Portrait du Gosse-Seignanx
Dernière mise à jour : 1er juin 2022
Entre Adour, littoral et Grande Lande, le Gosse-Seignanx présente des paysages vallonnés, alternant replats agricoles habités et vallons forestiers
LIMITES
Au nord
Vers le nord, les reliefs qui s’amenuisent et les forêts de pins maritimes qui deviennent prépondérantes, indiquent la fin des paysages du Gosse-Seignanx et la transition vers le plateau landais forestier de la Grande Lande.
A l’est et au sud
A l’est et au sud, le basculement dans la vallée de l’Adour est très net, avec son coteau boisé qui forme une marche, ses barthes et ses marais.
A l’ouest
Vers l’ouest, l’urbanisation plus dense autour de la RD 810 et le relief plus plat marquent l’entrée dans la Maremne.
PORTRAIT SENSIBLE
Un territoire défini en partie par ses limites
Cette unité fait partie des paysages de coteaux au sud du département, avec la Chalosse, le Tursan et le Bas-Armagnac Landais. Le Gosse-Seignanx est situé en rive droite de l’Adour donc séparé des autres unités. Il est à la confluence des trois secteurs paysagers du département : le Littoral, la Grande Lande et les Territoires de l’Adour. Son étendue est moyenne mais cette unité s’individualise par son relief vallonné et ses limites claires. Ainsi l’Adour et sa vallée fluviale, forment une limite continue sur tout le sud et l’est. En fonction du relief des coteaux, le basculement est net ou plus en transition, caché par les boisements. Au nord, c’est l’aplanissement du relief et l’apparition de la forêt de pins, avec une fermeture du paysage, qui s’imposent. A l’ouest, le basculement urbain vers le littoral se fait au niveau de la RD 810. Au-delà l’organisation du paysage change avec l’urbanisation plus marquée le long de l’axe routier et des bourgs de la Maremne.
De petits plateaux semi-ouverts sur les hauts
Une succession de petits plateaux, au paysage agricole semi-ouvert, donne à cette unité une première impression de platitude, certes localisée. Ces clairières agricoles, inférieures à 3 kilomètres de longueur, offrent des ouvertures limitées par la présence des boisements et des bosquets, créant des lisières qui cloisonnent les vues. Le regard gagne ainsi une petite respiration, ou bien se faufile souvent, limité également par les talus ou les cultures de maïs en saison estivale. Des reliefs plus élevés, notamment proches de la vallée de l’Adour, offrent des vues dominantes panoramiques, avec parfois des vues sur les Pyrénées. La présence du pin mêlée aux feuillus rappelle la proximité du littoral et du plateau landais. Leur tronc droit participe au graphisme de ces paysages.
Des fonds intimes et boisés
Cette unité est en fait en grande partie un paysage de vallons et de petites vallées qui entaillent le relief. Ils forment un réseau relativement dense qui innerve largement le territoire, créant de petits basculements et descentes successifs dans des fonds intimes sous la végétation. Ces reliefs en creux, bien que peu profonds (une trentaine de mètres majoritairement), paraissent encaissés avec des pentes parfois marquées. Le contraste avec les hauts agricoles est surprenant, cette alternance de paysages ouverts en haut et intimes et forestiers en bas se répétant régulièrement. Depuis les points hauts, ces sillons forestiers, donnent aux vues une tonalité globale boisée. La densité végétale confère à ces lieux un côté secret que l’on découvre pas à pas, avec par endroit des effets de tunnel sous les arbres.
Une eau qui se révèle dans l’intimité ou qui s’affiche
Les petites routes traversent les rivières ou les longent parfois donnant l’occasion de les côtoyer. En descendant dans les vallons, on sent une fermeture progressive, voire totale, des vues par la végétation et par endroits par les peupleraies. Par endroits, des élargissements du fond de vallée apportent une certaine diversité avec des prairies résiduelles ou encore d’anciens moulins. Ils offrent une visibilité à l’eau des rivières, mais aussi à plusieurs étangs ou marais avec de petits canaux. Les étangs de retenue offrent des miroirs lumineux appréciables, enchâssés dans la végétation. L’étang d’Orx et ses marais s’étendent largement à l’est de l’unité. Ce site de 900 hectares s’individualise (Pour en savoir plus : Lieu particulier : le Marais d’Orx). Il allie des vues lointaines sur la surface de l’eau, qui contrastent avec une succession d’ambiances naturelles, plus intimes et riches en textures ou couleurs. Les lieux sont pourtant fortement anthropisés, avec les digues, les sentiers, les fermes napoléoniennes, les pompes, rappelant son histoire agricole.
