Dynamiques et enjeux paysagers de la Chalosse
Dernière mise à jour : 17 juillet 2023
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DYNAMIQUES
La comparaison des cartes et photos aériennes permet de révéler les évolutions du paysage. L’exemple choisi se situe aux alentours de Montfort-en-Chalosse.
La Chalosse au XIXe siècle
La carte d’Etat-major montre un territoire agricole où les vignes (en gris) et les cultures (en beige) sont dominantes, ponctuées dans les fonds de vallons par des prés (en vert-bleu) et par des bois (vert clair) sur les pentes les plus fortes des collines.
Les fermes sont dispersées sur les hauts, le long des routes et des chemins. Au centre, la bastide de Montfort est bien lisible avec ses rues parallèles. Elle est implantée en hauteur au croisement des routes menant à Dax, à Mugron et à Hagetmau.
La Chalosse au milieu du XXe siècle
La photographie aérienne des années 1950-65 permet de préciser l’occupation du sol.
Un paysage agraire bocager
De nombreuses haies accompagnent le petit parcellaire de prés et de champs, formant un paysage bocager au sein des collines. Les vignes ont été décimées par les attaques du phylloxéra à la fin du XIXe. Mais le parcellaire présente encore une belle variété avec des haies, des arbres fruitiers, des vergers, des champs et des prés. Les parcelles sont de petite taille, entre 0,3 et 0,8 ha, adaptées à la traction animale.
L’extension du bourg structurée autour d’une nouvelle place
Une nouvelle grande place arborée a été aménagée afin d’articuler la bastide et les nouveaux équipements et faubourgs. On peut également noter la présence des alignements d’arbres qui accompagnent les entrées de bourgs comme ici le long de l’entrée depuis les routes de Dax, de Pomarez ou celle de Mugron. Toutes les voies ont été bitumées, s’adaptant au trafic automobile en plein essor. La voie ferrée reliant Dax à St-Sever et Mont-de-Marsan traverse les collines, passant par Montfort et Mugron.
La Chalosse aujourd’hui
La photographie aérienne contemporaine met en évidence l’évolution des paysages.
L’agrandissement parcellaire et la disparition des haies
Le parcellaire agricole a évolué sous l’effet de la mécanisation et des remembrements. Les parcelles atteignent désormais régulièrement les 3 à 7 ha. Cette évolution s’est également faite aux dépends des haies et des fruitiers qui ont quasiment disparus du parcellaire. Pour autant l’arbre est toujours présent mais sous la forme des boisements et bosquets qui ont légèrement progressé sur les pentes les plus fortes. Ce reboisement, tout en restant modéré, a néanmoins un impact paysager sensible car il contribue à fermer les vues sur la bastide qui n’émerge que peu désormais dans le paysage des collines.
Des extensions urbaines linéaires le long des routes de crête
Les extensions bâties se sont étirées le long des routes de crête, en étoile de part et d’autre du bourg. De la bastide originelle à l’urbanisme groupé, on est ainsi arrivé à une urbanisation étirée sur près de 3 km de long, formant une conurbation avec le village de Nousse. Ces développements urbains n’ont pas été accompagnés par la création d’espaces publics, comme cela avait été le cas au début du XXe.
La voie ferrée, pour partie désaffectée, est devenue une partie de l’itinéraire de randonnée de la Haute Chalosse.
ENJEUX PAYSAGERS
Dans la Chalosse, les enjeux paysagers principaux sont liés au maintien de la diversité du parcellaire agricole et à la qualité du bâti lié à l’activité agricole.
