Repères géographiques du Tursan
Dernière mise à jour : 20 octobre 2021
RELIEF ET EAU
Le Tursan, comme la Chalosse, forme une transition entre le piémont pyrénéen et le plateau landais au-delà de l’Adour. La pente générale du Tursan descend du sud (point culminant du département à 237 m au lieu-dit Mérole sur la commune de Lauret) vers le nord-ouest (point le plus bas dans le fond de la vallée du Gabas à 44m).
Des collines entaillées de vallées parallèles
Le relief est formé de collines à pente souvent forte, disséquées par les vallées des ruisseaux. Les crêtes sont souvent relativement étroites.
Plusieurs vallées parallèles ouvrent des couloirs au sein des collines. D’est en ouest, on trouve ainsi successivement : le Bahus, le Bas et le Gabas. L’orientation des vallées diffère nettement de celles de la Chalosse voisine, avec une polarisation vers le nord plus marquée.
Les vallées du Tursan sont encaissées de 50 à 60 m et présentent un profil dissymétrique avec une rive est abrupte et une rive ouest plus douce.
A l’ouest, un petit plateau s’étire en une crête aplanie large d’un kilomètre environ, entre les vallées du Bas et du Gabas.
A l’est, un vaste plateau le long de l’Adour
A l’est du Tursan, au-delà de la vallée du Bahus, s’étend un vaste plateau, large de 5 km en moyenne, qui surplombe les vallées de l’Adour et de la Lées d’un escarpement vigoureux de 60 à 70m. Son relief plat est modelé par les vallons encaissés de petits affluents de l’Adour (ruisseaux du Mahourat, des Arribauts, du Séminaire, du Brousseau, du Lourden…) qui festonnent le versant dominant la vallée de l’Adour. Plusieurs étangs y ont été créés pour permettre l’irrigation agricole : lac de Lourden, retenue de Renung, lac du Brousseau.
ROCHE ET SOL
Principalement un socle molassique et des terrasses quaternaires
Du point de vue géologique et pédologique, le Tursan présente peu de différences avec la Chalosse qui le borde à l’ouest du Gabas. La plupart des terrains sont tertiaires ou quaternaires, avec des formes qui résultent principalement de l’érosion d’un socle molassique, ou au contraire de formes plates dans les parties couvertes d’alluvions. Du fait de ses dimensions réduites, le Tursan comprend un nombre d’entités morphologiques limité avec :
– En partie centrale, les collines molassiques miocènes (e-m(M) sur la carte), grès calcaires sculptés par les affluents du Gabas et du Bahus et dont les crêtes sont couvertes par les sables fauves (m3-5c) et les glaises bigarrées (hachures horizontales).
– Sur les bords de l’unité, les hautes et très hautes terrasses quaternaires à galets et graviers datées du Günz et de l’interglaciaire Günz-Mindel (Fv) recouvrent les molasses de faible altitude en formant un plateau dépourvu de relief sauf sur ses bordures, nettement érodées par les cours d’eau. Occasionnellement, l’érosion de ces terrasses en a réduit l’étendue au point que la forme résiduelle se confond avec celle des crêtes voisines couvertes de sables fauves. C’est le cas au village de Clèdes (164 m) qui repose sur un lambeau de terrasse.
– Dans les fonds de vallées, les alluvions des très basses terrasses, principalement post-glaciaires à actuelles (Fy3-z) complètent les grands types de roches du Tursan.
Accidents tectoniques et nappes perchées concourent à la diversité
En complément des éléments structurants, des témoins de dépôts fluvio-glaciaires plus anciens, dont une nappe pliocène (p1-2 de couleur violette) caractéristique du piémont pyrénéen, coiffent quelques sommets vers le sud, partie la plus élevée de l’unité.
Le Tursan comprend également la partie est de l’anticlinal d’Audignon, structure bien lisible sur carte de part et d’autre du Gabas,. Celui-ci fait affleurer des bancs calcaires marins du Secondaire et du début du Tertiaire et perturbe la disposition générale des reliefs vers Montsoué, insérant dans le système de vallées majoritairement sud-est/nord-ouest, celle des ruisseaux de la Mâa et de Pichegarie, qui dessine une échancrure est-ouest bien affirmée (le cours nettement est-ouest de l’Adour dans ce secteur en résulte également).
