Perceptions culturelles de la Grande Lande

Dernière mise à jour : 1er février 2023

La Grande Lande est le paysage mythique du département : de la « rase » mise en scène et archivée par le photographe ethnologue Felix Arnaudin à la forêt de production jugée par beaucoup comme trop monotone, les images du passé, du présent, du tourisme, les études scientifiques et les ouvrages érudits qui lui sont consacrés se surimposent pour composer une vision souvent fantasmée du territoire. Si l’art pictural et photographique en font ressentir pleinement la poésie, plus qu’ailleurs sans doute, ce sont les mots des écrivains qui en donnent la représentation la plus fidèle, la plus complexe.

Georges Beuville (1902-1982), Labouheyre, sd
Archives départementales des Landes, 7 FI 6
 

Le dessinateur, illustrateur et auteur de bandes dessinées Georges Beuville semble faire la synthèse entre images du passé et images du présent. Ici, sont concentrés différents éléments emblématiques de la Grande Lande, la forêt de pins maritimes aux troncs noirs et rugueux élancés vers le ciel, ce qui paraît être au loin une lande rase, la toute petite silhouette d’un berger et un pot à résine.

« Maintenant se fait entendre dans le paysage une note plus ample et plus grave, que l’oreille surprend déjà dans le nom de Grandes Landes par lequel on désigne le massif le plus épais et le plus compact, le recès central du labyrinthe et vraiment le cœur de la forêt non pas tant une forêt que plutôt une province des arbres, ce que les Anglais appelleraient woodland ; tout comme on longe, dans une plaine cultivée, des champs d’avoine ou de maïs, de lin ou de betteraves, dont le niveau de coloration varie avec chaque espèce cultivée, on navigue ici entre des parcelles – mais des parcelles géantes de l’ordre du kilomètre carré – où le pin s’offre en nappes égalisées à perte de vue selon les différents degrés de croissance, depuis le sable fraîchement calciné par le dernier incendie jusqu’à l’ancêtre à bout de sève, sec et tordu comme un sarment, en passant par les semis qui moutonnent d’un vert tendre, les campements de jeunes sujets déjà éclaircis, alignés à l’ordonnance comme les tentes d’un bivouac, et les adultes en pleine force exhibant partout les stigmates du travail. Non pas le chaos verdoyant de la sylve originelle, mais une sévère et rigide société d’arbres, matriculée et regroupée par classes d’âge, où circulerait comme dans une Sparte forestière et ségrégationniste, et qui présenterait juxtaposées par grandes masses tous les aspects et tous les âges de la vie de l’espèce élue entre la naissance et la mort. C’est ici la cité des pins, marquée par quelque chose de conquérant, de régulier et de militaire – élève, recensée, régentée, embrigadée pour lancer ses cohortes et ses manipules à la conquête du pays des sables. »

Julien Gracq, Lettrines, José Corti, 1986, pp. 28-29

« Cette forêt, que d’aucuns disent rendue monotone par l’alignement des troncs noirs et rugueux tant ils sont innombrables, laisse filtrer le soleil d’entre ses aiguilles sur une moquette de « garbach » où percent quelques « jaugas » (jaougues).
[…]
La forêt s’oppose à la rase, l’horizon bouché à l’horizon ouvert, le manteau forestier à la lande nue. Le silence lui-même a changé de tonalité mais il reste toujours dans quelque clairière, à l’abri d’un parc abandonné ou d’une ancienne cabane de résinier un peu de la lande d’hier où débarquent comme d’un lointain souvenir « la » lande avec ses chênes, ses sûriers, ses molinies en bouquets sur un sable devenu tout à coup trop blanc d’être trop nu en une rase d’où jaillissent les genêts sur un horizon très calme d’être enveloppé de plus de fantasmes encore que de pins.
 »

Charles Daney, Dictionnaire de la lande française, du fond du Bassin au fin-fond de la lande, Loubatières, 1992

   La forêt

Félix Arnaudin (1844-1921), La Bruze – Commensacq, photographie, 1882
Musée d’Aquitaine, https://www.musee-aquitaine-bordeaux.fr/
 

La forêt est peu présente dans le corpus de photographies constitué par Félix Arnaudin, « le » photographe-témoin du monde disparu de la lande autour de Labouheyre. Cette très belle image exprime à la fois la densité du paysage boisé à l’arrière-plan et les ambiances de ses sous-bois tout en clairs-obscurs.

