’abri des crues : Aire-sur-l’Adour, Cazères-sur-l’Adour, Grenade-sur-l’Adour, Saubusse. Les ponts qui y sont liés participent à la vision de ces rares fronts bâtis sur l’eau.

Vallée de l’Adour bloc-diagramme paysager
Vallée Adour carte unité légendée


  Sous-unité paysagère : l’Adour amont

Entre Aire et la confluence avec le Midouze, l’Adour Amont présente une vallée asymétrique avec un coteau affirmé en rive gauche et un vaste fond de vallée où s’étirent les champs de maïs. Duhort-Baschen

Un coteau continu face à une plaine ouverte

La présence en rive gauche d’un coteau affirmé d’une soixantaine de mètres de hauteur, qui s’étend de Poyanne à Aire-sur-l’Adour, est la première caractéristique forte de cette sous-unité paysagère. Cette ligne de force continue, majoritairement boisée donc plus sombre, souligne la longueur et la direction de la vallée. En contre-bas, un fond plat et les terrasses alluviales en pentes douces, forment une vaste plaine en polyculture très ouverte, peu arborée. En rive droite, une transition s’établit avec les boisements du Marsan ou du Bas-Armagnac Landais. Le contraste entre la plaine et le coteau est net, ce dernier cadrant les vues. Il permet une lecture du paysage avec les belvédères qui ouvrent des panoramas remarquables. L’Adour, en longs méandres étirés, reste peu lisible et ne se signale que par la saligue qui l’accompagne. Ces milieux humides avec des bancs de galets et une végétation foisonnante, donnent un caractère sauvage au fleuve. En contrepoints artificiels, le fond de vallée est ponctué de gravières, formant des plans d’eau successifs révélant autrement la présence de l’eau.

Des villages et des bourgs en belvédère ou proches du fleuve

Du fait de l’ouverture du paysage et de la bonne visibilité du coteau, l’Adour Amont montre une tonalité habitée. De nombreuses fermes isolées, entourées de leurs terres, ponctuent les terrasses agricoles et leurs champs de maïs. Les villages ou les bourgs se sont installés avec une certaine diversité dans ce territoire. En rive gauche, ils ont colonisé les hauts du coteau, à cheval avec la Chalosse ou le Tursan, en situation de belvédère et offrant de larges panoramas. Ils signalent leur présence par un clocher (Montaut) ou une silhouette urbaine plus visible (Mugron). D’autres, en rive droite, tutoient l’Adour (Cazères-sur-l’Adour, Grenade-sur-l’Adour…), sur un rebord de terrasse. Aire-sur-l’Adour s’est même étendue à flanc de coteau en rive gauche affichant un étagement des maisons.

  Sous-unité paysagère : l’Adour boisé

Entre la confluence de la Midouze et l’agglomération de Dax, les barthes boisées présentent un paysage essentiellement forestier, patchwork de futaies de chênes, de peupleraies et de prairies humides. St-Vincent-de-Paul

Des barthes boisées imposantes

L’étendue et la largeur de la vallée, renforcées par la confluence avec la Midouze, exacerbent la perception des barthes. L’ampleur des boisements tant en étendue qu’en hauteur impressionne de par son échelle qui leur donne un caractère imposant. La hauteur des arbres allant jusqu’à trente mètres donne un effet de « cathédrale végétale » tant dans les chênaies, aux troncs souples, que dans les peupleraies, plus rigoureuses. Les houppiers des arbres âgés laissent passer la lumière et la filtrent. On a l’impression d’être au cœur d’un monde secret, accentué par la présence de sous-bois humides, drainés par des esteys qui rappellent les crues de l’Adour avec ses sédiments nourriciers. Les cultures et les prairies restent minoritaires et ouvrent de petites clairières cernées de hautes lisières. Les plans successifs renforcent les effets de profondeur. Depuis le rebord de coteaux peu affirmés, l’étendue forestière s’impose, avec en direction du nord la forêt du plateau landais de pins qui y répond.

