Dynamiques et enjeux paysagers de la Vallée de l’Adour
Dernière mise à jour : 5 septembre 2023
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DYNAMIQUES
La comparaison des cartes et photos aériennes permet de révéler les évolutions du paysage. L’exemple choisi se situe aux alentours de Dax et Téthieu.
La Vallée de l’Adour à la fin du XIXe siècle
La carte d’Etat-major montre une vallée inondable inhabitée, où les barthes sont occupées essentiellement par des prairies humides (en bleu clair), des bois (en vert pâle) et de rares cultures (en beige). On peut noter la présence d’un maillage de haies autour de certaines pâtures, vers St-Paul ou Candresse. Seuls des chemins traversent les barthes, la traversée de l’Adour doit se faire en bateau entre les deux seuls ponts existants, à Dax (pont de bois jusqu’en 1958 puis construction du pont de pierre actuel) et plus en amont à Pontonx.
Les versants, de part et d’autre de la vallée, concentrent une multitude de hameaux et de villages, toujours implantés sur une surélévation les protégeant des inondations les plus fréquentes.
La ville de Dax a peu évolué en dehors de son enceinte gallo-romaine, bien identifiable sur la carte. Les remparts ne seront détruits presque totalement que dans les années 1850.
L’Adour est alors une voie navigable entre Bayonne et St-Sever qui voit descendre les vins, les eaux de vie et les céréales de Chalosse, du Tursan et de l’Armagnac. A la fin du XIXe siècle, le transport fluvial commença son déclin au profit du rail (La voie ferrée Bordeaux-Dax-Bayonne est ouverte en 1854-55) puis de la route pour être abandonné à partir des années 1920.
La Vallée de l’Adour au milieu du XXe siècle
La photographie aérienne des années 1950-65 permet de préciser l’occupation du sol.
Dans les barthes, le maillage bocager dense apparait autour des parcelles de prés. Les parcelles de prés forment des lanières étroites pouvant mesurer entre 1 et 5 ha. Les haies sont très entretenues et peu d’arbres s’y développent.
Au nord, les barthes prairiales de St-Vincent forment un vaste ensemble d’une centaine d’hectares.
Sur les terres les moins inondables et les pieds de coteaux, prend place un petit parcellaire de prés et de champs composé de parcelles d’une taille généralement inférieure à l’hectare.
Le pont de St-Vincent-de-Paul, construit fin XIXe, a permis une traversée facilitée de l’Adour et des barthes entre les deux rives, désormais reliées par la route.
Les grands axes des coteaux sont accompagnés d’alignements d’arbres qui ombragent la route.
L’essor urbain
L’agglomération de Dax s’est considérablement développée depuis la fin XIXe siècle, et le renouveau du thermalisme. Aux ensembles Art Déco des années 1920, s’est ajouté de grandes villas, typiques des villes d’eau du début du XXe siècle. Un « espace thermal », s’est ainsi constitué le long de l’Adour, terminé à l’est par le parc des arènes.
Mais l’agglomération s’est surtout développée dans ses faubourgs et le long des axes qui convergent vers Dax. La ville couvre désormais plus de 3 km2. Le même phénomène s’observe à St-Paul-les-Dax.
La Vallée de l’Adour aujourd’hui
La photo aérienne contemporaine révèle plusieurs évolutions :
Des barthes plus arborées
Dans les barthes, les chênaies traditionnelles cohabitent désormais avec les peupleraies, aux troncs alignés, qui ont colonisé plusieurs anciennes parcelles de prés, renforçant ainsi la couverture boisée.
Par ailleurs dans les haies et les ripisylves, l’entretien de la végétation est beaucoup moins fréquent que dans les années 1950. Le résultat est un épaississement de la végétation et une croissance des arbres plus importante qui contribuent aux ambiances très forestières des barthes aujourd’hui.
Un parcellaire agricole qui s’élargit
L’évolution du parcellaire est contrastée, elle reste mesurée concernant les prairies inondables. Elle est par contre beaucoup plus importante sur les terres pouvant être mises en culture, en pied de coteau ou sur des parcelles un peu moins inondables. Les regroupements parcellaires ont abouti à des parcelles atteignant fréquemment les 10 hectares. Sur les versants, les cultures de maïs ont remplacé les prairies bocagères, et tendent à investir les barthes.