Les routes, les chemins, entrées dans la forêt

Dans la forêt
 
Morcenx, une bergerie, entre 1900 et 1909]
Archives départementales des Landes, 1 Fi 2802

 
Cette carte postale du début du XXe siècle montre la cohabitation entre élevage de moutons et plantations de pins. Le chemin rectiligne taillé dans la forêt et la lande dessert l’airial que l’on imagine à gauche au-delà de la bergerie.

 
Retjons, un chemin en forêt, photographie, 2008
Havang, Wikipedia

 
Cette photo extraite du site encyclopédique Wikipedia, révèle l’intérêt général porté aux chemins, aux lisières et à la lumière qui peut ainsi pénétrer la forêt landaise. Les représentations évoluent ainsi vers des tons et des ambiances moins sombres que les sous-bois denses, plus accueillantes.

 

 

À partir des bourgs
À gauche, Taller, Grande route, sd ; à droite, Arengosse, Avenue de la gare, entre 1900 et 1908, cartes postales
Archives départementales des Landes, 1 Fi 2511 et 1 Fi 1943
 
À gauche, Losse, Lapeyrade, avenue de Mont-de-Marsan, entre 1931 et 1940 ; à droite, Castets, Entrée du bourg, sd, cartes postales
Archives départementales des Landes, 1 Fi 2168 et 1 Fi 6187
 
À gauche, Magescq, Route de Castets des Landes, années 1900-1917 ; Onesse-et-Laharie, 1912, cartes postales
Archives départementales des Landes, 1 Fi 2215 et 1 Fi 6434
 

Les auteurs des cartes postales anciennes composaient souvent leurs images à partir des espaces publics ou des routes qui traversent les bourgs. Dans les villages de la Grande Lande, elles sont nombreuses à magnifier les arbres plantés en alignement qui, avec force et un sens certain de l’agencement, disent la forêt à leurs abords, forêt que l’on peut ainsi voir et deviner au centre de la perspective de la route ou du chemin. Dans la carte postale de Taller (première série à gauche), les charrettes chargées de troncs témoignent aussi de la place centrale de l’activité sylvicole dans l’économie de la Grande Lande au début du XXe siècle. Aujourd’hui, ce type d’image de bourgs et d’activité forestière sont très rares.

La forêt de production : des paysages mal-aimés ?

Considérée souvent comme « ordinaire », la forêt landaise est aussi assimilée à sa vocation productive et économique et, de ce fait, dénoncée pour cette orientation jugée comme exclusive. On lui reproche ainsi son faible intérêt paysager et écologique du fait de son exploitation intensive particulièrement développée dans la Grande Lande. Des reportages, des articles de journaux se font parfois l’écho de cette vision que certains trouvent pourtant trop réductrice. La présence d’un parc naturel régional, le PNR des Landes de Gascogne, qui œuvre à la fois à la connaissance et au développement des valeurs patrimoniales, écologiques et culturelles des Landes, des sites protégés des étangs et des marais, des lagunes, des ripisylves… tente d’infléchir ce jugement. Des articles scientifiques essayent aussi d’apporter un regard moins stéréotypé sur ce patrimoine jugé culturel et identitaire et portant des « valeurs de grands espaces, d’environnement préservé, de calme, de silence, de lumière… » [1]

Au salon forestier Forexpo, Mimizan
Photo : Isabelle Miquelestorena / Reporterre, 2021

 
Les machines exposées dans le salon Forexpo, de plus en plus grosses et impressionnantes, symbolisent pour les uns une sylviculture industrielle ancrée dans la modernité, et pour les autres la destruction des écosystèmes.

 
Garein, Graine de forêt, (Centre de découverte de la forêt landaise), sentier pédagogique, 2021
Des panneaux d’information sur la faune et la flore proposant « une exploration immersive au cœur du massif forestier landais. »
https://www.grainedeforet.fr/

 

Arbres d’aspect inégal, sous-bois important, la photographie du sentier aménagé à des fins pédagogiques montre une forêt moins strictement exploitée pour rendre compte de la richesse du milieu et du devoir de le faire comprendre pour le préserver.

 

 

L’art contemporain dans la forêt : une autre manière de la voir ?

De plus en plus, les collectivités mettent en place des programmes d’action artistique pour faire découvrir leur territoire. Au cœur de la Grande Lande, aux alentours de Sabres, la Forêt d’art contemporain s’apparente à ce type d’initiatives. Depuis 2009 et jusqu’à aujourd’hui, elle propose un itinéraire de 25 œuvres d’artistes contemporains installées en extérieur. Le projet vise à la fois à diffuser en milieu rural l’art contemporain et susciter un nouveau regard sur l’environnement.