Un fleuve caché et des terrasses habitées

Au cœur des barthes boisées, l’Adour se révèle souvent au dernier moment. Le fleuve reste confidentiel bien qu’il décrive de nombreux méandres dans le fond de vallée étendu. L’Adour forme un couloir cerné de végétation qui se découvre depuis les ponts, peu fréquents. Ce cadre arboré continu bien au-delà de la ripisylve lui donne un cadre luxuriant. Les galets plus en amont ont laissé place aux sédiments qui teintent l’eau. La largeur du fleuve est régulière, calibrée entre des digues ou la petite marche d’un coteau.
Ponctuellement en rive sud, les grandes cultures remontent sur les terrasses ou les coteaux. Les villages sont implantés légèrement au-dessus des caprices du fleuve, sur le rebord d’une légère terrasse (Gousse, Onard, St-Jean-de-Lier) ou bien sur un petit coteau (Préchacq-les-Bains, St-Vincent-de-Paul, Pontonx-sur-l’Adour).

  Sous-unité paysagère : l’Agglomération dacquoise

L’agglomération s’étend de part et d’autre de l’Adour qui forme un vaste miroir d’eau lors des crues. Dax

Un cœur urbain en bord d’Adour

Même si l’agglomération est rattachée à la vallée de l’Adour, elle s’étend finalement bien au-delà sur le plateau landais et la Chalosse. Ainsi cette sous-unité dacquoise est déterminée par son caractère urbain et périurbain qui prédomine et constitue le critère fédérateur de ses paysages. La notion de vallée disparaît d’ailleurs en quelque sorte en raison de l’absence de coteaux marqués et avec le resserrement de l’urbanisation jusqu’aux berges de l’Adour. Le fleuve pas toujours visible en amont, se met ici en scène. Les digues qui l’encadrent et les ponts qui le franchissent forment un balcon sur l’Adour, d’où se perçoivent ses variations de niveau, ses plages en été et ses crues puissantes en hiver. La ville n’est plus tournée économiquement vers la navigation sur le fleuve. Mais les établissements thermaux s’affichent sur la berge rappelant que l’agglomération est la plus grande ville de cure de France. Le rapport au fleuve est ainsi un côtoiement entre contrainte et atout. Le centre ancien dont les restes des remparts romains forment des belvédères, se compose d’ilots denses aux façades continues entrecoupés de petites rues. Fontaine chaude dans le centre et arènes près de l’Adour constituent des points de représentation forts de la ville.

Une périphérie contrastée entre barthes et périurbain

L’urbanisation s’est étalée sur les coteaux le long de la vallée dominant un couloir de barthes non bâties qui forme un contraste fort. Le fond de la vallée, soumis aux crues, est composé d’un patchwork de barthes prairiales et forestières, alternant petites ouvertures et fermetures, où l’intimité règne. Il s’établit un jeu de transparence et de plans successifs dans ce dédale structuré aussi par les rigoles et les petits fossés. Ces barthes sont encadrées sur les hauts de coteaux d’une urbanisation qui s’est développée le long des axes de communication et en périphérie des centres anciens, créant par endroits des conurbations. Les approches de l’agglomération se perçoivent tout d’abord par ses axes concentriques, gardant un caractère routier privilégiant le flux, montrant un paysage de faubourgs aux bâtis composites ou de vastes lotissements résidentiels. Zones industrielles et commerciales forment des étendues au langage et à l’échelle bien différents du reste de l’agglomération : giratoires, parkings, bâtiments imposants… tout proches du fleuve à l’est.