Maintenir une diversité dans le parcellaire agricole
L’image de la Chalosse est liée à ses paysages agricoles opulents de polyculture. Le relief des collines met en évidence le parcellaire qui est souligné par les haies et les arbres, ou la lisière des bosquets ou des bois. Le développement de la maïsiculture a entrainé une simplification du paysage par l’agrandissement des champs. Les espaces agricoles constituent ici une des clés de lecture du paysage et participent à sa qualité. Le charme de ce territoire tient à la conservation d’une polyculture diversifiée et à l’alternance de parcelles de taille variée qui évite l’agrandissement systématique des champs. Il ne faut pas oublier la place de l’arbre avec les arbres isolés, les bosquets, les haies, et les ripisylves, qui modulent l’échelle du paysage et animent les ouvertures. Cela est particulièrement sensible dans la Plaine du Luy. Il serait dommage que l’homogénéisation et la simplification du paysage se généralise plus fortement à travers ce territoire.
Pistes d’actions envisageables :
– Conserver l’équilibre et l’harmonie entre les différents éléments du paysage : prairies, cultures, bosquets, bois.
– Etre vigilant face à la progression de la monoculture. Encourager les rotations de cultures diversifiées.
– Concilier le maintien de la trame arborée et l’évolution du parcellaire. Préserver et renouveler les arbres (haies, arbres isolés) qui accompagnent les parcelles.
– Maintenir une diversité de taille de parcelles. Limiter la taille des parcelles, notamment sur les pentes, éviter les regroupements de parcelles trop importants. Tenir compte de l’érosion des sols sur les pentes.
– Maintenir ou créer un réseau de chemins publics accessibles sans culs de sac, surtout en périphérie des villages. Planter des arbres ou des haies bocagères, d’essences locales le long des chemins.
– Renouveler des arbres isolés (pins parasol, chênes) qui animent le paysage. Préserver les haies et les arbres autour des champs.
– Pérenniser l’ouverture visuelle des prairies dans les fonds. Préserver des pâtures de taille suffisante pour conserver un attrait pour les agriculteurs. Maîtriser la fermeture des espaces par les boisements et les peupleraies dans les fonds de vallée
– Surveiller la progression des friches et des boisements, vecteurs de fermeture du paysage, notamment sur les ruptures de pente, obturant ainsi les vues. Eviter toute plantation forestière sur les parcelles agricoles. Remobiliser les friches agricoles pour une remise en culture.
– Planter des haies ou des arbres d’essences locales le long des chemins ruraux, aux croisements, aux entrées de champs, aux abords des fermes.
Porter une attention au bâti agricole
L’activité agricole est liée historiquement aux fermes anciennes qui ponctuent ce territoire et qui constituent un élément patrimonial. Leur architecture sobre (volumes simples, façades pignon orienté à l’Est, matériaux et couleurs locales …) est représentative de la Chalosse et participe à son image d’un territoire habité. L’évolution des pratiques agricoles a entrainé l’implantation de hangars, de tunnels et de silos. Anciennes ou plus récentes, ces constructions contribuent à l’image de l’activité agricole qui participe grandement au dynamisme local. Les nouveaux bâtiments n’ont pas toujours fait l’objet d’une réflexion pour conserver une certaine harmonie avec leur situation et la ferme initiale. Leur localisation et leur qualité architecturale (volumes, matériaux, couleurs…), ainsi que l’aménagement de leurs abords (plantations, chemin, transition avec les parcelles) peuvent participer à mieux inclure les nouveaux bâtiments dans le paysage de la Chalosse. Concernant les fermes anciennes, même détournées de leur fonction pour un usage résidentiel, on apprécie de pouvoir en percevoir les atouts patrimoniaux d’origine.
Pistes d’actions envisageables :
– Eviter les implantations trop visibles des nouveaux bâtiments : en crête, sur un versant, en entrée de village ou en bord de route.
– Soigner l’architecture des bâtiments (volumes, matériaux), fractionner les volumes des bâtiments.
– Privilégier des bâtiments de teinte sombre, plus discrets dans le paysage.
– Aménager avec soin l’entrée de la ferme. Planter des arbres d’essences locales isolés ou alignés le long du chemin d’entrée.
– Planter aux abords des bâtiments et des silos pour faire une transition avec le paysage. Utiliser des essences locales adaptées au contexte.