La croissance urbaine, la périurbanisation
La croissance urbaine de l’agglomération dacquoise s’est poursuivie à un rythme rapide. Au sud, la ville de Dax forme désormais une vaste conurbation avec les communes qui la jouxtent (Narosse, Seyresse). Mais l’évolution la plus spectaculaire est celle de St-Paul-les-Dax. La ville qui ne couvrait qu’un km2 en 1950 en fait désormais six fois plus. Partout la croissance urbaine s’est majoritairement réalisée par lotissements de maisons individuelles.
Sur les versants, les coupures urbaines entre les communes sont de moins en moins lisibles.
Voie rapide et pénétrantes
Sur le coteau nord, la RN124 devenue route départementale 814 est aménagée en voie rapide qui contourne l’agglomération. L’entrée dans l’agglomération se fait désormais à travers de longues pénétrantes, le long desquelles alternent zones commerciales ou d’activités et tissu pavillonnaire. Les alignements d’arbres qui accompagnaient les voies majeures ont disparu dans l’agglomération.
ENJEUX PAYSAGERS
Dans la Vallée de l’Adour, les principaux enjeux paysagers sont liés à la perception de la vallée et de l’eau, à la gestion des barthes et à la maitrise des extensions urbaines.
Accentuer la lisibilité de la vallée de l’Adour
La vallée de l’Adour traverse la totalité du département et constitue de fait un véritable trait d’union, même si cela n’est pas toujours perceptible. Elle joue aussi un rôle de limite et de transition nord/sud entre le plateau landais et les collines de la Chalosse ou du Tursan. Sa lisibilité, à l’échelle du grand paysage, n’est toutefois pas toujours évidente. Le profil dissymétrique de la vallée et la progression de la végétation dans fond ou sur les coteaux, masquant les vues, n’y sont pas étrangers. Bien sûr entre Saubusse et l’océan, la lecture de la vallée est plus claire grâce aux coteaux plus affirmés. Il est toutefois possible de renforcer la présence de la vallée, même sur les sections plus lisibles. Les reliefs donnent l’opportunité de développer les vues en belvédère, révélant la géographie avec une belle ampleur. C’est notamment le cas depuis les villages en haut de coteau faisant l’interface avec la Chalosse. Les déplacements physiques comptent aussi, avec les points de basculements depuis les coteaux. L’enjeu est de favoriser la perception et la lecture du relief, tant depuis les hauts que dans le fond de la vallée.
Pistes d’actions envisageables
– Conserver et mettre en valeur les belvédères sur la vallée depuis les coteaux : accès, aménagement, gestion de la végétation pour maintenir les vues…
– Eviter une trop grande fermeture des versants.
– Maintenir des vues transversales à la vallée (covisibilité des versants quand cela est possible).
– Gérer les points de basculement dans la vallée pour les rendre bien perceptibles. Ouvrir des vues sur la vallée depuis les routes du coteau.
– Conserver des vues sur le cours d’eau depuis les coteaux et les routes.
– Maîtriser l’urbanisation des lieux sensibles en belvédère. Mettre en valeur les sites d’implantations villageoises dans la vallée.
– Réfléchir à la place du peuplier dans la vallée, notamment aux endroits les plus sensibles : éviter les plantations à proximité de lieux clés comme les confluences, des bourgs, et des ponts.
– Gérer la végétation pour laisser voir l’eau, notamment aux abords des ponts, des routes et des villages.
