Dynamiques et enjeux paysagers du Marsan

Dernière mise à jour : 17 juillet 2023

  DYNAMIQUES

La comparaison des cartes et photos aériennes permet de révéler les évolutions du paysage. L’exemple choisi se situe aux alentours de Saint-Pierre-du-Mont et de Mont-de-Marsan.

Le Marsan au XIXe siècle

St-Pierre-du-Mont et Mont-de-Marsan, Carte d’Etat-Major 1820-1866

La carte d’Etat-major montre un territoire rural équilibré, entre les espaces forestiers (vert clair à jaune) et les espaces agricoles, où les cultures (en beige) dominent, ponctuées de petites parcelles de vignes (en gris) et de prés (en vert-bleu).
Les fermes sont dispersées au milieu de petites clairières agricoles, se regroupant parfois en hameau sur des clairières qui se sont réunies. Le sous-sol composé de sables, graviers et alluvions et la ressource en eau disponible toute l’année, permettaient une agriculture vivrière.
Tout en haut, l’agglomération montoise est bordée par la gare et la voie ferrée. Le réseau viaire en étoile est en place avec les grandes routes qui rayonnent vers la place du Casse de l’Eyre (actuelle place Jean Jaurès, dite "place du Sablar").

Le Marsan au milieu du XXe siècle

St-Pierre-du-Mont et Mont-de-Marsan, photographie aérienne 1950-1965

La photographie aérienne des années 1950-65 permet de préciser l’occupation du sol.

Des clairières agricoles aux petites parcelles

Le parcellaire agricole est composé en majorité de petites parcelles de 0,6 à 0,8 ha, adaptées à la traction animale. Mais quelques grandes parcelles de 2 à 3 ha commencent à apparaitre, témoignant de l’évolution des techniques agricoles et de la mécanisation qui se met en place progressivement à partir des années 1950-60.
Les boisements ne présentent pas un caractère uniforme. Feuillus et pins cohabitent avec des landes constituant d’anciennes terres de pacage.

De grands axes ombragés d’alignements d’arbres

La plupart des voies ont été bitumées, s’adaptant au trafic automobile en plein essor. Les grandes routes rayonnantes vers Mont-de-Marsan sont bordées d’alignements de grands arbres, qui soulignent leur statut d’axe majeur. Les alignements d’arbres se poursuivent en pénétrant dans la ville, jusqu’à cerner la place Jean Jaurès.

Une agglomération qui commence à s’étendre

La ville a franchi la limite de la voie ferrée et des faubourgs se sont développés le long des axes. Les parcelles agricoles enclavées entre ces routes et la forêt commencent à se lotir, proposant un paysage urbain de maisons individuelles sur de petites parcelles de 500m2 organisé par un maillage de nouvelles rues.

Le Marsan aujourd’hui

St-Pierre-du-Mont et Mont-de-Marsan, photographie aérienne 2018

La photographie aérienne contemporaine met en évidence l’évolution des paysages.

Une explosion urbaine

L’agglomération montoise a diffusé très largement sur les terres agricoles et forestières qui l’environnaient. Circonscrite sur la carte d’Etat-major dans un cercle d’un kilomètre, la ville forme désormais une agglomération de 5 km de diamètre à l’intérieur de son périphérique. Dans ce tissu bâti pavillonnaire, on observe peu d’espaces publics d’envergure : les avenues, les places ou les parcs ne structurent plus ces nouveaux paysages urbains. Les grands axes ont perdu en partie leur accompagnement végétal, qui aurait pourtant pu leur conférer une unité devant un bâti souvent très disparate.
Autour de Mont-de-Marsan, l’influence du développement de la préfecture se traduit par une pression urbaine élevée sur les communes les plus proches (Bretagne-de-Marsan, Benquet, St-Perdon, Campagne…). Autour des anciens hameaux, apparaissent des extensions pavillonnaires qui s’étirent plus ou moins le long des routes.

