Perceptions culturelles du Marsan
Dernière mise à jour : 2 février 2023
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Les paysages du Marsan sont assez peu caractérisés par les représentations concentrées d’une part sur la ville de Mont-de-Marsan et plus précisément sur le site de la confluence de la Douze et du Midou, et, d’autre part, de manière plus marginale sur la ville de Tartas. Les grandes clairières cultivées, leurs horizons boisés qui caractérisent en partie les paysages n’apparaissent souvent que dans les photographies aériennes. Les images des rivières et leurs ambiances sont exclusivement urbaines sauf dans les cartes postales anciennes.
Au centre de l’unité, le paysage autour du village de Campagne est assez représentatif du Marsan. La photo aérienne permet d’embrasser nombre de ses attributs : dans une clairière, un village développé le long d’une route rectiligne ; un peu à l’écart, la figure des arènes et, plus loin encore en lisière de la forêt, quelques fermes.
« De Roquefort à Tartas, les pins font place à une foule d’autres arbres. Une végétation variée et puissante s’empare des plaines et des collines et la route court à travers un jardin ravissant. On passe à chaque instant, sur de vieux ponts à arches ogives, de charmantes rivières. D’abord la Douze, puis le Midou, puis la Midouze, formée, comme son nom l’indique, de la Douze et du Midou, puis l’Adour. La syllabe dour et dou, qui se retrouve dans tous ces noms, vient évidemment du mot celte our qui signifie cour d’eau.
Toutes ces rivières sont profondément encaissées, limpides, vertes, gaies. Les jeunes filles battent le linge au bord de l’eau ; les chardonnerets chantent, dans les buissons ; une vie heureuse respire dans cette douce nature.
Cependant par moment, entre deux branches d’arbre que le vent écarte joyeusement, on aperçoit au loin à l’horizon les bruyères et les piñadas voilées par les rougeurs du couchant, et on se souvient qu’on est dans les Landes. On songe qu’au-delà de ce riant jardin, et de toutes ces jolies villes, Roquefort, Mont-de-Marsan, Tartas, coupé de toutes ces fraîches rivières, l’Adour, la Douze, le Midou, à quelques heures de marche, est la forêt, puis au-delà de la forêt, la bruyère, la lande, le désert […] »Victor Hugo, Voyage - Alpes et Pyrénées, in : Œuvres complètes de Victor Hugo,
Librairie Ollendorff, 1910
Mont-de-Marsan : des images historiques et emblématiques
La confluence
La confluence de la Douze et du Midou dans le centre historique de Mont-de-Marsan est l’image la plus diffusée de l’unité de paysages. Depuis les premières représentations de la fin du XVIIIe siècle jusqu’à aujourd’hui, elle inscrit le site dans une imagerie mentale profonde et durable.
- Mont-de-Marsan : confluent du Midou et de la Douze, sd
- Archives départementales des Landes, 6 FI 168
Cette gravure montre la confluence depuis l’amont vers l’aval, ouvrant ainsi la perspective vers un lointain qui tranche avec la forte présence et la géométrie des constructions.
- André Sourigues (1924-2011), Mont-de-Marsan : le confluent, vers 1980
- Archives départementales des Landes, 6 FI 226
Poète, peintre et musicien landais, André Sourigues prend aussi pour motif le confluent de la Douze et du Midou.
Ce dessin de Dominique Duplantier reprend la vue la plus commune depuis la confluence vers la ville permettant à la fois de voir le centre historique et les deux rivières, juste avant qu’elles se rejoignent.
La Midouze
La confluence passée, la Midouze arrose encore un bon moment Mont-de-Marsan dans des ambiances moins patrimoniales, portant davantage des images de promenade. Puis, la Midouze poursuit son cours vers l’ouest générant ici ou là dans les villages qu’elle traverse des images de paysage centrées sur elle.
À Mont-de-Marsan
- Mont-de-Marsan, La Midouze. Carte postale, entre 1900 et 1908 ; Mont-de-Marsan, Vue sur la Midouze. Carte postale, entre 1900 et 1908
- Archives départementales des Landes, 1 Fi 265 et 1 Fi 3577
Deux images plus champêtres de la Midouze à Mont-de-Marsan, s’éloignant des représentations patrimoniales.
- Gaston Larrieu (1908-1983), Vieille maison sur la Midouze, Plaisir du livre éditeur, 1975
- Archives départementales des Landes, 27 FI 4
Une autre manière encore d’appréhender le paysage urbain lié à la Midouze : Gaston Larrieu met ici au centre la rivière, principal motif du tableau, dont la dominante de bleu imprègne l’ensemble du paysage.
Aux environs de Meilhan
- À gauche, Meilhan, Le Pont et le bord de la Midouze, carte postale, années 1920 ; à droite, Meilhan, carte postale, sd
- Archives départementales des Landes, 1 Fi 2223 et coll. part.