– Installer les stockages dans des lieux discrets en arrière-plan.
– Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti ancien. Maintenir un espace entre le bâti ancien et les nouveaux hangars. Prendre garde à la concurrence visuelle des hangars avec le bâti ancien.
Révéler la présence de l’eau
Bien que nombreux en Chalosse, les cours d’eau restent discrets, ne se révélant qu’à l’occasion de leur traversée par un pont. Les rivières proposent une ambiance intimiste bordées par la végétation. La maitrise de l’eau s’illustre, aussi par exemple, par les lavoirs, qui fournissent une halte rafraichissante. Toute occasion de voir, d’accéder et de s’approprier l’eau est riche de potentiel. La présence de l’eau mérite une mise en valeur. A l’échelle du grand paysage, l’ouverture visuelle des fonds de vallée permet de révéler la présence des cours d’eau (ligne arborée de la ripisylve, visibilité des méandres, vue depuis les ponts..). A une échelle plus intime, l’entretien des cours d’eau, leur accessibilité, la mise en valeur des ponts, la gestion des fonds et des ripisylves, participent à produire un paysage attractif. Cela vient également appuyer la démarche Trame verte et bleue des liaisons écologiques, en lien avec l’érosion des sols et la qualité de l’eau, la turbidité de l’eau des rivières étant liée à la forte proportion des terres sans couvert végétal et non boisées sur le bassin versant. Retrouver le parcours de l’eau doit permettre de retrouver une géographie et une gestion collective de ce territoire à dominante agricole.
Pistes d’actions envisageables :
– Gérer la ripisylve pour en faire un point de repère qui signale la présence de l’eau, mais sans la masquer totalement.
– Ouvrir des vues depuis les routes suivant les fonds de vallée et depuis les routes des versants. Ouvrir par endroits les abords des cours d’eau pour les rendre visibles dans le paysage.
– Donner accès au cours d’eau. Créer ou rouvrir des chemins. Retrouver des accès et des emprises publiques le long des cours d’eau dans ou à proximité des villages.
– Donner à voir le cours d’eau, ouvrir la végétation aux abords des ponts qui constituent des points de découverte privilégiés des cours d’eau. Mettre en valeur les petits ouvrages autour de l’eau.
– Restaurer le petit patrimoine lié à l’eau, comme les lavoirs ou les fontaines, les mettre en valeur par des aménagements simples.
– Faire mieux connaître les rivières chalossaises, affluents de l’Adour (Gabas, Louts, Luys…), leur parcours et leur bassin versant, par des panneaux explicatifs, des itinéraires de découverte, des circuits à thème…
– Utiliser les leviers d’actions de la politique Trame Verte/Trame Bleue.
Valoriser les itinéraires routiers et les chemins
Les voies de communication constituent une vitrine du territoire et donnent à voir les paysages. Les routes principales, comme les départementales rayonnant depuis Dax (RD 6, RD 32, RD 947…), offrent les premiers contacts avec la Chalosse. Les voies secondaires permettent une découverte plus intime. Les routes de crête et leurs panoramas constituent un atout des paysages de la Chalosse. Les routes basculant dans les vallées depuis les coteaux constituent un évènement. Chaque voie met en avant des atouts du paysage à valoriser : point de vue, présence de l’eau, basculement du relief. Il est important de préserver la qualité de ces perceptions et de maîtriser les abords de la route, parfois sollicités par un développement urbain, avec lequel les voies doivent composer. Les aménagements routiers (signalétique, glissières, ouvrages, arbres) ont également une importance dans la qualité des itinéraires et doivent s’adapter au contexte avec simplicité. Les carrefours constituent des lieux d’orientation et de ralentissement qui sont aussi des moments de découverte du territoire à soigner. En prolongement des routes, la connexion avec les chemins apporte autant d’occasion d’arpenter le paysage à une autre vitesse.