Des clairières habitées sur les hauts
Rares sont les endroits où on ne perçoit pas une construction. Villages, hameaux, ferme-métairies, châteaux, se trouvent sur les hauts. Le bâti anime les clairières et se mêle à la végétation. Les abords des principaux villages ou bourgs sont visibles depuis les routes. La proximité de Bayonne et du littoral a induit un développement pavillonnaire plus important à l’ouest du Gosse-Seignanx. Ailleurs, les hameaux anciens servent souvent d’accroche aux lotissements, induisant par endroit une perception « d’entre deux » mi-rurale mi-urbaine. Châteaux et demeures montrent une singularité cachée. Ils sont nombreux dans le Gosse-Seignanx mais finalement peu perceptibles. La RD 817, ancienne route royale, déroule son ruban ondulé d’est en ouest, avec de longues perspectives soulignées de magnifiques alignements de platanes qui lui confère une certaine force et une stature, presque majestueuse.
PAYSAGES URBAINS
L’unité paysagère du Gosse-Seignanx est particulièrement imbriquée avec l’unité de la Vallée de l’Adour qui l’enserre à l’est puis au sud. En effet, nombre de commune disposent de larges emprises dans les barthes, comme St-Martin-de-Seignanx, St-Laurent-de-Gosse, Ste-Marie-de-Gosse, St-Jean-de-Marsacq, même St-Martin-de-Hinx s’étire jusqu’à l’Adour.
Ce chapitre sur les paysages bâtis de l’unité Gosse-Seignanx se concentre sur les bourgs et villages implantés sur les collines, à 30, 40, 50 m au-dessus de la vallée. Les implantations bâties dans les barthes, très localisées et liées à la vie du fleuve, sont abordées dans l’unité de la Vallée de l’Adour.
Des paysages bâtis récents
La caractéristique principale de cette unité est de présenter beaucoup de paysages jeunes, récents qui n’existaient pas il y a 50 ans. Ce n’est pas le fruit de destructions, on reconnaît facilement dans les bourgs d’aujourd’hui le cœur de village modeste représenté sur le cadastre napoléonien du début du XIXe siècle, mais le village s’est considérablement étendu.
On rencontre des extensions par quartiers de maisons individuelles, de type lotissement comme partout dans le département mais il y a aussi des extensions plus denses, constituées de collectifs à 2 ou 3 niveaux, implantés dans la continuité du centre ancien. C’est le cas en particulier de St-Martin-de-Seignanx, très proche de l’agglomération de Bayonne. Ces immeubles introduisent une image de quartier résidentiel, davantage qu’une image urbaine, à la différence des nouveaux quartiers des communes de l’unité de Maremne, comme Ondres, Tarnos et Labenne. Les constructions sont en recul de la voie, les stationnements sont en pied de bâtiments. Sur certaines opérations, un accompagnement végétal permet une transition vers les espaces naturels alentour. Dans l’ensemble, ces extensions se sont établies en bordure des routes qui desservaient les villages, on ne décèle pas de nouvelle forme urbaine ni de translation du centre ancien, les mairies semblent pour la plupart être restées à leur emplacement d’origine. Par contre, on constate le déplacement des commerces et services, qui se sont rapprochés des voies de circulation, à proximité de carrefour. Cette évolution impacte l’image des villages, mais heureusement, le fronton et la place publique ne sont pas déplacés et l’on peut rencontrer de jeunes gens réunis devant le fronton.
Des formes urbaines lâches
L’observation du cadastre napoléonien montre que les villages se constitués autour de croisements de forme aléatoire ; ni patte d’oie ni orthogonalité pour ces carrefours de routes au tracé souple qui s’adaptent à la topographie. On remarque également qu’il n’y a pas ou très peu de continuité bâtie, peu de bâtiments construits en mitoyenneté ou implantés à l’alignement de la rue. Sans doute, ces centres modestes réunissaient-ils quelques fermes autour de la mairie et de l’église.
Cette constitution d’origine donne des paysages bâtis aérés, sans hiérarchie ni perspective, dont la cohésion tient souvent à la présence des arbres, ceux des propriétés riveraines et ceux de la place publique. Ces formes souples, sans doute difficiles à reproduire, n’ont pas servi d’exemple pour les quartiers d’extensions tout proches, de composition orthogonale plutôt rigide et sans nuances.
