Portrait de la Chalosse
Dernière mise à jour : 3 octobre 2022
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LIMITES
La Chalosse est délimitée nettement par des vallées sur l’essentiel de ses frontières, à l’exception toutefois de la transition vers le Béarn.
Au nord
La vallée de l’Adour borde toute la façade nord de la Chalosse. Le coteau forme sur une grande partie du linéaire une marche affirmée soudaine, peu courante dans le département des Landes.
A l’est
La vallée du Gabas sépare la Chalosse du Tursan, avec un coteau Est bien lisible qui forme une marche linéaire.
Au sud
Au sud-ouest, le couloir de la vallée des Gaves Réunis puis du Gave de Pau forme un changement net avec un coteau marqué. Au centre et au sud-est, les vallées du Luy de Béarn, du Luy de France, du Louts et du Gabas, entrecoupées de reliefs qui s’affirment, se prolongent sans rupture dans le Béarn vers les premiers reliefs Pyrénéens.
A l’ouest
La vallée de l’Adour forme la limite, marquée par certains coteaux plus affirmés en rive est et les étendues des Barthes, qui contrastent avec les collines de la Chalosse.
PORTRAIT SENSIBLE
Des coteaux agricoles et forestiers qui se démarquent du nord des Landes
La Chalosse fait partie d’un vaste territoire agricole au sud des Landes, avec le Gosse-Seignanx, le Tursan et le Bas-Armagnac Landais. Ces unités, qui ont des similitudes mais se distinguent toutes, forment un ensemble par contraste avec la forêt landaise et le littoral. Lorsqu’on franchit l’Adour pour accéder à la Chalosse, apparait tout à coup un paysage agricole maitrisé avec un relief doux qui se répète. L’Adour et sa vallée participent finalement à la définition de la Chalosse au nord et à l’est, en marquant un passage tout en transition (pente faible) ou plus tranché (marche du coteau à l’est). Au sud-est, les vallées des Gaves, précédées d’un secteur forestier et vallonné (Bois de Cauneille), forment également une limite nette. Vers le sud-ouest, les vallées du Luy, du Gabas et de leurs affluents se prolongent dans le Béarn avec une continuité. L’arrivée dans la Chalosse s’effectue tout en transition. Au loin les Pyrénées forment par beau temps la toile de fond.
Le moutonnement dynamique des collines
Le relief ondulé des collines offre une certaine dynamique avec des pentes omniprésentes. Les hauteurs sont souvent similaires ou varient progressivement. Peu de reliefs émergent de l’horizon qui garde un côté tendu et donne une certaine unité d’ensemble. Des points hauts s’illustrent cependant jusqu’à 200 m, offrant alors localement de plus larges panoramas. Mais peu de directions ou de repères s’imposent, sauf très localement par le coteau d’une petite vallée ou des clochers discrets. Ce paysage tout en nuances est à la fois bien lisible et semble répétitif, mais il possède en fait une réelle diversité. Il révèle des tonalités constamment changeantes au fil des déplacements, tout en restant dans le même registre. Le relief s’affirme cependant, surtout dans la moitié sud-est. Les pentes sont plus raides, les vallons un peu plus entaillés, les collines perdent de la rondeur. Les crêtes gagnent en hauteur. A l’ouest, le relief forme des ondulations répétitives plus lâches avec des vues plus limitées ou cloisonnées, que l’on découvre par touches successives. Les routes, parfois labyrinthiques ou bordées de talus coupant la vue, parcourent régulièrement ce territoire, offrant tour à tour toutes des perceptions variées (fonds intime, vue en crête, ascension des pentes, basculement) qui participent au charme de la découverte.