Mettre en valeur la présence de l’eau
Hormis en période de crue où il déborde parfois de façon spectaculaire, l’Adour reste un fleuve plutôt discret. Le fleuve s’est encaissé, s’est enfoncé dans son lit de manière significative au cours du temps à cause des prélèvements de gravier. Sa présence ne s’affiche nettement qu’au niveau des villes qu’il côtoie. A l’amont de Saubusse, l’Adour s’écoule au sein d’une végétation importante. Il est peu longé par les routes ou les chemins, et ne reste guère perceptible sauf lors des traversées par un pont. Entre Saubusse et l’océan, la Scandibérique et les routes sur digue permettent de côtoyer le fleuve sur de longs linéaires. L’Adour gagnerait à être mieux perçu. Toute occasion de voir, d’accéder et de s’approcher de l’eau est riche de potentiel. A l’échelle du grand paysage l’ouverture visuelle des fonds de vallée permet de révéler la présence des cours d’eau (ligne arborée de la ripisylve, visibilité des méandres, vue depuis les ponts..). A une échelle plus intime, l’entretien des cours d’eau, leur accessibilité, la mise en valeur des ponts, la gestion des fonds et des ripisylves, participent à produire un paysage attractif. Les écoulements d’eau dans le fond de vallée sont par endroits traités comme des fossés sans diversité. Mettre en valeur le parcours de l’eau doit permettre de retrouver une géographie et une gestion collective de ce territoire. Cela vient également appuyer la démarche Trame verte et bleue des liaisons écologiques.
Pistes d’actions envisageables :
– Donner accès au cours d’eau. Créer ou rouvrir des chemins. Retrouver des accès et des emprises publiques le long des cours d’eau dans ou à proximité des villages.
– Donner à voir le cours d’eau, ouvrir la végétation aux abords des ponts et des ports qui constituent des points de découverte privilégiés des cours d’eau.
– Mettre en valeur les confluences avec les principaux affluents : Midouze, Gabas, Luy, Louts …
– Mettre en valeur les petits ouvrages et le patrimoine lié à l’eau : ancien port, quai, pont, lavoir, fontaine…
– Mettre en scène ou aménager les rares façades urbaines sur le fleuve : Saubusse, Dax, Grenade-sur-l’Adour, Aire-sur-l’Adour. Créer des aménagements d’espaces publics entre les villages proches et l’Adour (cheminement, aire, place…).
– Faire mieux connaître le réseau hydrographique des affluents de l’Adour, et leur bassin versant, les villages qu’ils desservent, leur territoire.
– Mettre en valeur les milieux spécifiques liés à l’eau et leurs ambiances étonnantes : marais, saligues, barthes.
– Veiller à l’impact paysager des gravières et accompagner leur reconversion.
– Utiliser les leviers d’actions de la politique Trame Verte et Bleue.
Préserver et gérer les barthes
Les barthes constituent des paysages emblématiques de la vallée de l’Adour. Ces grandes étendues ouvertes pour les barthes prairiales ou plus intimes pour les barthes boisées, ne laissent pas indifférentes et créent toujours une émotion particulière. Les ambiances de l’une et de l’autre sont radicalement opposées et soulèvent des enjeux bien différents. Mais à chaque fois tout est question d’équilibre. Ainsi pour les barthes boisées leur fermeture trop importante pourrait nuire à leur attrait, d’où l’intérêt de garder un patchwork de prés et de bois si intéressant d’un point de vue paysager et naturaliste. La gestion des niveaux d’eau et la préservation des zones humides ont une grande importance. Pour les barthes prairiales qui forment encore des unités homogènes, avec une bonne profondeur de vue, les cloisonnements sont préjudiciables ainsi que la progression des friches ou des boisements. Le réseau des petits canaux et des fossés se met particulièrement en scène et structure en creux les étendues. Les tonnes de chasse, avec leur plan d’eau, ont un impact visuel qu’il convient de maitriser, car ici tout est visible de loin. Dans les barthes « mixtes », la présence d’arbres isolés, de bosquets, voire de haies composent un paysage diversifié, non moins intéressant. Pour toutes les barthes, la place des peupliers et de la maïsiculture est à réfléchir compte tenu de la dimension environnementale et paysagère des lieux (artificialisation, banalisation). Les fermes traditionnelles en bordure renforcent la tonalité patrimoniale de ces paysages.
Pistes d’actions envisageables :
– Maintenir et développer les chênaies de l’Adour.
– Eviter une fermeture trop importante des barthes boisées. Reconquérir des surfaces en prairie naturelle.
– Conserver les grandes unités ouvertes des barthes prairiales. Limiter la progression de la forêt.