  Sous-unité paysagère : l’Adour fluvial

Entre Dax et le Bec du Gave, l’Adour Fluvial est marqué par les barthes prairiales qui s’étendent de part et d’autre des méandres du fleuve. Saubusse

Les courbes des méandres entre les coteaux

Entre le Bec du Gave et l’agglomération de Dax, la vallée de l’Adour offre encore une bonne lisibilité. Le fleuve s’écoule en méandres de courbes variables, plus resserrées au sud et étendues au nord. Les coteaux affirmés et boisés en rive droite, au contact du Gosse-Seignanx, créent des émergences boisées, mises en exergue par le tracé en courbe du fleuve. Côté Chalosse, le coteau plus doux crée une transition souple en croupes agricoles.
Malgré la végétation qui l’accompagne, l’Adour est souvent bien visible depuis les berges ou les ponts, en même temps que le relief des coteaux. Le fleuve, d’une bonne largeur, permet au ciel et la ripisylve de s’y refléter. L’ancien chemin de halage sert de fil de fil conducteur et donne accès à l’eau. Les villages se sont majoritairement installés sur les hauts, sur la frange des unités paysagères voisines. Seul Saubusse affiche un front bâti en bord d’Adour. Ailleurs, quelques petit ports ponctuent les rives au fil de l’eau, comme à Port-de-Lanne, où l’urbanisation arrive jusqu’à l’eau.

Le monde intérieur des Barthes

Le long du fleuve, de grandes étendues prairiales s’ouvrent largement, contrastant avec l’univers intime des barthes boisées de chênes et de peupliers. Ces dernières sont moins étendues et alternent avec ces prairies de fauche à la surface égale, qui forment de grandes unités, parsemées de tonnes de chasse. Les plans successifs créent des profondeurs, les coteaux plus sombres formant la toile de fond.
Malgré l’ouverture, ces barthes conservent l’impression d’un monde intérieur, un monde unique dans lequel on pénètre. Il y a ici le ressenti d’un certain isolement, à l’écart des routes. D’ailleurs l’abondance de la faune qui les anime le confirme. Ces étendues semblent uniformes de prime abord, mais révèlent au fur et à mesure une certaine diversité avec des chemins, les tonnes et leurs étangs ou encore les fossés rappelant le drainage et l’évacuation de l’eau vers l’Adour proche. Lors des crues, ces grands tapis verts se transforment en de vastes miroirs d’eau, rappelant la puissance du fleuve.

  Sous-unité paysagère : l’Adour maritime

Dans l’Adour Maritime, le fleuve majestueux focalise les regards. Vue depuis Guiche(64)

Une vallée rectiligne au fleuve majestueux

Cette sous-unité s’étend de la confluence avec les Gaves Réunis où l’Adour fait un coude pour prendre une direction rectiligne est/ouest, jusqu’aux portes de l’agglomération de Bayonne. La vallée à ce niveau est relativement symétrique avec des coteaux de hauteurs semblables. En rive gauche, du côté des Pyrénées-Atlantiques, le coteau donne une impression de régularité avec une hauteur égale et des pentes habitées. En rive droite, le coteau bordant le Gosse-Seignanx est plus irrégulier et forestier. Mais c’est avant tout le fleuve qui emporte l’attention. Sa perception est majestueuse, son échelle s’imposant largement même si son emprise reste finalement circonscrite entre les digues. La surface des eaux marbrées, mêle la remontée de la marée, les sédiments venant de l’amont, mais aussi les eaux cristallines des Gaves Réunis, formant un immense miroir. Le vent anime cette vaste ouverture lumineuse en ridant la surface. Le fleuve forme une limite forte, infranchissable hormis un pont.

Des barthes ouvertes ou intimes

A proximité du fleuve, les barthes offrent de toutes autres ambiances. De petits ouvrages et des portes le long de la digue régulent le passage de l’eau entre les barthes et l’Adour selon les marées et les crues. Coté digue, sur des terres plus hautes, les prairies et les cultures offrent encore des ouvertures, s’appuyant sur la géométrie des parcelles ou bien celle des estheys, des traverses, et des canaux qui drainent perpendiculairement les eaux vers l’Adour. Une trame arborée ponctue également ces endroits.
Plus près du coteau, dans des barthes plus basses, les boisements proposent un univers intime, frais et humide, en dédale, composant un patchwork avec les étangs, les marais et les peupleraies de taille et de visibilité très variables.
Sur les digues, la route linéaire et la voie verte longeant l’Adour jouent avec les vues sur le fleuve mais donnent à voir en même temps l’étendue des barthes et les coteaux. Les fermes bathières, quelques constructions plus récentes ou le château de Montpellier s’égrainent le long de cette voie, aucun village ne s’y est établi. Seul St-Barthélemy, implanté sur une butte détachée du coteau, dominée par l’église, offre un panorama sur les barthes.




