Perceptions culturelles du Tursan

Dernière mise à jour : 2 février 2023

Au sud-est du département, le Tursan est surtout reconnu par l’appellation viticole qui porte son nom. Cette particularité mise à part, pour nombre d’auteurs, il consiste en une simple partie de la Chalosse, laquelle demeure mieux identifiée en tant que petite région naturelle et mieux représentée. Autre écueil en termes d’images, Aire-sur-l’Adour, ville étape sur les Chemins de Compostelle et classée à ce titre au Patrimoine mondial de l’Unesco, tient une place prédominante dans les représentations. Si elle est identifiée par certains comme appartenant au Tursan, dans le cadre de cet atlas, ce site a été rattaché à l’unité de paysage de l’Adour. Conséquence de cette exclusion, il ne reste finalement que peu d’images témoignant des paysages de cette unité : des cartes postales offrant parfois des panoramas sur les villages inscrits dans leurs sites, et des images contemporaines montrant surtout la culture de la vigne.

Les vignes du Tursan
https://www.landes-chalosse.com/
 

Cette image du site internet de l’office du tourisme Landes-Chalosse est une exception dans l’iconographie contemporaine du Tursan. Ici, le large panorama s’ouvre sur des collines couvertes de champs, de vignes et de bois, auxquelles l’horizon bleuté du massif des Pyrénées donne une valeur particulière. Malgré la photogénie de l’arrière-plan pyrénéen, ce type d’image reste rare.

« Le païs de Theursan avoisine le Bearn où pour l’ordinaire on porte les vins qui se recüeillent en ce quartier, l’Adour n’y estant pas capable de porter batteaux pour les faire descendre à Bajonne. C’est chose assez remarquable que dans tout le Theursan on ne boit ordinairement que vins bien delicats, tant blancs que clairets.
On y compte 40 Paroisses, qui ne font que 24 Cures. Les villes y sont en nombre de sept, Aire, Pimbou, Geaune, Büanes, Coudures, Castelnau, & Montgalhard
. »

Pierre Duval, Description de l’évesché d’Aire, en Gascogne, 1650

« Amateurs de patrimoine et d’œnologie, faites une escale dans le Tursan. C’est ici dans le Tursan que vous découvrirez des richesses patrimoniales incontournables autour des bastides à Geaune et Pimbo, de la faïence à Samadet mais aussi gastronomiques avec le vin du Tursan.  »

https://www.landes-chalosse.com/

  Les villages au sommet des collines

Extrait du livre : Dominique Duplantier, Maisons des Landes, Cairn, 2014
 

Cette illustration de Dominique Duplantier, d’un village vu en contre-plongée depuis la campagne environnante, met en valeur, comme nombre de cartes postales anciennes, cette situation au sommet d’un relief collinaire. Aujourd’hui, ce type de représentations a quasi-disparu

Vielle-Tursan, carte postale, coll. part., sd

 
Cette carte postale du village de Vielle-Tursan met en scène le bâti qui se développe en enfilade le long de la crête, alors qu’autour et plus bas, le dessin des parcelles cultivées entourées de haies souligne avec délicatesse formes du relief. Il en est de même de la courbe de la route.

 
Coudures, Saint-Loubouer, cartes postales, coll. part., sd
 

En proposant des vues larges, ces deux cartes postales inscrivent les villages de Coudures et de Saint-Loubouer, installés respectivement sur un replat et sur une crête, dans la campagne du Tursan. Les différentes cultures, la douceur des reliefs, la taille moyenne des parcelles, l’alignement des vignes composent un paysage varié et vivant.

  Les villes : la bastide de Geaune, le village thermal d’Eugénie-les-Bains

Geaune et Eugénie-les Bains sont les communes de l’unité de paysage du Tursan les plus représentées dans les fonds de cartes postales anciennes. Pour la bastide de Geaune, ce sont les photographies aériennes des années 1950-70 qui témoignent le mieux de son plan orthogonal et de sa trame urbaine, modèle emblématique de bastide. Pour Eugénie-les-Bains, ce sont les espaces publics inhérents aux villes thermales du XIXe siècle qui sont le plus représentés.

Geaune, cartes postales, coll. part.
 

Geaune est une bastide exceptionnellement bien conservée. Ces images aériennes rendent justice à son urbanisme si particulier et montrent aussi son implantation à la confluence des deux vallées des ruisseaux de Marcuse et du Grand-Bas.

Eugénie-les-Bains, carte postale, 1908
Archives départementales des Landes, 68 FI 45

 
Datée du tout début du XXe siècle, cette belle composition photographique met en scène l’implantation du village thermal dans la vallée du Bahus, enserrée par des côteaux cultivés et boisés.

Eugénie-les-Bains, cartes postales,1908, 1921
Archives départementales des Landes, 68 FI 130 et 68 FI 23
 

Les villes thermales de la fin du XIXe siècle proposent souvent des espaces publics généreux et de qualité. C’est le cas d’Eugénie-les-Bains créée en 1861. Les cartes postales du début du XXe siècle se centrent sur cette particularité.

Eugénie-les-Bains, copie d’écran du site Internet de la ville
https://www.ville-eugenie-les-bains.fr
 

Le site Internet s’ouvre sur cette image d’un parc, sans référence à la ville. Elle se démarque ainsi des représentations des espaces publics plus urbains, habituelles des villes thermales.

  La vigne : une imagerie contemporaine

Dans le Tursan, la figuration du vignoble comme image de marque des paysages est assez récente. L’iconographie ancienne ne met pas spécialement en valeur cette culture. Aujourd’hui, l’AOP Tursan est devenue un argument touristique majeur, et la vigne un motif récurrent des représentations, notamment commerciales.

Castelnau, théâtre de vignes
https://www.tripadvisor.fr/

 

Tursan : dans les vignes
Dico du Vin. https://dico-du-vin.com