Dynamiques et enjeux paysagers du Bas-Armagnac Landais
Dernière mise à jour : 19 juillet 2023
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DYNAMIQUES
La comparaison des cartes et photos aériennes permet de révéler les évolutions du paysage. L’exemple choisi se situe aux alentours du Frèche.
Le Bas-Armagnac Landais à la fin du XIXe siècle
La carte d’Etat-major montre un territoire de polyculture partagé entre espaces agricoles et forestiers. Les terres agricoles dominent. On note l’importance des vignes (en gris) et des cultures (beige). Dans les vallées, les pentes fortes des coteaux sont valorisées par la forêt (vert) tandis que les fonds sont en prairies (bleu-vert).
La distillation et la commercialisation de l’Armagnac atteignent leur apogée au XIXe siècle. Vers 1878 le phylloxéra détruit en l’espace de 5 ans, la quasi-totalité du vignoble d’Armagnac, mais le Bas-Armagnac est moins atteint, protégé par la composition sableuse de ses sols. En 1909 un décret délimite la zone de production de l’eau-de-vie à l’Appellation d’Origine Contrôlée.
En bas de la carte, le village du Frêche est implanté en hauteur sur un relief entre deux vallons. De nombreuses fermes isolées prennent place sur les collines au milieu des terres agricoles.
Le Bas-Armagnac Landais au milieu du XXe siècle
La photographie aérienne des années 1950-65 permet de préciser l’occupation du sol.
Le parcellaire agricole est de petite taille, adapté à la traction animale. Les parcelles moyennes font autour d’un demi-hectare, les plus grandes parcelles de prés ou de champs ne dépassent guère les 2 ha. La photo aérienne illustre également une progression des boisements qui gagnent sur les prés et les cultures.
La mise en valeur du territoire s’est traduite par la transformation de nombreux chemins en routes bitumées. On peut ainsi observer le nouveau tracé de la route reliant Villeneuve-de-Marsan à Labastide-d’Armagnac par Le Frêche (actuelle RD11). De même, le tracé de la nouvelle voie ferrée reliant Mont-de-Marsan à Nérac (Lot-et-Garonne) joue avec le relief des collines. L’entrée est du Frèche est accompagnée par un alignement d’arbres qui ombrage la voie.
Le Bas-Armagnac Landais aujourd’hui
La photographie aérienne contemporaine met en évidence l’évolution des systèmes agricoles. Suite à la mécanisation agricole de l’après-guerre, le parcellaire a changé d’échelle. Les vignes sont désormais regroupées et constituent des ensembles de parcelles faisant chacune autour d’un hectare. A côté de la vigne, de très vastes parcelles de prés et surtout de maïs ont fait leur apparition. Autour des pivots d’irrigation, les parcelles dépassent régulièrement les 10 ha.
La fermeture des vallons
L’autre évolution marquante est la fermeture progressive du paysage des vallons. Les petits prés humides des fonds ou les pentes qui étaient autrefois valorisés par la pâture, sont désormais reconquis par les bois ou de petites peupleraies. Le paysage s’est ainsi simplifié, ne proposant plus qu’une alternance binaire entre vallons boisés et hauteurs agricoles.
Des extensions urbaines modérées
Les fermes isolées sont pour une bonne part devenues de simples résidences, les fermes encore en activité se distinguant par les nouveaux hangars qui les accompagnent.
Si la plupart des petites communes ont perdu de leur population depuis le milieu du XIXe, on observe néanmoins des extensions urbaines autour des villages, en continuité des noyaux anciens ou parfois autour de quelques hameaux ou sous des formes plus étirées le long de routes. Ces extensions restent toutefois très modérées, sauf aux abords des bourgs principaux.
Avec le développement du transport routier, la voie ferrée a été fermée puis plus récemment transformée en voie verte, dédiée à la randonnée pédestre, équestre et VTT et jalonnée d’aires de repos.
ENJEUX PAYSAGERS
Dans le Bas-Armagnac Landais, les enjeux paysagers principaux sont liés à la valorisation de la présence du vignoble, ainsi qu’au maintien de la lisibilité des vallons et de la diversité du parcellaire agricole.