  PAYSAGES URBAINS

L’unité de la vallée de l’Adour est bien articulée avec les unités paysagères voisines au niveau des bourgs et des villages. En effet, l’axe de communication que représentait le fleuve cristallisait des places marchandes et d’échanges sur ses berges. C’est le cas par exemple d’Aire-sur-l’Adour, figure de proue du Tursan, ou de St-Sever, poste avancé de la Chalosse, qui s’ajoutent aux villes et aux bourgs de la vallée, soit les bastides de l’amont, Cazères-sur-l’Adour et Grenade-sur-l’Adour, soit les bourgs en accroche avec le Marsan et la Grande Lande. La frontière avec l’unité du Gosse-Seignanx est un peu différente dans la mesure où les communes, dont les bourgs centres et les villages sont juchés sur les hauts de collines, se développent, pour la plupart jusqu’à l’Adour. Dans cet univers des barthes, le bâti qui se compose de corps de fermes ou de maisons isolées, s’est implanté en rive, généralement à l’embouchure d’un canal de drainage. La ville phare de la vallée de l’Adour est bien sûr la ville thermale de Dax, qui trouve son prolongement en rive droite avec la ville de St-Paul-les Dax.
Les paysages bâtis de l’unité sont assez variés. Cette diversité tient d’une part à l’échelle des sites et d’autre part à leur implantation.

Le front bâti très composite du quartier du Sablar, en rive droite de l’Adour. Dax.
Le village et le pont sur l’Adour. Saubusse
L’habitat traditionnel en bordure du chemin de halage. Ste-Marie-de-Gosse

Dax, une longue page d’histoire, un catalogue d’architecture

Une ville antique

Dax est une ville antique qui a conservé un patrimoine gallo-romain, notamment une partie des remparts. On retrouve en partie basse de la muraille, sur certaines portions, la mise en œuvre très caractéristique des édifices gallo-romains, à savoir une maçonnerie composée d’un petit appareil à moellon quadrangulaire en alternance avec des assises de briques.
Si la statue du légionnaire romain dont le chien fût guéri par l’eau thermale est une composition récente, elle rappelle aux habitants et visiteurs la très ancienne origine de la ville. Il semblerait que les thermes antiques occupaient l’emplacement de la Fontaine Chaude, qui aujourd’hui symbolise la ville thermale.

Une partie de l’enceinte gallo-romaine avec ses tours. Dax
La Fontaine Chaude est un véritable monument au cœur de la ville. Dax
La sculpture du soldat romain et de son chien, place de la cathédrale. Dax

Si le patrimoine gallo-romain est sous-jacent, Dax ne présente pas les caractéristiques d’une ville antique. Longtemps contenue entre ses remparts, elle s’en affranchit progressivement au cours du XIXe puis du XXe siècle, sans toutefois détruire la forme urbaine régulière d’origine.

Dax, comparaison du cadastre napoléonien daté de 1826 et de l’orthophoto-plan. Le cœur de ville correspond à l’ancienne ville fortifiée que l’on retrouve aisément y compris les différents faubourgs qui conduisaient vers les portes de la ville.
Sources : Archives départementales des Landes et Géoportail
L’essor du thermalisme

Le thermalisme a transformé la ville en plusieurs étapes et selon plusieurs modes d’architecture. Dès le XIXe d’imposants établissements sont construits comme l’ensemble des Baignots (ou beignots) également des villas mais la période la plus féconde semble être l’entre-deux guerres et le style Art-déco. L’hôtel Le Splendid en est l’expression la plus ambitieuse et aboutie. Au-delà de son architecture raffinée, son implantation parallèle à la rive et son plan en H ont permis « d’accrocher » la ville ancienne à l’Adour. Ce bâtiment va également introduire une nouvelle géométrie avec des bâtiments plus élevés, équivalent à un rez-de-chaussée plus 3 ou 4 niveaux. Le Splendid n’est pas le seul exemple du mouvement Art Déco, on en retrouve l’expression avec l’Atrium et différentes villas. Une autre période faste du thermalisme intervient plus tard, dans les années 70/80, donnant le jour à de nouveaux immeubles, accueillant hôtels ou résidences, tant sur Dax que sur St-Paul-les-Dax.