Garein, Claire Roudenko-Bertin, Lit transcendantal, 2004
Dépôt CNAP, FNAC n°01 181

 

 
Arue, Émilie Perotto, Cœur chaud, Bois d’Aquitaine, 2011
http://www.laforetdartcontemporain.com/

 
Deux œuvres délibérément ancrées dans la forêt, interrogeant le regard sur l’art et son dialogue avec la nature.

 

 

L’incendie et la tempête

L’incendie

« L’incendie est insatiable et il restait le plus fort. Il court plus vite que nous. Il va de l’avant, enjambe les grands pare-feux ouverts pour l’arrêter. Le vent l’affole en tourbillons et le relance en flammèches vers les zones épargnées. Les points d’eau sont taris les pistes dépassées. Cela dure des heures – des jours.
Après lui, il ne restait que des squelettes noirs dressés ; mais il fallait encore des semaines de surveillance pour l’étincelle qui couve dans les sous-bois attendant patiemment son heure. On pouvait y mourir ; de fait on y est mort. Et la ruine était totale car aucune assurance n’a jamais pu couvrir un risque pareil.
 »

Renée Ardilouze, Je me souviens des Landes, Latitude Sud, 1999

À gauche, Incendie à Ychoux, 2019 ; à droite, Feu de forêt dans les Landes (image d’archives)
© Maxppp France Bleu : https://www.francebleu.fr/
 

Les images d’incendie dans les Landes sont récurrentes dans la presse régionale. Si elles ne sont pas trop esthétisées, comme la photo de gauche, elles rendent simplement compte de l’extrême fragilité de la forêt landaise, risque qui se renforce avec le réchauffement climatique et la dégradation des milieux qu’il impose chaque année davantage.

La tempête

« Pourtant, j’ai vu le vent devenir fou une nuit de décembre (1976). La maison autour de moi s’était refermée le soir comme d’habitude, grand coquillage vide où résonnait seul le silence. Soudain le train d’enfer s’est déchaîné ; des wagons chargés de cris roulaient de la cave au grenier, cahotaient en grondant aux marches d’escalier et se heurtaient aux volets clos. C’était vraiment suffocant au sens propre du mot ; souffle coupé, je ne pouvais même pas tenter d’ouvrir porte ou fenêtre pour regarder ni dedans l’obscurité que quelque chose rythmait de coups sourds, des milliers de coups sourds. Le sol tremblait et, je le crois vraiment, la maison se ramassait sur elle-même pour tenir bon. Cela a duré un instant ou des heures, qui peut le dire ?
[…]
Les routes étaient couvertes de fils de l’électricité et du téléphone. On y déblayait déjà un passage étroit en coupant sur les talus les troncs et les poteaux abattus qui restaient braqués comme des canons. Partout dans la forêt pendant des mois, ce fut le parcours du combattant, par-dessus par-dessous les trois millions de pins tombés, les troncs rugueux et l’explosion des souches.
 »

Renée Ardilouze, Je me souviens des Landes, Latitude Sud, 1999

Jean Hincker, Entre Sore et Pissos (D43), photographie, janvier 2009
Les Landes, une forêt dévastée, exposition virtuelle, tempête Klaus, 24 janvier 2009
Sur le site des Archives départementales des Landes : https://archives.landes.fr/

 

Jean Hincker, Entre Morcenx et Onesse-et-Laharie (D38) (D43), photographie, janvier 2009
« Les Landes, une forêt dévastée », exposition virtuelle, tempête Klaus, 24 janvier 2009
Sur le site des Archives départementales des Landes : https://archives.landes.fr/

 
Ces photos des conséquences de la tempête Klaus sur la forêt landaise sont délibérément « esthétisées » Pour Jean Hincker : « La pierre reste, pas le végétal. Il ne subsistera rien, à part les images, de ce pillage climatique. Il nous faut donc en sauvegarder les traces. La méthode peut varier selon la perception de chacun. Moi j’ai décidé d’en garder l’esprit d’une certaine élégance. À l’instar de l’artiste qui ne voit qu’une étrange splendeur au milieu du saccage qui l’entoure. »
Il faut espérer que cette représentation à la fois brutale car frontale de l’événement, et artistique puisse jouer à la fois un rôle documentaire et cathartique.