Une extension agricole modérée

Les petites clairières ont été agrandies par défrichement à partir des années 1960, suite à l’évolution des techniques agricoles (mécanisation, mise en culture, irrigation…). L’évolution concerne à la fois les clairières qui ont grignoté des espaces sur les bois et les prés, mais également les parcelles qui se sont agrandies, atteignant désormais des tailles importantes entre 3 et jusqu’à 20 ha autour de certains pivots d’irrigation. Dans les bois, les plantations de pins ont conquis des espaces sur les bois de feuillus, les chênes ne restant bien souvent présents que sur une mince bande boisée en lisière des plantations.





  ENJEUX PAYSAGERS

Dans le Marsan, les enjeux paysagers principaux sont liés à la perception des clairières, à la visibilité des cours d’eau et à la maîtrise des développements urbains.

Cliquer sur le bloc-diagramme pour faire apparaitre les principales pistes d’actions

Maintenir une diversité dans le paysage des clairières

Le Marsan présente des paysages équitablement répartis entre boisements et clairières agricoles. Les clairières, pour partie habitées, se découvrent au fil des ouvertures, entrecoupées de traversées boisées. Ces deux composantes participent à l’identité et la qualité de ses paysages. L’intensification agricole tend à augmenter la taille des parcelles et à simplifier les vues, entrainant une certaine monotonie. Même si la présence de l’arbre est forte tout autour, il est intéressant de maintenir une certaine diversité au sein des clairières agricoles. Une présence arborée (arbre isolé, bosquet, alignement routier, ripisylve) permet d’animer de façon permanente le paysage des plus vastes clairières et de leur donner des repères. Une attention est également nécessaire afin de mieux absorber l’impact visuel des bâtiments agricoles aux volumes imposants (plantations, couleurs…), implantés aux abords des nombreuses fermes. Il est également important de maitriser les développements bâtis des villages et des hameaux pour conserver un paysage harmonieux dans les clairières. Des lisières forestières variées et entretenues concourent à offrir un aspect « jardiné » et diversifié aux boisements qui constituent la toile de fond du paysage et les premiers plans le long des routes forestières.

Pistes d’actions envisageables :
 Conserver l’équilibre et l’harmonie entre les différents éléments du paysage : cultures, bosquets, bois.
 Préserver et renouveler les arbres (haies, arbres isolés) qui accompagnent les parcelles. Concilier le maintien de la trame arborée et l’évolution du parcellaire.
 Maintenir une diversité de taille de parcelles. Limiter la taille des parcelles, éviter les regroupements de parcelles trop importants.
 Entretenir et replanter des alignements d’arbres le long des routes.
 Maintenir ou créer un réseau de chemins agricoles accessibles sans culs-de-sac, surtout en périphérie des villages. Planter des arbres ou des haies d’essences locales le long des chemins.
 Gérer et planter les abords des fermes et des villages tout en veillant à ne pas les masquer. Planter les abords des nouvelles constructions.
 Eviter le mitage par l’urbanisation au sein des clairières.
 Veiller à l’intégration des hangars ou silos (plantation, couleur sombre, architecture).
 Lors des coupes forestières, préserver des arbres et des bosquets afin d’amoindrir l’impact visuel de la coupe et d’assouplir la forme de la parcelle exploitée.
 Maintenir des lisières forestières de qualité le long des chemins et des routes, voire des parcelles agricoles. Prévoir une gestion différenciée de la lisière : augmenter la fréquence de l’élagage et des éclaircies des premiers rangs, pour éviter l’effet d’écran visuel de lisières trop fermées. Préserver et mettre en valeur des arbres remarquables.