Pistes d’actions envisageables :
– Prendre en compte le paysage perçu depuis les routes. Garder des vues depuis les routes de crête.
– Valoriser les événements jalonnant les parcours (pont, point de vue, point de basculement).
– Pérenniser et planter des alignements d’arbres sur des itinéraires choisis. Élaborer des plans de gestion des dépendances vertes et des alignements d’arbres.
– Aménager des aires d’arrêt attractives aux endroits clés du paysage. Les relier à des réseaux de chemins existants.
– Aménager les entrées et les traversées de bourg. Maîtriser l’urbanisation limitrophe de la voie, autour des carrefours ou des échangeurs.
– Limiter l’affichage publicitaire et les enseignes en entrée de bourg.
– Porter une attention à l’aménagement des carrefours. Privilégier un aménagement de la périphérie du giratoire plutôt que des aménagements anecdotiques de la galette centrale. Prôner une sobriété des aménagements en accord avec le cadre rural.
– Retrouver des réseaux de chemins à des endroits stratégiques pour percevoir le paysage : belvédère, berges, espace agricole…
– Préserver un maillage de chemins accessibles au public autour des villages et des bourgs.
Maitriser le développement urbain et préserver les silhouettes villageoises
En Chalosse les villages sont souvent implantés sur les hauts ou les pentes et leurs silhouettes et leurs périphéries sont souvent perceptibles. Cela les rend sensibles quant à l’évolution urbaine et paysagère de leurs franges et de leurs entrées. Les extensions bâties mal positionnées altèrent la lisibilité des silhouettes urbaines. L’authenticité des centres anciens peut être pénalisée par la juxtaposition de bâtiments qui s’imposent. L’urbanisation linéaire le long des routes de crête produit des paysages périurbains peu qualitatifs, banalisant les paysages et participant à l’artificialisation des sols. Certains secteurs plus proches des axes importants de communication, du littoral ou encore des villes principales sont plus concernés par ces transformations. La vigilance doit donc rester forte quant à la localisation des développements. Il est important de tenter d’améliorer la qualité des opérations existantes et de promouvoir à l’avenir des modes de développement différents en harmonie avec ces paysages. La réflexion doit porter sur la dynamisation du centre-bourg, en restaurant et en redonnant vie aux habitations anciennes ou aux commerces délaissés, plutôt que de systématiquement construire en périphérie du bourg. Il est intéressant de réfléchir à la forme et à l’implantation des nouvelles constructions, aux connexions avec le centre bourg et à un développement harmonieux avec le site d’implantation du village. L’enjeu est de créer de véritables quartiers, reliés au centre, plutôt que des lotissements stéréotypés en vase clos, sans lien avec la logique urbaine du bourg. La construction d’un nouvel équipement est aussi l’occasion de reconsidérer l’organisation du village avec harmonie.
Pistes d’actions envisageables :
– Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme. Proscrire l’urbanisation linéaire et le mitage. Adapter le développement du bourg à l’objectif de Zéro Artificialisation Nette des sols.
– Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de rivaliser avec la pression foncière urbaine. Eviter la fragmentation des espaces agricoles.
– Affirmer les entrées de bourg et requalifier les voies d’accès.
– Favoriser l’occupation des maisons anciennes délaissées. Redynamiser l’habitat en centre bourg. Accompagner les mutations du bâti pour s’adapter aux usages d’aujourd’hui.
– Requalifier les extensions urbaines en faisant appel à l’urbanisme végétal en lien avec le réchauffement climatique. Prévoir des espaces publics structurants ou de liaisons.
– Encourager le renouvellement urbain en retrouver une forme de densité proche de celles des bourgs anciens. Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Créer de nouvelles voies et un maillage viaire.
– Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Etre vigilant sur l’emplacement, les volumes et les couleurs des nouvelles habitations. Favoriser l’alignement des façades et la mitoyenneté qui font le charme des centre-bourgs.