Au nord-ouest du village de Meilhan, la Midouze arrose un paysage de clairières et de bois. Au début du XXe siècle, elle suffit à motiver de jolies images d’ambiances mettant en valeur la lumière du cours d’eau enserré dans de grandes masses boisées.
À Tartas, la Midouze, sujet principal du paysage
À Tartas, la Midouze reprend son cours urbain.
Dans le corpus de cartes postales anciennes représentant Tartas, la Midouze joue le premier rôle. La photographie est ici particulièrement soignée et composée : la rivière qui occupe la moitié basse de l’image guide le regard vers l’horizon urbain d’où se détache le signal du clocher de l’église. A droite, l’alignement des arbres renforce encore la présence dans la ville des éléments de nature tout esthétisant encore la rivière.
- Tartas, Vue sur la Midouze, carte postale, début XXe siècle ; Tartas, Pont sur la Midouze, début du XXe siècle
- Archives départementales des Landes, 1 Fi 5133 et Coll. part.
À Tartas, les ponts sont des motifs secondaires des représentations de la rivière, occasions de monter son attraction en termes de détente et de promenade.
- À gauche, Tartas, Vieilles maisons sur la Midouze, carte postale, années 1960 ; A droite, Tartas, Vue sur la Midouze, carte postale, années 1960
- Archives départementales des Landes, 1 Fi 1393 et 1 Fi 5133 1960
Ces deux images montrent les berges de la Midouze longées de chemins permettant de pêcher ou de se promener dans un environnement harmonieux et protégé.
- Tartas, les bords de la Midouze, carte postale, début XXe siècle ; Tartas, carte postale, vers 1980-90, coll. part.
Espacées de plus d’un demi-siècle, ces deux images, rendent bien compte de la noblesse et de la grandeur que donnent au paysage urbain les plantations d’alignement le long des quais de la Midouze.
En amont : le Midou et ses affluents
En amont de la confluence à Mont-de-Marsan, les images manquent pour montrer les paysages du Midou et de la Douze.
- Bougue, Le pont sur le Midou, carte postale, 1916 Environs de Villeneuve-de-Marsan, Château de Pujo, carte postale, entre 1900 et 1907
- Archives départementales des Landes, 1 Fi 5801 et 1 Fi 2563
Ces deux images évoquent la présence du Midou dans les paysages du Marsan. A gauche, elle permet de montrer le relatif encaissement de la rivière, à droite un de ses nombreux affluents participant ici à l’intérêt patrimonial du château de Pujo dans les environs de Villeneuve-de-Marsan.
Alignements et arènes : des éléments de caractère
Les alignements des villages
Les alignements d’arbres ont une présence constante dans les représentations anciennes des villages du Marsan.
L’image donne toute sa valeur au bel alignement de grands arbres du village de Souprosse, au sud-ouest de l’unité de paysage.
Il en est de même ici, à Meilhan...
... dont l’alignement est sublimé par le dessin de Paul Camille Guigou en 1861.
Les arènes
Éléments d’architecture « incontournables » des paysages du Marsan, les arènes bénéficient de représentations de qualité concourant à caractériser les paysages des villes.
- Mont-de-Marsan, Les Arènes, carte postale, années 1960
- Archives départementales des Landes, 1 Fi 899
Ces belles arènes qui ont reçu le label « Patrimoine du XXe siècle » marquent par leur fonction festive, culturelle et architecturale le paysage de Mont-de-Marsan.
Ces cartes postales, pourtant assez éloignées dans le temps, intègrent de manière aussi naturelle les arènes comme des éléments notables du paysage des villes de Villeneuve-de-Marsan et de Bascons.
Images contemporaines : peu de choses
Les représentations contemporaines des paysages du Marsan et notamment celles émanant du tourisme se sont d’une manière générale appauvries par rapport aux décennies passées. Les vues et les motifs n’ont pas été renouvelés et même, pour certains, ont disparu. Ainsi les rivières n’apparaissent peu ou pas, la Midouze dans sa traversée de Mont-de-Marsan ou de Tartas en étant les seules traces. Il en est de même des paysages agricoles. Les représentations liées à la pratique de la randonnée peuvent permettre de garder l’espoir dans le renouvellement des images des paysages du Marsan.
- Sylvie Bernadet, Illustration pour la Voie verte du Marsan et de l’Armagnac, sd
- Conseil départemental des Landes
https://www.landes.fr/files/cg40/rando/Circuit-voie-verte-marsan.pdf
Sans réellement donner à voir les paysages entre le Bas-Armagnac Landais et le Marsan, cette image permet à l’imaginaire de fonctionner le long des chemins de randonnées.