Conforter la présence de l’eau

Le Marsan est un grand plateau ondulé, point de départ de nombreux ruisseaux qui sont peu larges ou encaissés. Dans ce paysage, les cours d’eau ressortent alors très peu dans la perception et restent discrets, sauf au moment de les traverser (déclivité, végétation). Même les cours d’eau principaux (Douze, Midou, Midouze) passant dans de petites vallées plus affirmées, restent finalement confidentiels. La végétation qui a progressé aux abords des rivières, formant des forêts galeries, l’explique en partie.
Toute occasion de voir, d’accéder et de s’approprier l’eau est riche de potentiel. La présence de l’eau mérite une mise en valeur comme élément de diversité. Une attention particulière s’impose pour les bourgs traversés par un cours d’eau afin de valoriser cet atout participant au fondement historique et aux ambiances urbaines. A l’échelle du grand paysage l’ouverture visuelle des fonds de vallée ou de vallon, par endroit, permet de révéler la présence des cours d’eau (ligne arborée de la ripisylve, visibilité des méandres, vue depuis les ponts..). La perception des légers basculements du relief annonçant la rivière signale la présence de l’eau (gestion de la végétation). A une échelle plus intime, l’entretien des cours d’eau, leur accessibilité, la mise en valeur des ponts, la gestion des fonds et des ripisylves, participent à produire un paysage attractif. Cela vient également appuyer la démarche Trame verte et bleue des liaisons écologiques, en lien avec l’érosion des sols et la qualité de l’eau. Retrouver le parcours de l’eau doit permettre de retrouver une géographie et une gestion collective de ce territoire à dominante agricole.

Pistes d’actions envisageables :
 Gérer la ripisylve pour en faire un point de repère qui signale la présence de l’eau, mais sans la masquer totalement.
 Donner accès au cours d’eau. Créer ou rouvrir des chemins, retrouver des accès et des emprises publiques le long des cours d’eau dans ou à proximité des villages.
 Donner à voir le cours d’eau, ouvrir la végétation aux abords des ponts qui constituent des points de découverte privilégiés des cours d’eau. Mettre en valeur les petits ouvrages autour de l’eau.
 Restaurer le petit patrimoine lié à l’eau, comme les lavoirs ou les fontaines, les mettre en valeur par des aménagements simples.
 Mettre en valeur la Midouze et ses affluents, rivières locales structurantes, mais peu connues et peu valorisées. Encourager le retour d’usages de batellerie sur la rivière dans sa partie navigable.
 Utiliser les leviers d’actions de la politique Trame Verte/Trame Bleue.
 Composer plus particulièrement avec les rivières en milieu urbain (liaison douce, vue, ponts, gestion de la végétation, espaces publics en rive…). Aménager des espaces publics attractifs le long de l’eau.
 Utiliser des techniques douces pour la stabilisation des berges. Proscrire le béton et les enrochements.

Maitriser le développement urbain

La proximité de Mont-de-Marsan ainsi que la présence d’axes routiers importants entrainent une certaine pression de développement urbain. La présence de fermes et de hameaux disséminés sur ce territoire a aussi pu être identifiée comme des accroches pour bâtir, créant par endroit un paysage d’entre deux, mi-rural ou mi-urbain. Ici les silhouettes des villages sont peu perceptibles et l’urbanisation périphérique constitue alors la première image du bourg, souvent sans transition avec la forêt ou les champs. L’urbanisation linéaire le long des routes produit des paysages périurbains peu qualitatifs, banalisant les paysages et participant à l’artificialisation des sols. La vigilance doit donc rester forte quant à la localisation des développements bâtis. Il est important de tenter d’améliorer les opérations existantes et de promouvoir à l’avenir des modes de développement en harmonie avec ces paysages. La réflexion doit porter sur la dynamisation du centre-bourg, la préservation de son authenticité, en restaurant et en redonnant vie aux habitations anciennes ou aux commerces délaissés, plutôt que de systématiquement construire en périphérie du bourg. Il est intéressant de réfléchir à la forme et à l’implantation des nouvelles constructions, aux connexions avec le centre bourg et à un développement harmonieux avec le site d’implantation du village. L’enjeu est de créer de véritables quartiers, reliés au centre, plutôt que des lotissements stéréotypés en vase clos, sans lien avec la logique urbaine du bourg. La construction d’un nouvel équipement est aussi l’occasion de reconsidérer l’organisation du village avec harmonie.