– Empêcher le mitage des environs du village. Etre particulièrement vigilant sur les crêtes et les hauts de versant en évitant de les coloniser par une urbanisation linéaire ou diffuse.
– Préserver un maillage de chemins autour des villages. Instaurer des transitions avec les espaces forestiers ou agricoles.
– Aménager avec soin les périphéries des villages : plantations, chemin de tour de village.
Mettre en valeur les espaces publics
Une des spécificités de la Chalosse est la présence récurrente des arènes avec la place ou l’allée qui les accompagne. Ces places ont un rôle de représentation fort et constituent des lieux incontournables de la vie locale. Elles sont souvent accompagnées par des mails ou des alignements de platanes palissés remarquables. Leur ramure maitrisée avec soin et savoir-faire offre un graphisme étonnant, structure les lieux et assure l’ombre salvatrice à la belle saison. L’enjeu de leur préservation, voire de leur développement est important compte tenu des longues années de croissance des arbres. Plus globalement, un centre-bourg animé avec des espaces publics de qualité joue un grand rôle pour l’image de la commune. Ils constituent également le cadre quotidien des habitants, participant à l’attractivité du bourg. L’entrée du bourg doit marquer le passage de la route à la rue et donner une image positive annonçant la qualité interne des lieux. Dans les environnements ruraux, il est important que l’aménagement des espaces publics conserve une belle simplicité. Une vigilance reste de mise pour préserver des centres attrayants et habités, avec des espaces publics de qualité, non standardisés, préservant le charme des lieux. Les espaces publics constituent aussi un outil incontournable pour relier les différentes parties du bourg ou créer des transitions bienvenues, dans le bourg ou avec les espaces agricoles.
Pistes d’actions envisageables :
– Aménager les entrées pour marquer une transition vers le village ou le bourg.
– Préserver le cachet des places et les mettre en valeur. Révéler l’histoire et soigner la qualité des aménagements.
– Trouver un équilibre entre stationnement et convivialité des espaces publics.
– Mettre particulièrement en valeur les situations en belvédère. Soigner la qualité des premiers plans et des paysages en contre-bas.
– Utiliser l’arbre pour structurer l’espace des entrées (alignement) ou des places (mail). Préserver et soigner les mails de platanes palissés.
– Privilégier l’utilisation de matériaux locaux dans les aménagements.
– Utiliser des matériaux simples mais de qualité pour les aménagements des espaces publics : sol sablé, pierre, arbres, pelouse, suffisent dans bien des cas à composer des espaces de qualité.
– Aménager des cheminements autour des villages attractifs en complément du centre ancien en transition avec la campagne.
– Prévoir dans toute extension urbaine des espaces publics structurants en lien avec le centre bourg.
– Créer des liaisons entre les différents quartiers nouvellement construits ou plus anciens. Donner une place aux circulations douces.
Prendre en compte le patrimoine bâti et les structures urbaines historiques
Dans la Chalosse, certains bourgs et villages sont implantés en haut du coteau dominant la vallée de l’Adour (Montaut, Mugron, St-Sever…) ou plus à l’intérieur, sur une crête entre deux vallées (Samadet), ou en haut de colline (Montfort-en-Chalosse) ou encore à proximité de la rivière (Amou). Chaque implantation a ainsi entrainé une composition urbaine spécifique avec des rues des places et un bâti original (comme dans la bastide de Montfort-en-Chalosse et ses rues parallèles). Une attention particulière est nécessaire afin de préserver et de valoriser les compositions urbaines qui révèlent des ambiances intimistes, les façades urbaines intéressantes et les bâtiments repères (église, mairie, halle, arènes). Le patrimoine bâti diversifié et tout en nuances des villages et des bourgs, mêle les époques. L’enjeu concerne non seulement les formes urbaines mais aussi la qualité architecturale des constructions. La qualité du cadre de vie quotidien et l’attractivité de ce territoire dépendent aussi de ces points.