Le contraste apporté par les plaines et les terrasses
A l’est, au centre et à l’ouest d’immenses terrasses (liées au Luy et au Louts) apportent un contrepoint aux collines. L’échelle change, le paysage se simplifie et se tend. Le regard porte loin, guidé par des routes rectilignes. Ces plaines, presque uniformes, voire monotone, sont dévouées aux grandes cultures dont les cycles sont les principaux vecteurs d’animation. Des bosquets de feuillus et de pins transparents, des arbres isolés, quelques haies ou rideaux d’arbres discontinus animent tout de même par endroits ces étendues. Leur présence « flottante » semble écrasée par l’horizontalité. Les ruisseaux ou les rigoles drainant l’eau comme des traits répondent à la linéarité des limites des champs. Il règne ici une impression de rigueur, avec des parcelles aux formes géométriques qui se répètent sans fin.
Des cours d’eau peu visibles mais bien présents
La présence de l’eau est effective avec de nombreux ruisseaux et petites rivières qui sillonnent la Chalosse et ont sculpté le relief des collines. Mais la perception de l’eau reste ténue, sauf très localement au moment de son franchissement. Sous une toute autre forme, l’irrigation par aspersion des cultures de maïs laisse deviner la présence de cette « richesse ». Finalement, peu de routes longent directement l’eau ou même les fonds de vallées. Par contre, les indicateurs de sa présence sont perceptibles avec les ripisylves, les peupleraies ou les boisements dans les fonds, ou encore avec les ouvertures humides de barthes prairiales. Un monde intime et plus frais se révèle alors après les ouvertures des collines ou des terrasses tournées vers le ciel. Le relief des vallées ou des vallons s’affirme par endroit pour donner une direction et former un repère continu bien lisible. Le couloir de la vallée ressort alors clairement avec un fond plat (vallée du Gabas ou du Luy de Béarn).
Des arbres en contrepoint, indissociables des cultures et des prairies
On l’omet parfois, mais la présence de l’arbre est forte dans les paysages de Chalosse. Ceux-ci constituent la plupart des horizons depuis les hauts ou marquent des limites avec les vues plus rapprochées. Arbres isolés, bosquets, haies, boisements et forêts participent à la composition de ce « patchwork » irrégulier en l’animant avec leurs lisières et leurs ponctuations. L’arbre module ici le paysage en soulignant les crêtes, révélant les versants, coupant les plaines, marquant les limites de parcelles, ou coiffant d’un large chapeau le haut des reliefs plus affirmés. Ces éléments arborés apportent des contrastes par leur masse sombre mais également avec le jeu des ouvertures et des fermetures. Leur position peut sembler aléatoire sans règle précise, mais ils révèlent souvent les pentes et les sols plus difficiles à exploiter. Les structures arborées sont en Chalosse indissociable de l’espace agricole qu’elles viennent révéler et accompagner.
Un territoire qui donne une image d’abondance et d’opulence
La tonalité agricole symbolise la Chalosse. Cela est confirmé par les fermes disséminées au sein de leurs terres qui ponctuent discrètement les parcours. Cette impression d’abondance est liée à la luxuriance du maïs et sa forte présence. Cette culture donne au paysage une forte saisonnalité, avec toute une gamme de texture et de couleurs (vert clair vif, vert franc, jaune), et une alternance de fermeture des vues l’été et de réouverture des paysages après la récolte à l’automne. La polyculture, fortement tournée vers le maïs et l’élevage du canard, laisse encore la place à des prairies et à quelques vignes ou vergers. Celles-ci viennent parfaire la diversité du tableau bucolique d’un paysage de collines agricoles, qui a encore gardé un parcellaire mesuré, ce qui lui confère une échelle de proximité avec du charme.