Pistes d’actions envisageables :
 Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme. Proscrire l’urbanisation linéaire et le mitage. Adapter le développement du bourg à l’objectif de Zéro Artificialisation Nette des sols.
 Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de rivaliser avec la pression foncière urbaine. Eviter la fragmentation des espaces agricoles.
 Affirmer les entrées de bourg et requalifier les voies d’accès.
 Redynamiser l’habitat en centre bourg. Favoriser l’occupation des maisons anciennes délaissées. Accompagner les mutations du bâti pour s’adapter aux usages d’aujourd’hui.
 Requalifier les extensions urbaines en faisant appel à l’urbanisme végétal en lien avec le réchauffement climatique. Prévoir des espaces publics structurants ou de liaisons.
 Encourager le renouvellement urbain en recherchant une densité proche de celles des bourgs anciens. Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Créer de nouvelles voies et un maillage viaire.
 Préserver le caractère groupé des villages et des bourgs. Etre vigilant sur l’emplacement, les volumes et les couleurs des nouvelles habitations. Favoriser l’alignement des façades et la mitoyenneté qui font le charme des centre-bourgs.
 Empêcher le mitage des environs des villages.
 Etre particulièrement vigilant avec l’urbanisation linéaire qui forme un premier plan le long des routes qui occulte le paysage en arrière-plan.
 Préserver un maillage de chemins autour des villages. Instaurer des transitions avec les espaces forestiers ou agricoles.
 Aménager les périphéries des villages : plantations, chemin de tour de village.

Porter une attention au bâti agricole

L’activité agricole est liée historiquement aux fermes anciennes qui ponctuent ce territoire et qui constituent un élément patrimonial. L’évolution des pratiques agricoles a entrainé l’implantation de hangars, de tunnels et de silos. Anciennes ou plus récentes, ces constructions contribuent à l’image de l’activité agricole qui participe grandement au dynamisme local. Les nouveaux bâtiments n’ont pas toujours fait l’objet d’une réflexion pour conserver une certaine harmonie avec la ferme initiale ou leur site d’implantation. Leur localisation et leur qualité architecturale (volumes, matériaux, couleurs…), ainsi que l’aménagement de leurs abords (plantations, chemin, transition avec les parcelles) peuvent participer à mieux inclure les nouveaux bâtiments dans le paysage du Marsan. Concernant les fermes anciennes, même reconverties pour un usage résidentiel, on apprécie de pouvoir en percevoir les atouts patrimoniaux d’origine.

Pistes d’actions envisageables :
 Eviter les implantations trop visibles des nouveaux bâtiments : sur une hauteur, en entrée de village ou en bord de route.
 Soigner l’architecture des bâtiments (volumes, matériaux), fractionner les volumes des bâtiments.
 Privilégier des bâtiments de teinte sombre, plus discrets dans le paysage.
 Soigner l’entrée de la ferme. Planter des arbres d’essences locales isolés ou alignés le long du chemin d’entrée.
 Planter aux abords des bâtiments et des silos pour faire une transition avec le paysage. Utiliser des essences locales adaptées au contexte.
 Installer les stockages dans des lieux discrets en arrière-plan.
 Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti ancien. Maintenir un espace entre le bâti ancien et les nouveaux hangars. Prendre garde à la concurrence visuelle des hangars avec le bâti ancien.

Mettre en valeur les espaces publics

On retrouve dans cette unité paysagère les places si typiques des Landes autour des arènes ou encore de l’église. Elles ont un rôle de représentation fort et constituent des lieux incontournables de la vie locale. Elles sont souvent accompagnées par des mails ou des alignements de platanes palissés remarquables. Leur ramure maitrisée avec soin et savoir-faire offre un graphisme étonnant, structure les lieux et assure l’ombre salvatrice à la belle saison. L’enjeu de leur préservation, voire de leur développement est important compte tenu des longues années de croissance des arbres.
Plus globalement un centre-bourg animé avec des espaces publics de qualité joue un grand rôle pour l’image de la commune. Ils permettent d’affirmer des centralités avec des commerces. Ils constituent également le cadre quotidien des habitants, participant à l’attractivité du bourg. L’entrée du bourg doit marquer le passage de la route à la rue et donner une image positive annonçant la qualité interne des lieux. Dans les environnements ruraux, il est important que l’aménagement des espaces publics conserve une belle simplicité. Une vigilance reste de mise pour préserver des centres attrayants et habités, avec des espaces publics de qualité, non standardisés, préservant le charme des lieux. Les espaces publics constituent aussi un outil incontournable pour relier les différentes parties du bourg ou créer des transitions bienvenues, dans le bourg ou avec les espaces agricoles.