Valoriser l’atout spécifique du vignoble
La viticulture participe fortement à l’image et à la réputation du Bas-Armagnac Landais. Même si elle n’est pas majoritaire dans la perception des paysages, la présence du vignoble constitue un atout et un puissant faire valoir pour la qualité de ses paysages. Les vignes, avec leurs parcelles jardinées aux lignes graphiques et leurs domaines viticoles, caractérisent bien la spécificité de cette unité paysagère, que l’on ne retrouve pas ailleurs dans le département des Landes. La vigne est un élément d’un patchwork, intercalée avec d’autres productions agricoles, qui donnent un sentiment d’abondance. Une certaine diversité mérite d’être encouragée pour faire perdurer son charme, à la fois ordonné et jardiné. Il est également important de veiller aux différentes covisibilités, proches ou lointaines, des collines qui offrent une grande visibilité sur les parcelles de vignes.
Pistes d’actions envisageables :
– Mettre en valeur l’entrée des domaines : alignements d’arbres, pin parasol, portails …
– Privilégier une information sobre, harmoniser les enseignes des domaines et des appellations. Eviter les effets de pollution visuelle par des enseignes trop grandes, trop voyantes, trop nombreuses, ou hétéroclites.
– Favoriser la visibilité des vignes le long des routes.
– Porter l’effort de mise en valeur du vignoble en priorité le long des axes routiers et des points en belvédère.
– Préserver le petit parcellaire. Eviter les regroupements trop importants de parcelles.
– Conserver une diversité au sein du parcellaire (prairie, fruitiers, bosquets).
– Renouveler les arbres isolés vieillissants.
– Mettre en valeur les chemins à travers le vignoble. Eviter les revêtements de sol imperméabilisants.
– Constituer des itinéraires pour découvrir le vignoble et mettre en avant ses points forts.
– Maîtriser le développement et la qualité des chais. Prendre en compte la valeur patrimoniale des fermes anciennes. Mettre en valeur les abords des exploitations viticoles et des chais.
Garder la lisibilité des vallons
Les fonds de vallées proposent une découverte plus intime de ce territoire. En complément de hauts ouverts en polyculture, il est intéressant de conserver une certaine ouverture des vallons et des vallées qui autrefois étaient beaucoup plus valorisés par l’agriculture. Le pâturage se maintient à certains endroits, comme par exemple à Mauvezin-d’Armagnac avec des parcelles en herbe remontant jusqu’en haut de coteau. Mais les boisements ou encore les peupleraies ont conquis de nombreux vallons, atténuant ainsi leur lisibilité, parfois les gommant complètement du paysage. Dans ce paysage au relief relativement doux, la perception des coteaux avec les basculements des routes vers le fond, l’ouverture des fonds de vallons autour de la rivière ou d’un plan d’eau peut aussi aider à former des points de repères masqués par la végétation actuellement.
Pistes d’actions envisageables :
– Gérer la végétation pour percevoir le relief du vallon depuis les hauts.
– Surveiller la progression des friches et des boisements, vecteurs de fermeture du paysage. Mettre en place une gestion alternative (petit élevage extensif...) en l’absence de reprise agricole.
– Réfléchir le développement des peupleraies vis-à-vis de l’échelle du vallon ou de la vallée, au regard de leur impact visuel. Fractionner les peupleraies pour éviter les effets d’écran continu.
– Réfléchir à la place du peuplier dans la vallée, notamment aux endroits les plus sensibles : confluences, proximité des bourgs et des ponts.
– Conserver le pâturage des fonds et des coteaux. Maintenir des espaces ouverts en prairie près des cours d’eau. Restaurer la continuité des ouvertures dans les fonds de vallée. Remettre en contact les petites ouvertures proches.
– Dégager des vues depuis les routes de fond de vallées et des versants.
– Mettre en valeur les ponts et leurs abords qui constituent un petit événement.
Maintenir les ouvertures et une diversité dans le parcellaire agricole
Le Bas-Armagnac Landais présente un certain équilibre entre ouverture et fermeture qui crée de vues renouvelées à travers ce territoire. Les espaces agricoles constituent ici une des clés de lecture du paysage et participent à sa qualité. La conservation d’une polyculture offre une certaine diversité et une alternance des cultures et des prés qui constituent le charme de ce territoire. Une attention est suggérée pour le maintien d’un parcellaire de taille variée qui évite l’agrandissement systématique des parcelles. Il ne faut pas oublier la place de l’arbre avec les arbres isolés, les bosquets, les haies, les vergers et les ripisylves, qui modulent l’échelle du paysage et animent les ouvertures. Il serait dommage que l’homogénéisation et la simplification du paysage se généralise plus fortement à travers ce territoire.