– Trouver un équilibre entre espace naturel, peupleraie et culture intensive. Prôner d’autres types de culture que la maïsiculture.
– Gérer avec soin tous les circuits de l’eau. En conserver la visibilité le long des routes et de chemins.
– Réfléchir à la fréquentation de loisirs pour la promenade. Créer des aires de stationnement sobres et discrètes. Proposer des itinéraires de chemins autorisés et gérés.
– Maitriser le développement urbain en bordure des barthes.
– Préserver le patrimoine des fermes anciennes.
Maintenir une diversité dans le parcellaire agricole
Les grandes terrasses et le fond de la vallée de l’Adour amont ont vu le développement des cultures intensives. La maïsiculture a entrainé une simplification du paysage par l’agrandissement des champs et la faible rotation des cultures. Les espaces agricoles constituent ici une des clés de la qualité du paysage. L’attrait de ce territoire dépend de la présence d’une polyculture diversifiée et de l’alternance de parcelles de tailles variées qui évite l’agrandissement systématique des champs. Il ne faut pas oublier la place de l’arbre avec les arbres isolés, les bosquets, les haies, et les ripisylves, qui modulent l’échelle du paysage et animent les ouvertures. Il serait dommage que l’homogénéisation et la simplification du paysage se généralise plus fortement à travers ce territoire.
Pistes d’actions envisageables :
– Conserver l’équilibre et l’harmonie entre les différents éléments du paysage : prairies, cultures, bosquets, bois.
– Maintenir une diversité de taille de parcelles. Limiter la taille des parcelles, notamment sur les pentes, éviter les regroupements de parcelles trop importants. Encourager les rotations de cultures diversifiées.
– Privilégier des pratiques agricoles maintenant une couverture de sols en hiver pour lutter contre l’érosion et limiter la turbidité des rivières.
– Etre vigilant face à la fermeture des espaces par les peupleraies dans les fonds de vallée.
– Concilier le maintien de la trame arborée et l’évolution du parcellaire. Préserver et renouveler les arbres (haies, arbres isolés) qui accompagnent les parcelles.
– Maintenir ou créer un réseau de chemins agricoles accessibles sans culs-de-sac, surtout en périphérie des villages et en direction du fleuve.
– Pérenniser l’ouverture des prairies dans les barthes.
– Planter des haies ou des arbres d’essences locales le long des chemins ruraux, aux croisements, aux entrées de champs, aux abords des fermes.
Maitriser le développement urbain et préserver les silhouettes villageoises
Au fil de la vallée de l’Adour, les villages et les bourgs s’implantent de façon très diversifiée. Ils sont souvent visibles depuis le fond de la vallée ou depuis les hauts, ce qui rend leur développement sensible. Les extensions bâties mal positionnées altèrent la lisibilité des silhouettes urbaines. Le maintien d’une harmonie avec leur site d’implantation constitue un enjeu important. La vigilance doit donc rester forte quant à la localisation des développements notamment sur les périphéries et les entrées et tout particulièrement sur les versants. L’urbanisation linéaire produit des paysages périurbains peu qualitatifs, banalisant les paysages. Il est important de tenter d’améliorer les opérations existantes et de promouvoir à l’avenir des modes de développement plus économes en foncier et en harmonie avec ces paysages. La réflexion doit porter sur la dynamisation du centre-bourg, en restaurant et en redonnant vie aux habitations anciennes ou aux commerces délaissés, plutôt que de systématiquement construire en périphérie du bourg. Il est intéressant de réfléchir à la forme et à l’implantation des nouvelles constructions, aux connexions avec le centre-bourg et à un développement harmonieux avec le site d’implantation du village. L’enjeu est de créer de véritables quartiers, reliés au centre, plutôt que des lotissements stéréotypés en vase clos, sans lien avec la logique urbaine du bourg. La qualité et le positionnement de l’urbanisme commercial ne doivent pas être oubliés également compte tenu de leur impact sur les paysages urbains.
Pistes d’actions envisageables :
– Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme. Proscrire l’urbanisation linéaire et le mitage. Adapter le développement du bourg à l’objectif de Zéro Artificialisation Nette des sols.
– Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de rivaliser avec la pression foncière urbaine. Eviter la fragmentation des espaces agricoles.
– Maîtriser l’urbanisation des lieux sensibles en belvédère. Mettre en scène les sites d’implantations villageoises à l’échelle des vallées.
– Empêcher le mitage des environs du village. Être particulièrement vigilant sur les crêtes et les versants en évitant de les coloniser par une urbanisation linéaire ou diffuse.
– Affirmer les entrées de bourg et requalifier les voies d’accès.
– Requalifier les abords des zones d’activités et des commerces situés le long des axes et des entrées de ville. Veiller à la qualité des nouveaux projets d’implantations.
– Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Être vigilant sur l’emplacement, les volumes et les couleurs des nouvelles habitations. Favoriser l’alignement des façades et la mitoyenneté qui font le charme des centre-bourgs.
– Encourager le renouvellement urbain en recherchant une densité proche de celles des bourgs anciens. Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement ou l’étalement urbain au profit de quartiers reliés avec le centre-bourg.
– Favoriser l’occupation des maisons anciennes délaissées. Redynamiser l’habitat en centre-bourg. Accompagner les mutations du bâti pour s’adapter aux usages d’aujourd’hui.
– Requalifier les extensions urbaines en faisant appel à l’urbanisme végétal en lien avec le réchauffement climatique. Prévoir des espaces publics structurants ou de liaison.
– Aménager les périphéries des villages : plantations, chemin de tour de village.
Prendre en compte le patrimoine bâti et urbain
La vallée de l’Adour se distingue spécifiquement par ses villages en belvédère sur les coteaux ou en rebord de terrasse, et deux bastides (Cazères-sur-l’Adour et Grenade-sur-l’Adour) proches de l’eau. Chaque implantation a entrainé une composition urbaine spécifique avec des rues, des places et un bâti original. Les fermes barthières avec leurs grandes portes, la construction en galet, ainsi que quelques châteaux complètent le tableau. Une attention particulière est nécessaire afin de préserver et de valoriser les compositions urbaines qui révèlent des ambiances intimistes, les façades urbaines intéressantes et les bâtiments repères (église, mairie, halle, arènes…). Le patrimoine bâti diversifié et tout en nuances des villages et des bourgs, mêle les époques. L’enjeu concerne non seulement les formes urbaines mais aussi la qualité architecturale des constructions. Ce patrimoine urbain et bâti mérite une attention particulière afin de le préserver et de le valoriser.
Pistes d’actions envisageables :
– Prendre en compte les logiques d’implantation du bourg ou de la ville dans son site, valoriser les éléments qui donnent au bourg son caractère spécifique.
– Respecter l’échelle du village et sa silhouette dans son développement. Prendre en compte la forme urbaine du village et son site dans les projets d’extension.
– Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Harmoniser le développement en fonction du relief. Maitriser les développements urbains sur les versants, particulièrement visibles depuis les villages perchés et leurs abords.
– Valoriser les compositions urbaines régulières des bastides : mise en valeur de la place centrale, densification urbaine autour de la place plutôt qu’un étalement urbain périphérique, requalification des traversées par la route départementale, mise en valeur des entrées de ville.
– Valoriser le patrimoine bâti du village, sa singularité, son histoire. Prendre en compte et valoriser la diversité du patrimoine bâti, sans hiérarchie en fonction de l’ancienneté.
– Dans les bourgs, réhabiliter et transformer le bâti ancien mitoyen pour répondre aux usages actuels : regroupement de maisons, création de jardin ou de garage, recomposition du bâtiment derrière une façade préservée, restructuration d’îlots…
– Eviter l’accolement de lotissements ou de pavillons aux fermes ou maisons de maîtres existantes.
– Inventorier et réhabiliter le patrimoine ancien : ferme, église, chapelle, château...
– Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti et à la spécificité de son implantation. Prendre en compte la variété des modes de construction ; repérer les spécificités pour éviter l’uniformisation. Impliquer les professionnels du bâtiment pour sauvegarder et valoriser cette diversité.
– Alimenter les sites d’information sur toutes les données patrimoniales. Restituer aux habitants la connaissance sur la valeur patrimoniale de leur village.