Un dernier point remarquable est l’inclinaison assez forte de la terrasse quaternaire qui surplombe les vallées de d’Adour et du Lées tout en conservant un aspect de surface assez lisse. Son altitude varie de 200 m vers Lauret au sud (et se poursuit au-delà du département) à 100 m vers Renung, Larrivière-Saint-Savin, ou Montgaillard au nord.
Les types de sols se succèdent en relation avec les reliefs
Les crêtes présentent des sols bruns limoneux ou limono-sableux en surface devenant argileux et hydromorphes en profondeur. Peu boisées, elles portent principalement des prairies et des cultures laissant des vues dégagées depuis les routes qui relient fréquemment les points le plus hauts.
Les colluvions qui recouvrent les versants des collines et des parties érodées des bords de terrasses donnent également des sols limoneux en surface devenant argileux en profondeur. Contrairement aux précédents, ils peuvent être calcaires. Sur ces versants où interviennent de nombreux facteurs de différenciation, les sols, l’occupation du sol et la végétation naturelle présentent également des variations spatiales rapprochées.
Plus homogènes, les terrasses supérieures présentent très majoritairement des sols de touyas profonds dévolus au maïs.
Enfin, parmi les fonds alluviaux plus récents, il faut distinguer les sols souvent calcaires du Bas et de la Mâa / Pichegarie de ceux du Bahus, non calcaires, ceci en relation avec la disposition des roches mères.
AGRICULTURE
Le Tursan est un territoire à vocation agricole affirmée. L’activité agricole occupe plus de 70% du territoire. Autrefois, les bois et les landes couvraient une superficie relativement importante en Tursan. Les sols sont des « terres fortes », difficiles à travailler qui devaient être abondamment fumées, ce qui impliquait l’accueil durant l’hiver de troupeaux transhumants venus des Pyrénées. A partir des années 60, le basculement vers la maïsiculture et les élevages modernes, a provoqué le défrichement des landes. La toponymie en a toutefois gardé la mémoire : landes de Baylesses, de Mouneton, de Pescay, de Sarmes… Comme en Béarn, la petite propriété paysanne est ici restée importante, le métayage [1] n’a jamais eu la même extension qu’en Chalosse et les exploitations agricoles y sont plus grandes.
Des cultures diversifiées, dominées par le maïs
La majorité (68 %) des surfaces agricoles sont destinées à la culture du maïs (maïs grain et ensilage...). Les maïs dominent sur le plateau du Tursan et occupent les terres les moins pentues dans les collines.
Les prairies permanentes ou temporaires, destinées à la fauche ou au pâturage, représentent plus de 20% de la SAU, valorisant les terres pentues ou peu mécanisables. L’élevage bovin viande et les élevages de volaille grasse ou maigre sont les activités principales des exploitations. Ils sont complétés par des élevages porcins, bovins lait puis ovin/caprins.
Le vignoble, une image de marque territoriale, bien que peu étendu
La viticulture a toujours constitué une activité rurale, attestée dès le XIII siècle. Les vins de Tursan furent exportés à la Cour d’Angleterre grâce à Aliénor d’Aquitaine.
La vigne ne se range pas parmi les cultures majeures en termes de surface avec seulement 2,5 % de la SAU, malgré une aire d’appellation assez vaste et une certaine renommée. Le vignoble du Tursan couvre environ 400 hectares classés en Appellation d’origine contrôlée (AOC) depuis 2011. La vigne occupe les coteaux bien ensoleillés, aux sols caillouteux et argileux. (Pour en savoir plus, voir Le vignoble landais)
La cave coopérative des Vins du Tursan de Geaune est un acteur économique déterminant pour la filière viticole et le territoire. Les communes les plus viticoles se trouvent au cœur du territoire, à Puyol-Cazalet, Geaune, Castelnau-Tursan et Payros-Cazautets.
- Les maïs dominent les terres agricoles des vallées et des collines, associés aux prairies dans les vallées. La vallée du Grand-Bas à Geaune-en-Tursan
ARBRE ET FORET
Les bois et forêts occupent en moyenne 17% du territoire du Tursan. La commune de Payros-Cazautets est la plus boisée avec 31% de sa superficie dédiés à l’espace forestier.
Des coteaux et des versants boisés
Les boisements coiffent les pentes les plus fortes des coteaux et des collines et ourlent les versants des vallées. Il n’y a pas de grands massifs forestiers. Il s’agit essentiellement de petits bois privés, souvent associés aux exploitations agricoles des alentours. La propriété forestière reste très morcelée.