Pistes d’actions envisageables :
– Conserver l’équilibre et l’harmonie entre les différents éléments du paysage : prairies, cultures, bosquets, bois.
– Etre vigilant face à l’évolution de la monoculture ou la fermeture des espaces par les boisements et les peupleraies.
– Préserver et renouveler les arbres (haies, arbres isolés) qui accompagnent les parcelles. Concilier le maintien de la trame arborée et l’évolution du parcellaire.
– Maintenir une diversité de taille de parcelles. Limiter la taille des parcelles, notamment sur les pentes, éviter les regroupements de parcelles trop importants. Tenir compte de l’érosion des sols sur les versants. Encourager les rotations de cultures diversifiées.
– Maintenir ou créer un réseau de chemins accessibles sans culs-de-sac, surtout en périphérie des villages. Planter des haies ou des arbres d’essences locales le long des chemins.
– Renouveler des arbres isolés (pins parasol, chênes) qui animent le paysage. Préserver les haies et les arbres autour des prés.
– Pérenniser l’ouverture visuelle des prairies dans les fonds de vallée. Préserver des groupes de pâtures de taille suffisante pour conserver un attrait pour les agriculteurs.
– Surveiller la progression des friches et des boisements, vecteurs de fermeture du paysage. Eviter toute plantation forestière sur les parcelles agricoles. Remobiliser les friches agricoles pour une remise en prairie ou en culture.
– Planter des haies ou des arbres le long des chemins ruraux, aux croisements, aux entrées de champs, aux abords des fermes.
Mettre en valeur la présence de l’eau
L’eau se perçoit dans le Bas-Armagnac Landais de manières bien différentes. Il y a tout d’abord l’évidence des grands étangs de retenue avec leur digue, qui s’affichent dans le paysage et forment de grands miroirs. Puis à l’opposé, il y a la découverte plus intimiste de petites rivières au fond d’un vallon, enfouies sous la végétation. La maitrise de l’eau s’illustre également par les lavoirs qui fournissent une halte rafraichissante. Toute occasion de voir, d’accéder et de s’approprier l’eau est riche de potentiel. La présence de l’eau mérite une mise en valeur réfléchie. A l’échelle du grand paysage l’ouverture visuelle des fonds de vallée permet de révéler la présence des cours d’eau (ligne arborée de la ripisylve, visibilité des méandres, le passage des ponts..). A une échelle plus intime, l’entretien des cours d’eau, leur accessibilité, la mise en valeur des ponts, la gestion des fonds et des ripisylves, participent à produire un paysage attractif. Cela vient également appuyer la démarche Trame verte et bleue des liaisons écologiques. Retrouver le parcours de l’eau doit permettre de retrouver une géographie et une gestion collective du territoire.
Pistes d’actions envisageables :
– Ouvrir les abords des cours d’eau pour les rendre visibles dans le paysage.
– Donner accès au cours d’eau. Créer ou rouvrir des chemins. Retrouver des accès et des emprises publiques le long des cours d’eau dans ou à proximité des villages.
– Ouvrir des vues depuis les routes suivant les fonds de vallée et depuis les routes des versants.
– Donner à voir le cours d’eau, ouvrir la végétation aux abords des ponts qui constituent des points de découverte privilégiés des cours d’eau. Mettre en valeur les petits ouvrages autour de l’eau.
– Gérer la ripisylve pour en faire un point de repère qui signale la présence de l’eau, mais sans la masquer totalement.
– Restaurer le petit patrimoine lié à l’eau, comme les lavoirs ou les fontaines, avec un vocabulaire simple.
– Limiter l’artificialisation des étangs (pentes des berges, végétalisation). En valoriser les accès et la fréquentation si en propriété communale, ou encore par convention.
– Utiliser les leviers d’actions de la politique Trame Bleue/Trame Verte.