 

 

  L’airial

L’airial, espace de vie communautaire, est traditionnellement dominé par un chêne. De nombreux artistes landais, photographes, peintres [2] en ont fait un sujet de choix. Aujourd’hui, c’est l’écomusée de Marquèze qui reconstruit les représentations de l’airial et ce que pouvait être, dans cet espace identitaire s’il en est dans la Haute Lande, la vie paysanne.

À gauche, Bergonce, vers 1910 ; à droite, Sabres (Parc naturel régional des Landes de Gascogne), Pacage sur l’airial, sd
Coll. part.
 

C’est sans doute par la simplicité des images que l’espace de l’airial est le plus accessible : à gauche, la maison, la grange, l’espace arboré prennent place de manière naturelle dans l’espace de l’airial. Dans la carte postale de droite dont le PNR des Landes de Gascogne est l’auteur, les ombres affirmées des troncs, les moutons paissant dans une fine nuée de brume impriment déjà une vision nostalgique d’un système agraire quasi-disparu.

Sabres, Marquèze, Devant la maison du mineur, un poulailler perché
Archives départementales des Landes
1 Fi 9179

 
Dans cette image, et plus généralement dans celles utilisées pour la promotion de l’écomusée de Marquèze, ce n’est plus une nostalgie poétique qui domine, mais une vision à la fois documentaire, pédagogique et ludique grâce à de nombreuses activités reconstituant la vie des paysans vivant dans un airial au temps de la lande rase et de l’agro-pastoralisme.

 

 

  La présence de l’eau

L’eau est très présente dans le territoire de la Grande Lande : les rivières (la Grande et la Petite Leyre, la Douze…) les courants comme ceux d’Aureilhan ou de Ste Eulalie qui y prennent leur source, les étangs comme celui d’Arjuzanx, des lagunes et des marais. Mais les représentations sont en revanche assez rares, sauf peut-être pour la Leyre sur laquelle les activités nautiques tel le canoë produisent des images, mais peu singularisées.

La Leyre, le pont, la « rivière sauvage » et le canoë

À gauche, Pissos, Le pont sur la Leyre, entre 1900 et 1905 ; à droite, Sore, Le grand Pont de la Leyre, entre 1911 et 1920, cartes postales
Archives départementales des Landes 1 Fi 2360 et 1 Fi 1366
 

La Leyre (on ne distinguait pas autrefois la Grande et la Petite) est la rivière phare de la Grande Lande. Mais les images restent rares. Anciennes, elles montrent les endroits d’où on peut la voir la plus facilement, c’est-à-dire les ponts près des bourgs.

Copie d’écran de Récits numériques : La Grande Leyre par Laurent, 2019, 2′
Présenté par le Fonds pour la conservation des rivières sauvages et le parc naturel régional des Landes de Gascogne. Réalisé par le Son des images
https://www.rivieres-sauvages.fr/la-grande-leyre/

 
La Leyre est décrite comme une « rivière sauvage ». Les associations ou institutions qui se préoccupent de sa conservation écologique produisent également des images, dont la diffusion reste toutefois assez confidentielle. Une série de vidéos produites par le PNR des Landes de Gascogne et l’association « Rivières sauvages » permet d’en appréhender les ambiances, la diversité écologique et la culture qui y est attachée.

 
La Leyre, couleurs d’automne
https://www.canoesurlaleyre.com/

 
Le canoë est la principale activité touristique de le Leyre. Les loueurs de canoës qui organisent la descente de la rivière affichent sur leurs sites des images qui décrivent le plus souvent l’activité en elle-même dont la rivière n’est que le décor. Sauf ici, où la Leyre et ses ambiances deviennent le sujet principal.

 

 

D’autres rivières ?

À gauche, Arengosse, Les bords et les chutes du Bès, vers 1910 ; à droite, Sabres, L’Escamat et l’église, sd, cartes postales
Archives départementales des Landes 1 Fi 57 et 1 Fi 5645
 

Quelques images anciennes montrent d’autres sites de rivières, mais elles restent rares. Les images contemporaines délaissent ces paysages plus secrets.

À gauche, Escource, moulin de Bel-Air, 1919 ; à droite, Vert, Le lavoir et le pont, cartes postales
Archives départementales des Landes 1 Fi 8523 et 1 Fi 5447
 

Comme partout, les images anciennes mettent en valeur le patrimoine « ordinaire » des moulins et des lavoirs, offrant ainsi des représentations de cours d’eau généralement ignorés pour eux-mêmes. (A gauche, le ruisseau de l’Escource, à droite le Bernin, à Vert.)