Avant-corps central, ancien établissement thermal des Baignots, en bord d’Adour, réhabilité en logements. Dax
Façades de style Art Déco, côté ouest, hôtel Le Splendid. Dax
Un ensemble thermal plus récent, dont l’implantation perpendiculaire à la berge évite de fermer les vues sur l’Adour. Dax
Une ville composite

La dynamique de développement de la ville semble avoir été davantage le fait de projets à la parcelle que d’un projet urbain d’ensemble, ce qui produit par endroit un paysage hétéroclite, juxtaposant des architectures très différentes. Cela produit aussi des projets immobiliers à la parcelle qui n’ont pas toujours opté pour la construction en mitoyenneté ni permis la composition de nouvelles façades urbaines.

Front sur l’Adour en rive gauche, dont un immeuble en bois de l’architecte Jean Nouvel. Dax
Emergence des immeubles en arrière-plan des maisons traditionnelles en bordure du quai, rive droite. Dax
La densification passe par la construction d’immeubles en lieu et place de villas et de leurs parcs. Dax
Des espaces publics variés

Compte tenu de son origine ancienne et de son évolution progressive, la ville présente des espaces publics à des échelles variées. On peut flâner dans des rues anciennes plutôt étroites, découvrir des places architecturées, encadrées par des façades régulières ou bien traverser de nouvelles esplanades. La voiture semble repoussée à l’écart du cœur de ville, pour laisser place à une déambulation tranquille des piétons.

Perspective urbaine sur une enfilade de rues, vu depuis le haut des remparts. Dax
Place progressivement reconquise au bénéfice des piétons aux abords de la Fontaine Chaude. Dax
Entre tradition et modernité, articulation de plusieurs places et placettes aux abords des halles et de la cathédrale. Dax
L’Adour en ville

L’Adour est très fréquentable dans la traversée de la ville. Ajouter une valeur d’usage au spectacle de l’Adour est une richesse paysagère supplémentaire. Les cheminements piétonniers ou voies douces longent la berge en rive gauche et la passerelle piétonne permet de rejoindre paisiblement la rive droite. De ce côté-là, un passage en encorbellement évite de circuler à proximité des voitures et offre un cheminement en balcon au-dessus des herbiers. En rive gauche, un grand parking a été construit sous une large terrasse, traitée en bois, implantée au pied des grands hôtels.

Passage en encorbellement dans le lit de l’Adour, en rive droite. Dax
Large promenade en bois implantée sur le parking (submersible selon les épisodes de crues)

Pontonx-sur-l’Adour, un pont à la place du port

Si le bourg de Pontonx est proche du fleuve, aujourd’hui il n’entretient pas ou peu de relation avec l’Adour. Organisé à partir d’un carrefour de rues, autour desquelles se distribuent les édifices publics, mairie, église, et les équipements, écoles, arènes, jeux de boules, jardin et placette, le bourg est implanté en tête du versant. L’ancienne liaison directe avec l’Adour qui se faisait par le port a disparu au profit de la construction du pont qui passe bien au-dessus de l’eau. Si on n’emprunte pas la RD 10 vers le sud, on peut ainsi ignorer la grande proximité de l’Adour, signalé toutefois par le nom suggestif de la commune.