Valoriser les itinéraires routiers et les chemins
Les voies de communications constituent une vitrine du territoire et donnent à voir les paysages. Les routes principales comme les départementales (RD 11, RD 35, RD 626) constituent les premiers contacts avec le Bas-Armagnac Landais. Les voies secondaires permettent une découverte plus intime au contact de de la diversité de la polyculture et des vignes. Les voies basculant sur la vallée depuis les coteaux proposent des vues en léger belvédère. Chaque voie met en avant des atouts du paysage à valoriser : point de vue, présence de l’eau, basculement du relief. Il est important de préserver la qualité de ces perceptions et de maîtriser les abords de la route, parfois sollicités par un développement urbain, avec lequel les voies doivent composer. Les aménagements routiers (signalétique, glissières, ouvrages, arbres) ont également une importance dans la qualité des itinéraires et doivent s’adapter au contexte avec simplicité. Les carrefours constituent des lieux d’orientation et de ralentissement qui sont aussi des moments de découverte du territoire à soigner. En prolongement des routes, la connexion avec les chemins apporte autant d’occasion d’arpenter le paysage à une autre vitesse.
Pistes d’actions envisageables :
– Prendre en compte le paysage perçu depuis les routes. Garder des vues depuis les routes de crête.
– Valoriser les événements jalonnant les parcours (pont, point de vue, point de basculement).
– Mettre en place des chartes d’itinéraires. Pérenniser et planter des alignements d’arbres sur des itinéraires choisis. Élaborer des plans de gestion des dépendances vertes et des alignements d’arbres.
– Aménager des aires d’arrêt attractives aux endroits clés du paysage. Les relier à des réseaux de chemins existants.
– Aménager les entrées et les traversées de bourg. Maîtriser l’urbanisation limitrophe de la voie, autour des carrefours ou des échangeurs.
– Améliorer les abords des zones d’activités en façade sur la route. Limiter l’affichage publicitaire et les enseignes en entrée de bourg.
– Porter une attention à l’aménagement des carrefours. Privilégier un aménagement de la périphérie plutôt que de la galette centrale des giratoires. Prôner une sobriété des aménagements en accord avec le cadre rural.
– Retrouver des réseaux de chemins à des endroits stratégiques pour percevoir le paysage : belvédère, berges, espace agricole…
– Préserver un maillage de chemins autour des villages et des bourgs.
– Relier les voies vertes au reste du territoire.
Porter attention au patrimoine bâti
A travers ce territoire on est tout d’abord émerveillé par la présence de petites bastides au charme singulier. Toutes différentes, elles révèlent des compositions urbaines variées et des ambiances intimistes autour d’une architecture de qualité. A travers la campagne se succèdent des châteaux, parfois liés aux domaines viticoles, ou des églises isolées dans les champs ou la forêt. Ils suscitent l’intérêt et l’envie de s’y arrêter. Dans un autre registre, les corps de ferme anciens ne sont pas en reste même si certains subissent les aléas du temps. Ces architectures et ces compositions urbaines assez nombreuses sur un territoire finalement peu étendu, participent à l’attrait du Bas-Armagnac Landais. Ce patrimoine urbain et bâti mérite une attention particulière afin de le préserver ou encore de le valoriser. L’enjeu concerne la qualité du cadre de vie quotidien et l’attractivité de ce territoire.
Pistes d’actions envisageables :
– Inventorier et réhabiliter le patrimoine isolé : ferme, église, chapelle, château...
– Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti et à la spécificité de son implantation. Prendre en compte la variété des modes de construction ; repérer les spécificités pour éviter l’uniformisation. Impliquer les professionnels du bâtiment pour sauvegarder et valoriser cette diversité.
– Réhabiliter et restaurer dans les règles de l’art et en compatibilité avec les caractéristiques spécifiques du bâti ancien (enduits à la chaux, tuiles canal, pans de bois …).
– Créer des réseaux pour mutualiser les moyens (aide technique et financière, liens avec les associations, référence d’artisans spécialisés).
– Alimenter les sites d’information sur toutes les données patrimoniales. Restituer aux habitants la connaissance sur la valeur patrimoniale de leur village.
– Valoriser le patrimoine bâti du village, sa singularité, son histoire. Prendre en compte et valoriser la diversité du patrimoine bâti, sans hiérarchie en fonction de l’ancienneté.
– Eviter l’accolement de lotissements ou de pavillons aux fermes ou maisons de maîtres existantes.
– Veiller à la cohérence des lots en cas de divisions de propriétés pour préserver l’intégrité du bâti patrimonial.