Un paysage rural habité
Dans ce territoire agricole, la présence du bâti disséminé sur l’ensemble de la Chalosse, donne aux paysages une tonalité habitée. Les nombreuses fermes ou les maisons de type « bourgeois » jalonnent les collines en des positions diversifiées (coteau, crêtes). Les villages et les bourgs sont implantés majoritairement sur les hauts, mais leurs silhouettes restent ténues avec des clochers visibles mais discrets, parfois en covisibilité entre eux. Au nord-est, les bourgs situés en crête du coteau de l’Adour offrent des vues panoramiques localisées sur la vallée comme à Montaut, Mugron, Banos, St-Sever. Ailleurs, les vues en belvédère escomptées depuis ces villages ne sont pas toujours au rendez-vous à cause de la végétation installée en contre-bas. Les villages s’étendent entre l’église, souvent excentrée, et les arènes. Celles-ci, toutes différentes, sont une particularité identitaire de la Chalosse, qui révèle la tradition et les heures festives. Les halles et les marchés (Hagetmau, Montfort…) animent également les bourgs plus importants. Sur les places, les platanes palissés montrent un savoir-faire étonnant, très graphique en hiver, avec les branches qui se soudent pour former des voutes, gages de fraicheur l’été. A l’ouest, l’influence de la proximité de Dax, la bonne desserte et la proximité du littoral, ont favorisé la progression d’une urbanisation linéaire le long des routes, parfois déconnectée des villages, donnant à ces territoires un caractère parfois « rurbain [1] ».
Sous-unité : la Plaine du Luy
Une impression d’immensité aux horizons tendus
Au débouché des collines de la Basse Chalosse, une grande terrasse plate s’étend à perte de vue. Le coteau qui la borde à l’ouest offre ainsi de très larges panoramas depuis la route en balcon et les villages (Tilh, Estibeaux). Au sein de celle-ci, le paysage change du tout au tout après les courbes des collines. L’échelle s’étend, les lignes se tendent. L’évaluation des distances est plus aléatoire. Les routes sont rectilignes créant des perspectives. L’étendue est dévouée aux grandes cultures qui se succèdent. L’horizontalité s’installe avec une végétation parcimonieuse. Chaque ponctuation crée un repère. Le passage de ruisseaux et les rigoles le long des parcelles apportent une touche de diversité ponctuelle dans ce territoire qui paraît uniforme. Ces étendues sont peu ou pas habitées. Les villages (Pomarez, Clermont…) se sont implantés en rebord de terrasse, en limite de la vallée du Luy.
La vallée intime, verdoyante et cloisonnée, du Luy
À l’est de la grande terrasse qui la domine d’une vingtaine de mètres, La vallée du Luy ouvre une large vallée bordée des reliefs de la Haute-Chalosse qui s’élèvent d’une quarantaine de mètres. La rivière y serpente en petits méandres. Mais la présence de la végétation, pouvant s’étendre en barthes boisées assez étendues voire continues, limite les vues. Et ceci surtout quand la vallée se resserre au sud de Dax pour rejoindre l’Adour. Les arbres cloisonnent les champs, délimitant des clairières et limitant les perceptions des reliefs alentours. Le paysage se recentre sur des vues proches et des ambiances plus intimistes. Sort-en-Chalosse et Saugnac-et-Cambran sont les seuls villages à s’être installés à proximité de la rivière mais sans établir de véritable lien avec elle.
PAYSAGES URBAINS
La Chalosse est un paysage habité, sillonné par de nombreuses routes qui relient fermes, hameaux, villages et bourgs. Comme indiqué dans les repères géographiques de l’unité, les lieux habités se retrouvent majoritairement sur les reliefs, hauts de collines ou versants.
A la croisée des chemins
Certains bourgs ou villages se sont développés au carrefour de plusieurs routes. Cette implantation a conditionné leur forme urbaine qui se caractérise souvent par un espace public central assez vaste, autour duquel s’articulent les différentes directions. Même les villages de taille modeste comme Castelnau-Chalosse disposent d’une place relativement grande, à la croisée des routes aux abords de l’église.
A Pomarez, ce n’est pas une place qui joue le rôle d’articulation mais un ilot triangulaire central vers lequel convergent les différentes routes. Cette disposition en étoile offre des perceptions nouvelles sur les fronts bâtis, notamment des perceptions frontales disposant d’un certain recul, qui met en valeur l’architecture.
Pouillon est un autre exemple de bourg à la croisée de routes qui, à l’origine, convergeaient vers le chevet de l’église. Avec le temps et l’usage des véhicules, les espaces publics ont évolué, la place centrale s’est déplacée au-devant de la mairie. Les bâtiments anciens avec leur façade à 2 ou 3 niveaux et leur implantation à l’alignement donnent l’impression d’une densité « urbaine » même sur de courtes séquences tandis que les quartiers d’extension sont plus lâches.