Pistes d’actions envisageables :
 Aménager les entrées pour marquer une transition vers le village ou le bourg.
 Préserver le cachet des places et les mettre en valeur. Révéler l’histoire et soigner la qualité des aménagements.
 Trouver un équilibre entre stationnement et convivialité des espaces publics.
 Mettre particulièrement en valeur les situations en léger belvédère, par exemple sur les rivières urbaines. Gérer les vues.
 Utiliser l’arbre pour structurer l’espace des entrées (alignement) ou des places (mail). Préserver et soigner les mails de platanes palissés.
 Privilégier l’utilisation de matériaux locaux dans les aménagements.
 Utiliser des matériaux simples mais de qualité pour les aménagements des espaces publics : sol sablé, pierre, arbres, pelouse, suffisent dans bien des cas à composer des espaces de qualité.
 Aménager des des promenades piétonnes ou circuits autour des villages en complément du centre ancien en transition avec la campagne.
 Prévoir dans toute extension urbaine des espaces publics structurants en lien avec le centre bourg.
 Créer des liaisons entre les différents quartiers nouvellement construits ou plus anciens. Donner une place aux circulations douces.

Valoriser les itinéraires routiers et les chemins

Des nombreuses routes importantes et rectilignes forment un réseau en étoile, convergeant vers Mont-de-Marsan (RD 1, RD 30, RD 824, RD 834, RD 932, RD 933…), auquel s’ajoute le contournement. Il est très emprunté, ce réseau mixe un trafic de transit rapide et la desserte locale en connexion avec les routes secondaires et les chemins. Il est important de maîtriser la qualité des paysages aux abords de la route. Les aménagements routiers (signalétique, glissières, ouvrages, arbres, lisières forestières) jouent un grand rôle dans la qualité des itinéraires et doivent s’adapter au contexte avec simplicité, en prenant en compte les différentes séquences paysagères. Toute variation ou « évènement » dans les premiers plans prend ici d’autant plus de force face à l’uniformité et à la rectitude de certains linéaires. Il est donc intéressant d’en tirer parti en les valorisant pour jalonner les parcours. La présence d’alignements d’arbres majestueux le long de certaines routes mérite une attention particulière pour préserver, gérer voire développer ce patrimoine si précieux. A une autre échelle la connexion ou la création d’un réseau de chemins permettra une fréquentation douce à petite vitesse.

Pistes d’actions envisageables :
 Prendre en compte le paysage perçu depuis les routes. Garder des vues et des perspectives sur le paysage environnant.
 Valoriser les événements jalonnant les parcours (pont, vue, point de basculement).
 Pérenniser et planter des alignements d’arbres sur des itinéraires choisis. Élaborer des plans de gestion des alignements d’arbres.
 Privilégier des aménagements simples, adaptés au contexte pour les équipements routiers (barrière, signalétique, ilots directionnels…).
 Aménager des aires d’arrêt attractives aux endroits clés du paysage. Les relier à des réseaux de chemins existants.
 Aménager les entrées et les traversées de bourg. Maîtriser l’urbanisation limitrophe de la voie, autour des carrefours ou des échangeurs. Améliorer les transitions et les contacts avec les axes.
 Porter une attention à l’aménagement des carrefours ou des voies de sortie de voie express. Privilégier un aménagement de la périphérie du giratoire plutôt que des aménagements anecdotiques de la galette centrale. Prôner une sobriété des aménagements en accord avec le cadre rural.
 Améliorer les abords des zones d’activités en façade sur la route. Limiter l’affichage publicitaire et les enseignes en entrée de bourg.
 Mettre en valeur et retrouver des réseaux de chemins à des endroits stratégiques pour percevoir le paysage : proximité de l’urbanisation, berges, espace agricole…
 Moduler les lisières forestières. Conserver des arbres anciens en bordure des parcelles pour accompagner la route. Proposer des lisières de feuillus pérennes par endroits.