Les bois sont dominés par le chêne pédonculé, associé au robinier et au châtaignier. En présence de calcaire, le chêne pédonculé est remplacé par le chêne sessile. Sur les coteaux abrupts (Pimbo, Puyol-Cazalets), la présence de genévrier signale des affleurements calcaires.
Dans les fonds de vallées, les ripisylves alternent chênes et les essences hygrophiles classiques, frêne, aulnes, saules …
Des bois sur le plateau
Sur le plateau du Tursan, la nature des sols (les touyas) a fait de ces terrasses pendant longtemps des landes mal drainées plus ou moins boisées de pins maritimes. Aujourd’hui dévolues à la maïsiculture, elles ont ponctuées de bosquets de pins maritimes, de chênes pubescents mêlés à des châtaigniers.
URBANISME
Le Tursan ne possède pas de grandes villes, mais il est bordé par des villes voisines de Samadet, St-Sever et Aire-sur-l’Adour [2].
Le territoire s’organise autour du bourg de Geaune, (695 hab) et d’Eugénie-les-Bains (450 hab). Les villages, implantés en hauteur, sont rarement denses (Vielle-Tursan, St-Loubouer) et sont plus généralement éclatés en une multitude de petits hameaux et de fermes isolées (Bahus-Soubiran, Classun, Saint-Agnet, Latrille…) espacés de 500 à 800 m.
L’autoroute A65 Langon-Pau, traverse le plateau du Tursan à l’est et irrigue le territoire par l’intermédiaire des échangeurs d’Aire-sur-l’Adour et de Garlin (Pyrénées-Atlantiques).
Le Tursan est traversé à l’est par l’un des itinéraires majeurs vers St-Jacques-de-Compostelle, le chemin du Puy-en-Velay (GR 65), passant notamment par les villages de Miramont, Sensacq et Pimbo.
Les bastides du Tursan
Plusieurs bastides ont été implantées en Tursan, dont certaines sont encore bien lisibles. Geaune-en-Tursan est celle qui s’est le plus développée avec un plan en damier régulier autour d’une place centrale (Pour en savoir plus, voir Lieu particulier : la bastide de Geaune). Pimbo est une bastide-rue, la plus ancienne bastide des Landes, fondée en 1268 et siège d’une imposante collégiale.
Mais toutes n’ont pas eu le développement escompté par leurs fondateurs. Ainsi Duhort-Bachen est resté un petit village autour de sa place centrale ; Miramont-Sensacq n’a guère prospéré autour de son castelnau, Buanes ne présente que quelques rues parallèles.
- Les villages sont majoritairement installés en hauteur, comme ici Montgaillard dominant la vallée du Bahus
- Geaune-en-Tursan est une bastide de vallée ayant pu s’étendre grâce au relief doux et à sa position au carrefour de plusieurs voies
- Duhort-Bachen, est resté un petit village dont la structure de bastide est bien lisible avec sa place centrale et ses rues en damier
PATRIMOINE
Patrimoine culturel
Le patrimoine culturel du Tursan est relativement peu protégé (aucun site protégé au titre des paysages). Les bastides concentrent néanmoins plusieurs monuments historiques à Geaune, Pimbo, Duhort-Bachen, essentiellement des églises.
Patrimoine naturel
Les inventaires et les protections naturalistes recouvrent les écosystèmes des versants liés aux forêts de chênes, aux pelouses sèches calcicoles et aux mares : Site Natura 2000 sur les coteaux du Tursan, Znieff des coteaux de Pimbo, de Geaune, de Boueilh et de Castelnau.
BIBLIOGRAPHIE
– SCoT Adour Chalosse Tursan. 2019.
– PLUi de la C. de c. d’Aire-sur-l’Adour, Rapport de présentation. 2019
– Portrait des paysages de Nouvelle-Aquitaine. Région Nouvelle-Aquitaine. 2018
– PLUi de la C. de c. du Tursan, Rapport de présentation. 2016
– Atlas des sites classés et inscrits des Landes. Diren Aquitaine. 2009
– Atlas des paysages des Landes. CD 40. 2004
[1] Le métayage est un type de bail rural dans lequel un propriétaire, le bailleur, confie à un métayer le soin de cultiver une terre en échange d’une partie de la récolte
[2] Aire-sur-l’Adour est historiquement liée au Tursan, toutefois nous avons fait le choix dans cet atlas, fondé sur des critères paysagers, de privilégier l’appartenance d’Aire à la vallée de l’Adour