Comparaison du cadastre napoléonien, début XIXe et de l’orthophoto-plan. Au début du XIXe siècle, la ville disposait d’un port situé à l’extrémité de l’actuelle rue de la carrère. L’Adour s’est déplacé légèrement et la construction du pont de la RD 10 a favorisé un développement au sud et à l’ouest.
Sources : Archives départementales des Landes et Géoportail
Un bel espace public ombragé aux abords de l’église. Pontonx-sur-l’Adour
Un cœur de bourg assez ouvert par des espaces publics qui se distribuent de part et d’autre des rues principales. Pontonx-sur-l’Adour
Le pont marque la sortie ou l’entrée du bourg. Pontonx-sur-l’Adour

Habiter la berge

Les implantations urbaines dans la vallée de l’Adour peuvent être à distance du fleuve, ou bien sur une hauteur pour se protéger des crues. Pour autant, il existe des bourgs et des villages au ras de l’eau, qui tiraient parti de l’activité fluviale. Il y a plusieurs réponses urbaines et architecturales sur ces situations en rive.
A Grenade-sur-l’Adour, bastide exemplaire par sa géométrie parfaite qu’aucune topographie n’est venue contrarier, les maisons en rive sont édifiées sur un mur de soutènement aveugle, comme un quai ou bien elles sont protégées par un mur qui isole non pas la construction mais la parcelle. Ces architectures maçonnées, construites en pierre, en galets ou en brique qui doivent résister aux crues, se prolongent par des ouvrages en encorbellement, construits en bois, balcons et terrasses qui apportent fantaisie et légèreté.
A Saubusse, la disposition est bien différente. Les maisons sont en recul pour laisser place à un quai circulable. La mémoire du port reste perceptible même si l’activité a totalement disparu. La rénovation de l’espace public a maintenu en place les attributs traditionnels comme le perré, les anneaux …

Les maisons se prolongent par des balcons en encorbellement. Grenade-sur-l’Adour
Le quai toujours accessible aux véhicules sépare les maisons de la berge. Saubusse

Une autre implantation correspond à l’habitat des barthes. C’est un habitat isolé, séparé du fleuve par l’ancien chemin de halage, devenu par endroit la Scandibérique, l’eurovéloroute 3. L’enjeu de préservation de ces motifs bâtis en berge du fleuve est important. Cet habitat a peu changé même si parfois de nouveaux bâtiments sont venus étoffer le quartier.

Comparaison du cadastre napoléonien et de l’orthophoto-plan Peu de changements en 200 ans, si ce n’est l’agrandissement des parcelles et quelques nouveaux bâtiments. St-Barthélémy.
Sources : Archives départementales des Landes et Géoportail

Franchir l’Adour, passer le pont

C’est en passant les ponts que l’on découvre le mieux l’ampleur du fleuve et que l’on apprécie les façades des villes ou villages en rive. Pourtant ces ouvrages d’art ne sont pas tous accueillants pour les piétons ou les cyclistes. Les gabarits ont davantage été pensés pour la circulation automobile. Comme pour le bâti, même si l’échelle du temps est plus courte, l’architecture des ponts a varié au cours des époques. Dans les contextes plutôt urbains où la ripisylve a disparu ou bien est réduite, les ponts entrent dans le paysage bâti, ils sont perçus en co-visibilité avec les façades en arrière-plan.

Pont métallique Eiffel. Cazères-sur-l’Adour
Passerelle piétonne. Dax
Le grand mail de platanes offre une belle perspective sur le pont de pierre. Aire-sur-l’Adour




  LES ELEMENTS DU PAYSAGE

La peupleraie

Elle s’étend en fond de vallée dans les barthes. La verticalité des troncs crée des effets graphiques quand les peupleraies sont entretenues. Ces « cultures de bois » génèrent aussi des écrans qui ferment les vues et cloisonnent le paysage du fond de vallée.

Les peupleraies accompagnent les chênaies des barthes boisées de l’Adour. Préchac-les-Bains
Les peupleraies referment les vues sur la vallée depuis le coteau bas de Préchac-les-Bains

La chênaie humide

Ces étendues boisées inondables de fond de vallée s’étendent largement le long de l’Adour. Elles plongent le visiteur dans un univers intime, entre fraicheur, ombre et milieux humides.
Les chênaies humides, pouvant atteindre 30 mètres, donnent une tonalité imposante particulière à ces boisements caractéristiques de l’Adour Boisé. Ces boisements amples et profonds, sont par endroit plus lumineux en raison de la hauteur des houppiers.