Les bourgs et les villages en crête
Dans cette unité, les implantations en crête sont nombreuses. Selon la taille du village, le détail de la topographie avec une crête plus ou moins pincée, la forme urbaine et l’architecture, le paysage bâti sera différent. La difficulté récurrente est le sujet des extensions : où les placer ? Sur les versants en contrebas ? En prolongeant la crête ? En suivant les routes ? Il n’y a pas de réponse définitive, tout dépend du site et de la volonté de la collectivité.
Samadet est implanté sur une crête enserrée entre deux vallées, celle du Gabas au nord, et du Louts au sud. C’est un village important, dont l’activité de faïencerie durant tout le XVIIIe siècle a favorisé la croissance. Contraint dans son développement par la topographie, il s’est étiré sur plus de 600 m. La continuité urbaine que constitue l’enchaînement de la rue du Tursan (RD 944) et de la rue de l’église avec des changements légers d’orientation en 3 segments, constitue un paysage bâti original. Il est intéressant de constater que, dans la partie la plus ancienne de la rue, la densité bâtie semble supérieure pour progressivement faiblir, les maisons perdent de la hauteur et ne sont pas toutes mitoyennes. Les maisons sont bâties en maçonnerie de pierre, protégée par des enduits, dont les exemples anciens sont ocre soutenu. Sur certaines façades, l’usure découvre les rangs de galets alternant avec des rangs de brique. La maçonnerie de galets se retrouve sur les murs de clôture des jardins. Les extensions ont gagné les versants et plus récemment, se sont développées sur des terrains moins contraints sur le plateau au sud, comme le musée de la faïencerie.
Tout comme Samadet, la bastide de Montfort-en-Chalosse est implantée sur une crête. C’est le siège de la communauté de communes, un bourg important de la Chalosse. Le bourg s’est développé depuis longtemps à l’extérieur de la forme quadrangulaire d’origine. En réalité, Montfort concentre deux particularités, sa géométrie rigoureuse avec la rue centrale disposée sur la crête mais également la présence de plusieurs routes convergentes, côté ouest de la bastide qui en fait aussi un bourg à la croisée des chemins. Ce carrefour s’est établi autour de l’ancien foirail, devenu au fil du temps une esplanade largement plantée d’arbres, comprenant la halle, qui assure une belle transition avec les quartiers d’extension. C’est ainsi que l’ensemble architectural, datant des années 30/40, qui comprend le groupe scolaire et la poste offre une belle composition de façades de l’autre côté de l’esplanade. A l’intérieur de la bastide on repère des architectures diversifiées : maisons reconstruites ou simplement habillage des façades, la diversité est de mise qui donne une certaine fantaisie à la rigueur urbaine. Il est intéressant de noter que des opérations de mutation sont en cours, transformant d’anciens commerces en logements. L’implantation en crête est synonyme de vues panoramiques. A l’est, la place François Dupaya se termine par un véritable balcon sur la Chalosse.
De rares implantations proches de l’eau
Les implantations en rive sont rares, Amou au bord du Luy fait figure d’exception. Quelquefois la rivière passe à proximité, comme le ruisseau de Garan à Pouillon qui a généré un îlot bâti en accroche entre la rive et le centre du village, mais la plupart du temps, les cours d’eau s’écoulent discrètement à l’écart de la forme urbaine constituée, comme le Louts à Hagetmau, le ruisseau de Larrigand, à Pomarez. Le cas de Saint-Sever est particulier : le bourg est implanté sur le haut de relief mais la commune embrassant les deux rives de l’Adour et bénéficiant d’un pont, un second pôle bâti s’est développé en rive droite du fleuve, autour d’une patte d’oie.