Des villages en quartiers
Comme expliqué en introduction, plusieurs communes disposaient d’une implantation sur les collines et d’un quartier en bord d’Adour. La présence de l’ancienne route royale de Pau à Bayonne, devenue route départementale 817 a également favorisé d’autres polarités. Axe de communication, voie de transit, elle était jalonnée de points de ravitaillement, relais de poste et d’auberges. C’est ainsi que le « quartier neuf » en bord de RD817 de St-Martin-de-Seignanx est bien moins neuf que le centre du bourg. Se trouvent là quelques vieilles bâtisses dont certaines sont encore des restaurants.
Mais la route a également « coupé » certaines communes, comme Biarotte et Biaudos, qui étaient organisées en plusieurs quartiers, au nord et au sud du tracé. Ainsi, à Biaudos, le quartier dit « du château » au nord, était d’égale importance avec le quartier de l’église. A Ste-Marie-de-Gosse, également traversée par la route, le village était au sud et la partie nord n’était occupée que par des corps de ferme.
St-André-de-Seignanx est un autre exemple de commune distribuée en quartiers liés à d’anciens hameaux ou des extensions récentes, comme Betbeder, Mayou en prolongement du village, Partarrieu, et plus modestement en bord de RD, la Pipette, Pomarez et Printemps.
Les invariants
Malgré la spécificité de cette unité, on retrouve les invariants du département, à savoir le fronton, très présent dans cette unité proche du pays basque, les platanes palissés et l’importance accordée aux espaces publics. Comme évoqué précédemment, ces invariants continuent à fédérer une centralité à des villages.
LES ELEMENTS DU PAYSAGE
Le bois de pin
Les pins se mêlent aux feuillus, apportant un graphisme différent avec leurs troncs droits. Leurs houppiers persistants au fil des saisons forment des taches plus sombres. L’augmentation de leur concentration annonce la proximité de la bande littorale ou du plateau landais.
La petite clairière agricole
Sur les replats, les clairières agricoles forment de petites chambres successives où les cultures s’interpénètrent avec les boisements, dont les lisières limitent l’espace.
La toile de fond des Pyrénées
Le massif pyrénéen apparaît en toile de fond lorsque la météorologie s’y prête. Cet horizon majestueux donne une échelle plus vaste au paysage.
La peupleraie
Elle s’étend dans les parties les plus humides à proximité des cours d’eau. La verticalité des troncs crée des effets graphiques remarqués quand les peupleraies sont entretenues. Ces « cultures de bois » génèrent aussi des écrans qui ferment les vues et cloisonnent le fond de la vallée.
Le fond humide
Il se signale par la végétation qui change (saule, aulne, roseau). Autour des petites rivières s’étendent souvent une zone humide à la végétation plus exubérante. De petits marais avec des rigoles ou des prairies humides accompagnent également les fonds, créant des petites ouvertures.
L’étang et la digue
L’eau se manifeste alors avec plus de force, avec l’étendue de la vue sur la surface de l’étang. L’eau par ailleurs peu visible apparaît alors, créant un effet de miroir. Constituées de toute pièce par la main de l’homme avec des digues et des vannes, ces retenues révèlent l’alliance de l’artificiel et du naturel.
L’église et son cimetière
Les clochers des églises forment un repère dans le village et le paysage. Au cœur des villages, les églises sont encore bien souvent entourées de leur cimetière.
Le mail de platane palissé
Associé aux places et aux édifices, cette structure arborée étonnante, dont les branches qui se soudent à l’horizontal, forme des quadrillages graphiques qui apportent l’ombre l’été.
Le fronton
Les frontons sont bien représentés dans le Gosse-Seignanx, témoignant indirectement de la proximité du Pays basque. Ils se dressent verticalement dans le bourg, signalant une tradition encore bien vivante.
Le château
Des châteaux et des demeures se révèlent dans la campagne ou en bordure des villages. Leur portail signale leur présence et suscite la curiosité pour ces lieux chargés d’histoire.
La route qui bascule à travers les bois
Dans les reliefs de collines, entrecoupées de vallons ou de vallées, les routes tournent, montent et descendent. Les points de basculement sont nombreux et parfois soudains, à travers les pentes boisées des coteaux, créant une succession de surprises.
L’alignement de platanes
Les impressionnants alignements de platanes accompagnant la RD 817 lui donne un coté majestueux en cadrant la perspective. Ces alignements constituent un patrimoine végétal, centenaire par endroit, offrant une voute ombragée et fraiche l’été. On retrouve à une autre échelle des alignements moins hauts le long des routes secondaires traversant les vallons.