– Veiller à la qualité les adjonctions de bâtiments aux fermes ou maisons de maîtres existantes. Réfléchir à l’implantation et à l’architecture des nouveaux bâtiments agricoles.
– Maintenir la visibilité du bâti patrimonial en évitant l’enfrichement ou des plantations trop denses aux abords.
– Maintenir ou renouveler les arbres identitaires (chênes, pins parasols) qui signalent domaines et fermes.
– Dans les bourgs, réhabiliter et transformer le bâti ancien mitoyen pour répondre à une utilisation qui a évolué (regroupement de maisons, création de jardin ou de garage, recomposition du bâtiment derrière une façade préservée, restructuration d’îlots…).
Maitriser les extensions urbaines et villageoises
Le Bas-Armagnac Landais montre un développement de l’urbanisation bien moins important que toute la partie ouest du département des Landes. Quelques constructions récentes ou des lotissements en périphérie des villages et des bourgs transforment néanmoins la perception de ce territoire. Compte tenu du cadre rural, de l’échelle restreinte des villages et de bourgs, dont certains ont un patrimoine bâti et une structure urbaine remarquable (bastides par exemple), tout développement revêt une sensibilité particulière. L’image des villages, des bourgs et des villes dépend de la qualité urbaine et paysagère de leurs périphéries et de leurs entrées. Les extensions bâties mal positionnées altèrent la lisibilité de la silhouette des bourgs et des villages. L’authenticité des centres anciens peut être pénalisée par la juxtaposition d’extensions trop voyantes, ou de mauvaise qualité. L’urbanisation linéaire et le mitage desservent la qualité des paysages en les banalisant, créant des premiers plans qui occultent les vues. Il est important de dynamiser les centres bourgs, de restaurer et redonner vie aux habitations anciennes ou aux commerces délaissés, plutôt que de systématiquement construire en périphérie du bourg. L’enjeu est de créer de véritables quartiers, reliés au centre, plutôt que des lotissements stéréotypés en vase clos, sans lien avec la logique urbaine du bourg. La construction d’un nouvel équipement ou la rénovation d’une mairie est aussi l’occasion de reconsidérer l’organisation du village avec harmonie.
Pistes d’actions envisageables :
– Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme. Proscrire l’urbanisation linéaire et le mitage. Adapter le développement du bourg à l’objectif de zéro artificialisation nette des sols fixé par la loi climat et résilience.
– Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de résister à la pression foncière urbaine. Eviter la fragmentation des espaces agricoles par des extensions urbaines.
– Affirmer les entrées de bourg et requalifier les voies d’accès.
– Lancer les projets d’amélioration de l’habitat comme le font certaines collectivités.
– Favoriser l’occupation des maisons anciennes délaissées. Redynamiser l’habitat en centre-bourg. Encourager les mutations du bâti pour s’adapter aux usages d’aujourd’hui.
– Requalifier les extensions urbaines en faisant appel à l’urbanisme végétal (mail, avenue plantée) en lien avec le réchauffement climatique. Prévoir des espaces publics structurants (avenue, place, jardin public) ou de liaisons (rues, voies vertes...).
– Encourager le renouvellement urbain en recherchant une densité proche de celles des bourgs anciens . Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Créer de nouvelles voies et éviter les quartiers en cul-de-sac.
– Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Etre vigilant sur l’emplacement, les volumes et les couleurs des nouvelles habitations. Favoriser l’alignement des façades et la mitoyenneté qui font le charme des centre-bourgs.
– Aménager les périphéries des villages. Instaurer des transitions entre les espaces urbanisés et les espaces forestiers ou agricoles : plantations, chemin de tour de village.
– Préserver un maillage de chemins autour des villages.
Mettre en valeur les espaces publics
Suivant la constitution et l’organisation historique des villages, on rencontre différents types d’espaces publics. Les bastides et les villages denses sont organisés sur une base de rues menant à une place principale, formant le cœur historique de l’animation. Leur périphérie s’est étoffée de constructions ou d’espaces de stationnement. Les villages plus étalés, établis au départ à la croisée des routes, offrent des espaces publics plus ouverts et souvent liés à l’église. Un centre bourg animé avec des espaces publics de qualité joue un grand rôle pour l’image de la commune. Ils constituent également le cadre quotidien des habitants, participant à leur attractivité pour venir y habiter, et ainsi maintenir, voire développer la vie locale. L’entrée du bourg doit marquer le passage de la route à la rue et donner une image positive annonçant la qualité interne du centre-bourg. Dans les environnements ruraux, il est important que l’aménagement des espaces publics conserve une belle simplicité. Une vigilance reste de mise pour conserver des centralités attrayantes et habitées, avec des espaces publics de qualité, non standardisés, préservant le charme des lieux.