Le village d’Amou est implanté en rive droite du Luy de Béarn à une certaine distance de la rivière. L’intervalle entre la berge et les premières maisons est occupée par une vaste esplanade publique plantée de platanes. Le village a conservé sa forme d’origine, une sorte d’arc de cercle densément bâti que la simple traversée du village par la route départementale ne permet pas de saisir. De même, l’imposant château édifié au XVIIe siècle, au nord d’Amou n’est guère visible, à moins de s’aventurer jusqu’au portail ouvragé, qui laisse le promeneur profiter de la magistrale perspective. Cette forme urbaine dense est composée de belles bâtisses, de rues étroites au tracé légèrement courbe qui composent un paysage bâti de qualité. Les extensions récentes se sont développées plutôt en rive gauche, de l’autre côté du pont.
Saint-Sever, un bourg centre en articulation avec les autres unités
La commune de St-Sever s’est développée de part et d’autre de l’Adour, ce qui n’est pas courant, la rivière servant souvent de frontière. Au nord, sur la berge plane, trois routes structurantes du territoire, déjà représentées fin XVIIIe sur la carte de Cassini, se rejoignent en patte d’oie à 300 m environ du pont qui franchit le fleuve. Autrefois nommé le Pavillon, le quartier devenu le quartier du Péré s’est étoffé, accueillant principalement des bâtiments d’activité, favorisés par l’absence de difficultés topographiques et la bonne desserte routière. Il faut ensuite traverser l’Adour et grimper sur le haut de coteau, 60 m plus haut, pour rejoindre le bourg. St-Sever est une ville ancienne très dense qui recèle un patrimoine riche et varié, avec l’église abbatiale, l’église des Jacobins, les deux cloîtres, des hôtels particuliers, des maisons sur couverts, des rues aux belles façades. La forme urbaine triangulaire, resserrée, donne le sentiment d’un dédale qui invite à déambuler au milieu de ces belles architectures. L’ancrage historique n’empêche pas d’accueillir des architectures contemporaines comme le centre hospitalier construit non loin des Jacobins. Du triangle d’origine, la ville s’est étendue en étoile, les quartiers plus récents prenant place sur les reliefs alentours.
Une grande attention portée aux espaces publics
Les espaces publics sont une constante landaise qui se décline avec une grande diversité en Chalosse. Il y a les grandes places plantées d’arbres, souvent de platanes qui accueillent les marchés et peuvent servir aussi de stationnement. Comme ils ont été conçus en grande largeur, ils sont en capacité d’accueillir de nouveaux usages, des jeux d’enfants, des circulations douces, sans perdre leur caractère. Ils sont adaptables, comme par exemple à Tercis-les-Bains ou à Montfort-en-Chalosse. Au-delà de leur rôle social, ces places remplissent également un rôle d’articulation, reliant des quartiers ou des pôles de service différents. Cette fonction urbaine de l’espace public si présente et qualitative dans les villages n’est pas assez utilisée, revisitée dans les quartiers d’extensions.
Une autre capacité de ces places plantées est de fédérer une unité en cœur de village ou de quartier dans des contextes de bâtiments hétérogènes, grâce à la masse végétale.
Il y a aussi des espaces plus intimes, au chevet d’une église, comme à Mauries ou à Pouillon, ou bien devant la mairie de Gaas où le jardin semble inviter le passant à faire une pause sous les magnolias. Dans les situations en crête, les villages réservent souvent une esplanade plantée pour profiter des points de vue.
Des architectures de toutes les époques
La Chalosse est un territoire habité depuis des siècles. Cette longue histoire a inscrit dans le paysage des silhouettes pittoresques, des formes urbaines intéressantes, des architectures anciennes. Mais cette présence patrimoniale n’a pas empêché, au XXe siècle, et surtout après-guerre, de construire de nouveaux bâtiments qui, par leur modénature, leurs volumes, leurs matériaux ont revendiqué leur modernité. Témoins d’une époque ou d’un style, Ils se sont inscrits la plupart du temps avec soin, voir délicatesse dans leur environnement bâti. Ils rendent compte d’une forme de dynamisme et d’ouverture d’esprit.
LES ELEMENTS DU PAYSAGE
Le bourg en hauteur
Même si les villages et les bourgs sont sur les hauts, ils restent souvent discrets. Leur silhouette s’affiche avec parcimonie à l’intérieur de la Chalosse, un peu plus sur les franges en interface avec les unités voisines (au nord avec l’Adour). Les clochers forment tout de même localement des points de repère. Mais les vues attendues depuis les hauts ne sont pas toujours au rendez-vous.