L’étang

Retjons, Étang de la Muret, sd, carte postale
Archives départementales des Landes, 1 Fi 5620
 

Cette photo d’étang du début du XXe siècle montre la beauté de ce site où l’étendue d’eau met en valeur les pins, la grange et l’horizon forestier.

Réserve d’Arjuzanx, sd
Comité départemental du tourisme des Landes https://www.tourismelandes.com/

 
Cet ancien site minier de lignite ouvert par EDF en 1958 qui s’étendait sur plus de 900 ha a été valorisé à sa fermeture en un espace naturel et de loisirs. L’activité touristique et pédagogique à la fois sur la réserve et sur le passé industriel du site, produit des images de lac « naturel ». La présence d’oiseaux et d’autres espèces remarquables ainsi qu’une baignade aménagée attirent les regards et permettent des représentations valorisantes du site.

 

 

Le marais, peu représenté

Saint-Michel-Escalus, Chasseurs Landais dans les Marais de Saint-Michel-Escalus, entre 1911 et 1920, carte postale
Archives départementales des Landes, 1 Fi 1462
 

Si on fait exception des images du marais d’Orx situé dans l’unité de paysage voisine de Gosse-Seignanx, il est difficile de trouver des représentations des zones humides du plateau landais. Ici, au-delà de l’étendue du marais et de son horizon boisé, c’est la chasse qui sert de vecteur à la représentation paysagère.

Fontaines guérisseuses

Elles sont nombreuses dans tout le département, et dans la Grande Lande particulièrement. Si elles ne participent que marginalement au paysage, l’imaginaire ainsi que les croyances qui s’y rattachent sont en revanche aujourd’hui vivaces et font l’objet d’une reconnaissance touristique, et de parcours pédestres spécifiques.

Félix Arnaudin (1844-1921), Saint-Michel de Lüe, photographie, 1903
Musée d’Aquitaine, https://www.musee-aquitaine-bordeaux.fr/

 
La fontaine votive et sa croix animent le paysage mis en scène avec toujours autant d’acuité et de beauté par Félix Arnaudin.

 
À gauche, Moustey, Biganon, Fontaine Sainte-Ruffine, 2019 ; à droite, Ousse-Suzan, Fontaine Saint-Jean-Baptiste, 2010, photographies
Wikimedia Commons, Gitouche et Jibi44
 

Ces deux photos qui illustrent le site Wikipédia consacré aux fontaines guérisseuses du département des Landes sont davantage axées sur les édicules qui les protègent que sur le paysage dans lequel elles s’insèrent : le paysage semble ici vraiment oublié.

  Les fabriques

Les usines ou fabriques marquent les paysages de la Grande Lande du passé. Aussi, les images de ces éléments de l’économie locale sont-elles nombreuses dans le corpus des cartes postales anciennes.

Edouard Pingret, Usine dans les Landes, 1839
Musée national des Beaux-Arts de Bordeaux

 
Non situé précisément dans les Landes, ce tableau illustre l’importance culturelle des fabriques au XIXe siècle. La cheminée fumante est l’un des motifs récurrents.

 
À gauche, Pontenx-les-Forges, Les hauts fourneaux, 1923 ; à droite, Castets des Landes, entre 1900 et 1906, cartes postales
Archives départementales des Landes 1 Fi 7683 et 1 Fi 3168
 
À gauche, Labouheyre, La fonderie, entre 1911 et 1920 ; à droite, Labouheyre, Fabrique de produits résineux, 1912, cartes postales
Archives départementales des Landes 1 Fi 619 et 1 Fi 6890
 
À gauche, Losse, L’usine d’essence à Lapeyrade, 1913 ; à droite, Pissos, L’Huilerie, entre 1900 et 1914, cartes postales
Archives départementales des Landes 1 Fi 6069 et 1 Fi 3688
 

Six images, six cheminées qui ont marqué le paysage du début du XXe siècle de la Grande Lande.

Labouheyre, La zone d’activité, 1999, vue aérienne
Archives départementales des Landes, 73 FI 9
 

Les zones d’activité ont pris la place des fabriques d’autrefois. Aucune image ne les montre, sauf les vues aériennes chargées de les documenter, comme celle-ci datant de la toute fin du XXe siècle.

[1CETE de l’Équipement du Sud-Ouest, Atelier « Massif forestier des landes de Gascogne », sd