Pistes d’actions envisageables :
– Aménager les entrées de bourg pour marquer une transition vers le village.
– Préserver le cachet des places et les mettre en valeur. Révéler l’histoire des lieux et soigner la qualité des aménagements.
– Utiliser l’arbre à bon escient pour structurer l’espace des entrées (alignement) ou des places (mail).
– Trouver un équilibre entre stationnement et convivialité des espaces publics.
– Privilégier l’utilisation de matériaux locaux dans les aménagements.
– Utiliser un vocabulaire simple mais de qualité pour les aménagements des espaces publics : sol sablé, pierre, arbres, pelouse, suffisent dans bien des cas à composer des espaces de qualité.
– Aménager des tours de villages attractifs en complément du centre ancien.
– Prévoir dans toute extension urbaine des espaces publics structurants (place, avenue, jardin public, voie verte...) en lien avec le centre bourg.
Mettre en valeur les lieux singuliers du Bas-Armagnac Landais
Labastide-d’Armagnac est une bastide au plan régulier, implantée sur une terrasse de la Douze. Un charme particulier s’en dégage avec ses ruelles étroites, sa place royale et ses arcades, ses façades remarquables par la variété et la qualité de leurs architectures. Un fort enjeu découle de la préservation de cette bastide, de son échelle humaine, en conservant une grande simplicité pour tout aménagement de l’espace public, loin d’une modernité banalisante. Les extensions bâties et les voies d’entrée constituent aujourd’hui une première image du bourg, parfois éloignée de la qualité urbaine et patrimoniale de la bastide.
De nombreuses églises isolées ponctuent le Bas-Armagnac Landais. Elles se découvrent par hasard au détour d’une route ou d’un chemin. A chaque fois c’est une surprise et leur présence loin de toute urbanisation intrigue. Ces églises isolées sont propices à une appropriation et un attachement. Elles constituent des buts de promenade, incitant au calme et au recueillement. Toutes différentes de par leur architecture ou leur situation, elles méritent tout particulièrement d’être mises en valeur avec des aménagements mesurés.
Pistes d’actions pour Labastide-d’Armagnac :
– Gérer la végétation pour révéler la silhouette de la bastide.
– Réfléchir à la qualité ou à l’amélioration des développements périphériques pour éviter la banalisation des abords de la cité.
– Ménager des liens avec le lotissement (venelles, passage, transition…).
– Porter une attention particulière aux voies d’accès et aux entrées : travail sur les accotements, pérennité des alignements d’arbres.
– Mettre en valeur sobrement les abords du petit patrimoine (fontaine, lavoir).
– Prendre soin des alignements ou des mails de platanes sur les espaces de stationnement.
– Rester précautionneux pour l’évolution de la place centrale. Conserver un sol empierré et filtrant, éviter bitume ou béton lavé. Eviter l’implantation de mobilier hétéroclite banalisant l’espace. Retrouver une unité des caniveaux périphériques de recueil de l’eau en pierre. Gérer les extensions saisonnières de terrasses et la privatisation de l’espace.
– Conserver le charme des matériaux anciens pour les sols des ruelles et des passages (pavés hétérogènes de pierre calcaire, grave calcaire compactée, … ).Pistes d’actions autour des églises isolées :
– Restaurer ce patrimoine bâti ancien dans les règles de l’art.
– Conserver la visibilité si possible de l’édifice depuis les routes.
– Considérer la gestion d’ensemble de la parcelle pour éviter la trop grande proximité des arbres ou des cultures et valoriser chaque lieu particulier.
– Gérer la végétation, éviter les plantations horticoles, conserver une simplicité d’aménagement.
– Prévoir une aire de stationnement discrète à proximité, pour éviter les stationnements dégradants les abords.
– Faire connaître les circuits de découverte comme sur la commune de Parleboscq.