Les chênaies humides forment de hautes futaies dans l’Adour Boisé. St-Vincent-de-Paul
Les taillis de frênes et de saules occupent les barthes basses de l’Adour Maritime. St-Martin-de-Seignanx

La saligue

Cet espace de divagation de l’Adour se différencie des barthes par ses bancs de galets et l’enchevêtrement de sa végétation.

Les divagations de l’Adour engendrent dans les saligues des milieux instables à la végétation spécifique : bancs de galets, herbiers immergés, arbustes et notamment des saules dont les Saligues tirent leur nom. Nerbis

Les barthes prairiales

Ce sont des ouvertures lumineuses. Les prairies forment des « clairières » bordées par des lisières boisées ou le coteau forestier. Derrière la simplicité apparente, se révèlent un espace structuré par des chemins et des fossés. Ce sont de lieux de vision de la faune mais aussi de pratique de la chasse.

Les barthes prairiales ouvrent de vastes espaces au cœur des paysages arborés du fond de vallée inondable. St-Vincent-de-Paul

Le fossé, l’estey

Ces lignes d’eau sont la condition du drainage du fond de la vallée de l’Adour, avec tout un système de vannes ou d’écluses. Elles animent les barthes, délimitent les parcelles ou accompagnent les routes.

Les fossés régulent l’évacuation des eaux dans les barthes inondables. Pey
Dans l’Adour Maritime, des portes sous la digue de l’Adour régulent l’inondation des barthes lors des crues ou des marées hautes. Ouvrage et portes de l’estey d’Argelas à St-Martin-de-Seignanx

Le petit patrimoine lié à l’eau

Les petits ouvrages ou les édifices sont les vestiges d’une activité économique et sociale autour de l’eau : moulins, lavoirs, fontaines... Lieux publics, les lavoirs sont souvent accessibles, révélant la présence de l’eau peu visible ou accessible par ailleurs. La fraicheur et la clarté de l’eau donne l’occasion de faire une pause appréciée l’été.

De nombreux lavoirs témoignent des anciens usages de l’eau. Gousse
Source thermale du Trou de Madame dans les barthes de Préchacq-les-Bains

Le petit étang, la tonne de chasse

Dans les barthes de nombreux petits étangs constituent autant de petits miroirs. Entourés de boisements ou ponctuant les prairies, certains ont été créés pour la chasse à la tonne.

Etang de pêche dans les barthes boisées. Gousse.
Etang et tonne de chasse au milieu des barthes prairiales. Pey

La carrière alluviale

Des gravières assez étendues se sont implantées dans la partie amont de l’Adour, laissant derrière elles de vastes plans d’eau. Elles révèlent la nature alluvionnaire du sous-sol dont les galets que l’on retrouve dans les constructions. Leurs abords sont souvent bordés par la végétation.

De nombreuses gravières exploitent les sables, graviers et galets de l’Adour. Toulouzette
Les gravières laissent derrières elles des étangs, aux berges souvent raides, dont le niveau d’eau varie avec celui de la nappe alluviale. Cazères-sur-l’Adour

La confluence

Plusieurs confluences (Gaves Réunis, Luy, Midouze pour les plus importantes) constituent des évènements, certes pas toujours bien perceptibles. L’ouverture dans le coteau, l’élargissement du fond de la vallée à cet endroit, ou le mélange des eaux, les indique cependant.

Les confluences avec les principaux affluents de l’Adour sont assez confidentielles, souvent enfouies sous les barthes boisées ou les peupleraies. Le Bec du Gave est une exception par sa confluence bien visible depuis les digues.
De multiples petits cours d’eau rejoignent l’Adour, créant parfois de petits évènements marqués par un ouvrage (porte, pont) ou un espace dégagé autour de l’eau. Confluence du ruisseau de Jouanin à Saubusse

La ferme barthière

Très visibles dans l’Adour maritime, elles se succèdent le long de la route de digue bordant les barthes hautes.