Les arènes
Elément incontournable du patrimoine et des traditions locales, leur implantation et leur caractéristique architecturale varient d’un village à l’autre, déclinant une identité unique. Certaines restent très simples, d’autres sont plus imposantes et ornées. Elles offrent une dualité extérieur/intérieur avec un « monde » intérieur préservé.
Le mail de platanes palissés
Associé aux places, aux édifices ou aux arènes, cette structure arborée étonnante, dont les branches se soudent à l’horizontal, forme des quadrillages graphiques qui apportent l’ombre l’été.
La route en balcon
Elle permet de prendre de la hauteur et de découvrir des panoramas sur les collines agricoles, les vallons et les abords végétalisés des ruisseaux et de voir l’horizon tendu et boisé au loin. C’est un vecteur de découverte primordial pour prendre la mesure de ce territoire. Les nombreux talus, d’une hauteur de 1 à 2 mètres, qui bordent les routes bloquent malheureusement souvent les vues.
La route qui bascule
Dans les reliefs de collines, entrecoupées de vallons ou de vallées, de la Chalosse, les routes tournent, montent et descendent. Les points de basculement sont nombreux et parfois soudains, créant une succession de surprises.
Le silo
C’est le corolaire des étendues de maïs qu’il faut bien collecter et stocker. Leur hauteur et le leur facture donne une tonalité « industrielle » à la Chalosse.
Le château d’eau
C’est un point de repère fort, par sa couleur claire et sa verticalité et par son implantation en point haut qui émerge sur la ligne d’horizon. Il signale la proximité d’un village et participe d’une autre façon à la visibilité de l’eau dans le paysage.
Les barthes boisées
Ces étendues boisées inondables de fond de vallée s’étendent dans les fonds des vallées du Luy et du Louts. Elles plongent le visiteur dans un tout autre univers après la traversée des collines : fraicheur, ombre, milieux humides.
La ripisylve qui serpente
Ce cordon de végétation accompagne le cours d’eau créant un milieu ombragé et humide propice à la vie de la rivière. Depuis les hauts, la ripisylve révèle le tracé de la rivière dans la vallée.
La ferme
Transformées en habitation ou toujours en activité, les fermes isolées sont disséminées à travers la Chalosse, témoignant de l’ancien système de métairies en polyculture-élevage, entourées de leurs parcelles d’exploitations. Les fermes anciennes ont un volume trapu, une forme basse et un toit à deux versants de faible pente, couvert en tuile canal. Leurs murs sont enduits au mortier de chaux, recouverts d’un badigeon ocre ou blanc.
La maison capcazalière
Les maisons capcazalières sont construites sur des domaines très anciens, dont les propriétaires détenaient des droits reconnus par la communauté villageoise depuis le Moyen-Age. Elles se distinguent par leurs détails architecturaux et ornementaux : composition symétrique, encadrement en pierre sculptés.
Le pin parasol
On remarque son imposante silhouette qui se distingue particulièrement de loin, à un croisement, à l’entrée d’un domaine, près d’une maison capcazalière. C’était un signe de liberté pour les protestants. Ce symbole est repris maintenant plus largement un peu partout.
Le bâtiment avicole
Les bâtiments avicoles accompagnent de nombreuses fermes de Chalosse. Le plus souvent implantés en petits groupes, ces séries de tunnels ou de petits hangars entourés d’enclos sont bien visibles. Ils témoignent de la valorisation locale directe de la culture du maïs.
[1] Terme né de la contraction des mots « rural » et « urbain » pour désigner un état intermédiaire. Il représente les personnes vivant dans des petites communes situées à proximité de grandes agglomérations. Le plus souvent si leur domicile se situe dans ces petites agglomérations, leur lieu de travail demeure en zone urbaine. La rurbanisation, qui se traduit par la construction d’habitats individuels, est particulièrement consommatrice d’espace.