Recomposer la périphérie de l’agglomération de Mont-de-Marsan

L’agglomération de Mont-de-Marsan s’est constituée au fil du temps, avec un étalement urbain conséquent le long des voies routières puis en auréole autour du centre, avec des lotissements indépendants, tournés sur eux-mêmes. La maison sur sa parcelle s’est généralisée au détriment d’opérations plus ambitieuses et plus denses. Dans ce tissu urbain, il n’existe que très peu d’espaces publics structurants ou fédérateurs, voire de liaisons douces, en lien avec le centre ancien ou inter-périphérie. Les voies d’entrée en étoile s’apparentent plus à des routes qu’à des boulevards urbains. Activités et commerces se sont souvent installés le long des voies et s’affichent, étant assez prégnants par endroits. Leur développement fait appel à un mode d’urbanisation très spécifique, basé sur l’effet vitrine, l’accessibilité automobile et sur une composition architecturale et urbaine peu qualitative.
La composition de l’urbanisation, tant résidentielle que commerciale de ces lieux, mériteraient d’être réinterrogée pour évoluer vers une plus grande qualité. Le dynamisme économique de l’agglomération est un atout s’il s’accompagne d’une qualité des aménagements et de l’architecture. La recomposition de quartiers urbains, voire de centralités secondaires, présentant une diversité d’usages et de cheminements, doit être recherchée. L’aménagement des espaces publics doit être structuré et hiérarchisé, avec une requalification paysagère au moins sur les voies principales. Ces espaces publics constituent un atout pour composer une urbanisation de qualité. L’objectif est de retrouver une unité et un cadre commun vis à vis d’installations parfois hétéroclites, pour créer un projet d’ensemble harmonieux.

Pistes d’actions envisageables :
 Densifier les parcelles non bâties enclavées ou les utiliser pour faire des liens à travers l’urbanisation (passage, parc, jardins).
 Eviter le développement linéaire sans épaisseur.
 Recomposer des groupes de lotissements. Améliorer les espaces publics et les terrains de détente.
 Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Créer de nouvelles voies et un maillage viaire.
 Réfléchir les nouveaux quartiers en recherchant une densité proche de celles des bourgs anciens
 Veiller à la conservation et à la protection du patrimoine arboré en place (chênes pédonculés et tauzins en particulier).
 Affirmer les entrées, requalifier les voies d’accès, les pénétrantes, les boulevards.
 Offrir un réseau de promenades et de déplacements doux, ainsi que d’espaces de détente.
 Requalifier les abords des zones d’activités et des commerces situés le long des axes et des entrées de ville. Maîtriser la publicité et les enseignes. Mutualiser les aires de stationnement des différents commerces ou entreprises.
 Aménager les zones d’activités par un projet paysager de qualité. Penser son aménagement comme un quartier urbain qui forme la porte d’entrée du bourg. Imposer un plan de composition urbain et paysager. Préverdir pour gagner du temps. Elaborer une charte architecturale et paysagère ambitieuse.
 Favoriser la réutilisation des parcelles désaffectées plutôt que la consommation de nouvelles parcelles. Requalifier l’ensemble de certaines zones d’activités existantes.
 Utiliser des végétaux à l’échelle du bâti : planter des arbres de haut jet pour structurer les voies, le long des routes d’accès ou en périphérie.
 Placer les stockages et les stationnements à l’arrière des bâtiments ou en retrait des vues.
 Privilégier la discrétion des clôtures lorsqu’elles sont nécessaires et les harmoniser.