Les fermes barthières s’égrainent le long de la levée de l’Adour. Vue depuis la rive gauche à Urt (64)
Les bâtiments sont accrochés à la digue sur les terres légèrement surélevées des barthes hautes. Bayonne (64)

La digue, le chemin de halage

Moyen technique de protection et de contention du fleuve, la digue est aussi une formidable opportunité d’accéder et de côtoyer l’eau. La digue et l’ancien chemin de halage sont empruntés sur de longs linéaires par la voie verte Scandibérique et par de petites routes.

La voie sur digue, ou route des barthes, belvédère sur l’Adour. St-Martin-de-Seignanx
L’ancien chemin de halage, emprunté par la voie verte. Ste-Marie-de-Gosse

Le pont

Point de vision unique sur le cours d’eau, depuis le pont la vue s’ouvre sans obstacle sur la perspective de la rivière. Souvent lié à l’urbanisation, il permet de découvrir le front bâti en même temps que l’Adour. Le pont est également souvent accompagné d’accès aux berges.

Ouvrages de grande taille, les ponts sur l’Adour ont un aspect monumental et constituent des sites particuliers tout au long du fleuve. Gousse
Les ponts sur l’Adour offrent des architectures variées. Pont de la Marquèze de type bow-string. Josse
Vue sur l’Adour et les saligues depuis le pont Eiffel, inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Cazères-sur-l’Adour

L’alignement d’arbres

Bordant certains axes, il accompagne et guide l’usager, matérialisant de loin le tracé de la voie. Sa présence forme un premier plan qui intègre mieux les activités la bordant. Ces alignements constituent un patrimoine végétal, centenaire par endroit, offrant une voute ombragée et fraiche l’été. Plus confidentiellement, on le retrouve avec des arbres plus petits, taillés en têtard, le long des routes dans les barthes.

Les alignements de platanes monumentaux accompagnent les grands axes comme la RD824. Pontonx-sur-l’Adour
Les alignements permettent d’insérer la voie dans le paysage, comme ici la route entre le bourg et le port de Mugron
Dans les barthes, routes et esteys sont souvent accompagnés d’alignements de platanes taillés en têtard. Pey

Le belvédère

Les coteaux offrent ponctuellement des panoramas sur la vallée de l’Adour depuis les bourgs perchés au sommet ou à travers la végétation. Dans une vallée pas toujours facilement lisible, ces vues sont précieuses.

Belvédère aménagé sur la vallée de l’Adour le long de l’avenue du Gen. de Gaulle. St-Sever
A Mugron, le Belvédère de la Chalosse offre une vue sur la vallée de l’Adour… entre les arbres

Le port et l’embarcadère

Autrefois, point de commerce très important, le port a aujourd’hui un usage de loisirs nautiques et de promenade, et permet l’accès à l’eau sous forme d’une jetée ou d’un embarcadère.

Un rare exemple de village portuaire implanté en bord d’Adour. Saubusse
De nombreux villages « d’en haut » ont une antenne portuaire en bord d’Adour. Port-de-Lanne
De petits pontons donnent accès au fleuve en aval de Dax. Ste-Marie-de-Gosse

Le bourg au bord de l’eau

Quelques villes, bourgs ou villages se sont établis au bord ou à proximité de l’Adour. Certains offrent un front urbain le long des berges de part et d’autre d’un pont. Le fleuve se révèle alors plus qu’ailleurs.

La bastide de Grenade-sur-l’Adour est implanté sur le bord d’une terrasse légèrement surélevée par rapport au fleuve
Le bourg de Saubusse s’étage jusqu’aux quais sur l’Adour

Le bourg en hauteur

Certains villages et des bourgs sont implantés en crête des coteaux de l’Adour, souvent en limite et en transition avec les unités voisines. Ils se signalent par un clocher et quelques toitures mais restent pour partie discret.

La silhouette de St-Barthélémy, isolée sur une butte, s’impose au-dessus des barthes de l’Adour Maritime
Implanté en bord de coteau, Mugron émerge par son clocher et son château d’eau et, plus récemment, par ses extensions qui colonisent la pente du coteau.

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