– Créer des réseaux pour mutualiser les moyens (aide technique et financière, liens avec les associations, référence d’artisans spécialisés).
– Soigner les adjonctions de bâtiments aux fermes existantes. Réfléchir à l’implantation et à l’architecture des nouveaux bâtiments agricoles.
Mettre en valeur les espaces publics
De nombreux villages jalonnent la vallée de l’Adour. Certains en belvédère, d’autres plus proches du fleuve, ou plus rarement à son contact direct. Localement des fronts bâtis bordent la berge ou un quai en bord du fleuve. Les ponts et leurs abords donnant accès à la ville participent à l’entrée de ville pour certains, donnant à voir l’eau. Sur le coteau, les villages en belvédère ont une carte à jouer pour donner accès aux vues et aux panoramas. Plus globalement, des espaces publics de qualité jouent un grand rôle pour l’image de la commune et le cadre de vie quotidien des habitants. L’entrée du bourg doit marquer le passage de la route à la rue et donner une image positive annonçant la qualité interne des lieux. Les places ont un rôle de représentation fort et constituent des lieux incontournables de la vie locale. Elles sont pour certaines accompagnées par des mails ou des alignements de platanes palissés remarquables. Dans les environnements ruraux, il est important que l’aménagement des espaces publics conserve une belle simplicité. Une vigilance reste de mise pour conserver des centralités attrayantes, avec des espaces publics de qualité, non standardisés, préservant le charme des lieux.
Pistes d’actions envisageables :
– Aménager les entrées pour marquer une transition vers le village ou le bourg.
– Requalifier les abords des zones d’activités et des commerces situés le long des axes et des entrées de ville (stationnement, place des petites centralités…).
– Préserver le cachet des places et les mettre en valeur. Révéler l’histoire et soigner la qualité des aménagements.
– Trouver un équilibre entre stationnement et convivialité des espaces publics.
– Mettre particulièrement en valeur les situations en belvédère. Gérer la végétation pour maintenir les vues.
– Utiliser l’arbre pour structurer l’espace des entrées (alignement) ou des places (mail). Préserver et soigner les mails de platanes palissés à l’horizontale qui constituent un patrimoine végétal original des places landaises.
– Privilégier l’utilisation de matériaux locaux dans les aménagements.
– Utiliser des matériaux simples mais de qualité pour les aménagements des espaces publics : sol sablé, pierre, arbres, pelouse, suffisent dans bien des cas à composer des espaces de qualité.
– Aménager des promenades ou des circuits piétons attractifs autour du village, en transition avec la campagne et le fleuve.
– Prévoir dans toute extension urbaine des espaces publics structurants en lien avec le centre bourg.
– Donner une place aux circulations douces.
Valoriser les itinéraires routiers et les chemins
Contrairement au passé où l’activité fluviale était importante, la vallée de l’Adour ne constitue plus un axe de communication majeur. Les routes d’importance proches du fleuve ne sont présentes que dans la partie amont entre St-Sever et Aire-sur-l’Adour. Sur les coteaux, les routes sont hélas en retrait, n’offrant que peu de vue sur la vallée ou seulement sur de faibles linéaires. L’identité de la vallée ne se révèle que lors des traversées, ou bien par le réseau secondaire (route de digue, chemins, Scandibérique) se rapprochant de l’eau ou la longeant. Les voies basculant sur la vallée depuis les coteaux proposent des vues en léger belvédère. Chaque voie met en avant des atouts du paysage à valoriser : point de vue, présence de l’eau, basculement du relief. Il est important de préserver la qualité de ces perceptions et de maîtriser les abords de la route, parfois sollicités par un développement urbain, avec lequel les voies doivent composer. Les aménagements routiers (signalétique, glissière, ouvrage, alignement d’arbres) ont également une importance dans la perception et la qualité des itinéraires et doivent s’adapter au contexte avec simplicité. Les carrefours constituent des lieux d’orientation et de ralentissement qui sont aussi des moments de découverte du territoire à soigner. En prolongement des routes, la connexion avec les chemins apporte autant d’occasion d’arpenter le paysage à une vitesse plus douce.