Pistes d’actions envisageables :
– Inventorier et réhabiliter le patrimoine ancien : ferme, église, chapelle, château...
– Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti et à la spécificité de son implantation. Prendre en compte la variété des modes de construction ; repérer les spécificités pour éviter l’uniformisation. Impliquer les professionnels du bâtiment pour sauvegarder et valoriser cette diversité. Encourager l’utilisation de matériaux et de pratiques de restauration respectueuses du bâti ancien (enduit à la chaux, tuiles canal, briques d’adobe …).
– Alimenter les sites d’information sur toutes les données patrimoniales. Restituer aux habitants la connaissance sur la valeur patrimoniale de leur village.
– Valoriser le patrimoine bâti du village, sa singularité, son histoire. Prendre en compte et valoriser la diversité du patrimoine bâti, sans hiérarchie en fonction de l’ancienneté.
– Eviter l’accolement de lotissements ou de pavillons aux fermes ou maisons de maîtres existantes.
– Veiller à la cohérence des lots en cas de divisions de propriétés pour favoriser l’intégrité du bâti et son avenir.
– Maintenir la visibilité du bâti patrimonial en évitant l’enfrichement ou des plantations trop denses aux abords.
– Maintenir ou renouveler les arbres identitaires (chênes, pins parasols) qui signalent domaines et fermes.
– Dans les bourgs, réhabiliter et transformer le bâti ancien mitoyen pour répondre aux usages actuels : regroupement de maisons, création de jardin ou de garage, recomposition du bâtiment derrière une façade préservée, restructuration d’îlots…
– Prendre en compte les logiques d’implantation du bourg dans son site, valoriser les éléments qui donnent au bourg son côté unique.
– Respecter l’échelle du village et sa silhouette dans son développement. Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Harmoniser le développement en fonction du relief. Maitriser les développements urbains sur les versants et en pied de relief, particulièrement visibles depuis les villages perchés. Prendre en compte la forme urbaine du village et son site dans les projets d’extension.
– Révéler le site d’origine d’implantation des villages en fonction du relief ou de la présence de l’eau.
Mettre en valeur les belvédères de la Chalosse
A travers les collines de Chalosse, les villages en hauteur se succèdent, offrant des vues potentielles depuis la crête d’une colline (Montfort-en-Chalosse) ou vers la vallée de l’Adour (Montaut, Mugron, St-Sever). D’autres accès plus isolés à des points hauts existent, comme le moulin de Benesse-les-Dax ou le Puy de Montsoué. Ailleurs, des mottes féodales, comme à Estibaux ou bien à Castelnau-Chalosse donnent l’occasion de s’élever. Tous ces lieux bénéficient de situations attractives grâce aux vues en belvédère ou panoramiques qu’ils proposent. Toutefois les promesses de vues lointaines sont parfois déçues ou décevantes à cause d’aménagements vétustes ou parce que les vues sont occultées par la végétation. Un véritable enjeu pour maintenir et valoriser ces points de vue s’impose, afin de mettre en scène ces atouts. Ainsi tout un travail pour y accéder, aménager simplement les lieux pour accueillir du public, ou encore gérer la végétation est à envisager pour promouvoir l’exploration de ce territoire.
Pistes d’actions envisageables :
– Créer des lieux attractifs pour donner à voir les panoramas depuis les bourgs et villages sur les hauts.
– Prendre en compte les vues depuis ces lieux pour les aménagements en contre-bas.
– Identifier et aménager des belvédères pour profiter du paysage : plateforme sobre, table d’orientation, mobilier discret …
– Mettre en place un balisage et une information claire.
– Réfléchir à l’accessibilité et à l’aménagement de belvédères, à la maîtrise des vues depuis leur sommet.
– Aménager des stationnements sobres et judicieusement placés. Eviter un traitement trop routier des stationnements. Accompagner les aires d’un projet paysager.
– Porter une attention à l’évolution de la végétation des coteaux qui referme les vues en belvédère.