Pistes d’actions envisageables :
– Prendre en compte le paysage perçu depuis les routes. Donner à voir la rivière depuis les voies sur berges et les ponts.
– Valoriser les événements jalonnant les parcours (pont, point de vue, point de basculement).
– Pérenniser et planter des alignements d’arbres sur des itinéraires choisis. Élaborer des plans de gestion des alignements d’arbres. Utiliser une palette végétale privilégiant les espèces locales, pérennes et adaptées.
– Aménager des aires d’arrêt attractives aux endroits clés du paysage. Les relier à des réseaux de chemins existants.
– Aménager les entrées et les traversées de bourg. Maîtriser l’urbanisation limitrophe de la voie, autour des carrefours ou des échangeurs.
– Requalifier les traversées de bourg ou les contournements. Transformer des routes en boulevards urbains si nécessaire.
– Améliorer les abords des zones d’activités en façade sur la route. Limiter l’affichage publicitaire et les enseignes en entrée de bourg.
– Porter une attention à l’aménagement des carrefours. Privilégier un aménagement de la périphérie du giratoire plutôt que des aménagements anecdotiques de la galette centrale. Prôner une sobriété des aménagements en accord avec le cadre rural.
– Préserver un maillage de chemins autour des villages et des bourgs.
Recomposer la périphérie de l’agglomération de Dax
L’urbanisation de l’agglomération dacquoise a largement dépassé le cadre historique des remparts et de la proximité du fleuve. Les constructions se sont étalées au nord et au sud, mais aussi sur les coteaux le long de la vallée, le long des routes. La maison sur sa parcelle est généralisée au détriment d’opérations plus ambitieuses et plus denses. Cette urbanisation s’est réalisée au coup par coup, sans mettre en place des espaces publics structurants, voire des liaisons douces, reliant le centre ancien et les nouveaux quartiers. Les voies d’entrées traversant les faubourgs s’apparentent plus à des routes qu’à des boulevards. Activités et commerces se sont souvent installés le long des voies et s’affichent. Leur développement fait appel à un mode d’urbanisation très spécifique, basé sur l’effet vitrine, l’accessibilité automobile et sur une composition architecturale et urbaine peu qualitative.
La composition de l’urbanisation, tant résidentielle que commerciale, de ces lieux mériterait d’être réinterrogée pour évoluer vers une plus grande qualité du cadre vie. Le dynamisme économique de la commune est un atout s’il s’accompagne d’une qualité des aménagements et de l’architecture. Les notions de quartier urbain, voire de centralités secondaires, présentant une diversité d’usages, sont à travailler dans le cadre d’une recomposition. L’aménagement des espaces publics doit être structuré et hiérarchisé, avec un aménagement qualitatif au moins sur les voies principales. L’objectif est de favoriser une unité et un cadre commun vis à vis d’installations parfois hétéroclites, pour créer un projet d’ensemble harmonieux
Pistes d’actions envisageables :
– Affirmer les entrées, requalifier les voies d’accès, les pénétrantes, les boulevards.
– Utiliser des végétaux à l’échelle du bâti : planter des arbres de haut-jet pour structurer les voies.
– Requalifier les abords des zones d’activités et des commerces situés le long des axes et des entrées de ville. Penser leur aménagement comme un quartier urbain qui forme la porte d’entrée du bourg. Maîtriser la publicité et les enseignes. Placer les stockages et les stationnements à l’arrière des bâtiments ou en retrait des vues. Veiller à la qualité des nouveaux projets d’implantations.
– Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Eviter le développement linéaire sans épaisseur.
– Favoriser la réutilisation des parcelles désaffectées plutôt que la consommation de nouvelles parcelles.
– Densifier les parcelles enclavées ou les utiliser pour faire des liens à travers l’urbanisation (passage, parc, jardins).
– Recréer des petites centralités et des espaces publics qui en découlent.
– Utiliser les espaces publics pour recréer des liens et des connexions.
– Offrir un réseau de promenades et de déplacements doux, ainsi que d’espaces de détente.
– Qualifier et aménager les abords des zones de développement (quartier d’habitation, zone commerciale, équipement).