Repères géographiques du Bas-Armagnac Landais
Dernière mise à jour : 1er février 2023
RELIEF ET EAU
Un relief ondulé de collines et de vallons
Le Bas-Armagnac Landais présente un relief doux de collines et de petits vallons. La pente générale est en descente vers le nord-ouest, ce qui correspond à la progression allant du piémont pyrénéen (Bas-Armagnac gersois) vers le plateau landais. Les altitudes s’échelonnent entre 51 m dans la vallée du Midou, à son entrée dans le Marsan, et 182 m sur les hauteurs de Parleboscq, en limite avec le Gers. La partie située à l’est de la vallée de la Douze est surélevée avec des altitudes moyennes autour des 150 m, tandis qu’à l’ouest de la Douze, les altitudes moyennes sont plus basses, vers 110 m environ.
Suivant la pente générale, les cours d’eau principaux sont orientés sud-est/nord-ouest. La Douze et le Midou drainent ce territoire. La Douze sillonne au sein d’une vallée à fond plat large de plus d’un kilomètre, dominée par des coteaux doux s’élevant de 20 à 40 m. Le Midou sculpte une vallée à peu près identique, avant de s’encaisser en amont de Villeneuve-de-Marsan. Les nombreux vallons secondaires des petits affluents sculptent un modelé doux, où les directions des vallons sont rarement lisibles, donnant l’impression d’un paysage collinaire où les dénivelées ne dépassent que rarement les 20 à 30 m.
De nombreux étangs
De nombreux étangs ont été aménagés dans les fonds des petits vallons, se succédant parfois en chapelet comme dans la vallée du Ludon. Parfois reliés entre eux, ils servaient de réservoir d’eau mais aussi de pêcherie. Certains d’entre eux sont toujours utilisés pour la pisciculture ou pour les loisirs nautiques.
ROCHE ET SOL
L’avancée du plateau molassique tertiaire
En continuité avec la partie gersoise, le Bas-Armagnac landais est constitué par l’avancée vers le nord-est des dépôts continentaux successifs du Tertiaire : molasses miocènes recouvertes par les sables fauves puis par les glaises bigarrées. La proximité du sable des landes est rappelée par quelques dépôts éoliens superficiels auxquels se mêlent des limons et des phénomènes d’altération des roches de surface qui concourent à la prééminence des formations superficielles sableuses et limoneuses.
Les glaises bigarrées occupent les parties les plus hautes, particulièrement dans le secteur un peu isolé et tourné vers la Gélise de Gabarret – Parleboscq où les elles forment une crête nord-sud assez nette.
Deux crêtes structurales de part et d’autre de la Douze
Deux déformations affectant les couches géologiques de part et d’autre de la Douze font remonter, et plus rarement affleurer, les terrains plus anciens. Au nord, l’anticlinal de Roquefort – Barbotan affecte suffisamment les couches du Secondaire (calcaires jurassiques et crétacés) qui apparaissent dans les vallées près de Saint-Julien-d’Armagnac, Lagrange. Les collines culminant vers 150 m et dominant d’une trentaine de mètres le réseau hydrographique sont assez nettement dessinées et contrastent avec le plateau de la Haute Lande dont le bord dessine précisément la limite des deux unités de paysage. Au sud, entre la Douze et le Midou, le bombement, bien que de moindre ampleur, a permis l’enfoncement des vallées du Frêche et de ses affluents au sud d’une crête qui s’étend vers l’ouest jusqu’à Pouydesseaux. Au sud du Midou, l’érosion du plateau forme un ensemble sans grande ligne de force.
Traversant l’unité de paysage, les vallées de la Douze et du Midou y étalent assez largement des terrasses alluviales dont les plus hautes (Fx, terrasses du Riss) se raccordent au plateau tertiaire avec un faible dénivelé alors qu’elles se trouvent souvent plus nettement perchées au-dessus des terrasses récentes (Fy, terrasse du Würm ou post-glaciaire longeant les cours d’eau).
Des sols lessivés, non calcaires
Les différents sables du substrat, les altérations limoneuses, la présence d’argile influencent la palette des sols du Bas-Armagnac Landais qui sont principalement des sols profonds lessivés, non calcaires, dépourvus d’éléments grossiers sauf sur certains versants où les colluvions sont importantes.
Les déclinaisons vers des formes de sols bruns ou en fonction de l’hydromorphie orientent une occupation du sol assez partagée entre vignes, céréales, prairies, forêts de feuillus, peupleraies, et quelques pinèdes.
Les vignes occupent des sols limoneux sensibles à la battance développés sur les hauteurs, dans les sables fauves. L’absence de calcaire contribue à la différenciation du Bas-Armagnac avec le Haut-Armagnac et la Ténarèze situés dans le Gers.
AGRICULTURE
La vigne, élément de la polyculture
Le Bas-Armagnac Landais recouvre la frange ouest de l’appellation Bas-Armagnac, qui s’étend essentiellement dans le Gers et sur une petite partie du Lot-et-Garonne. L’aire d’appellation concerne ainsi 25 communes landaises.(Pour en savoir plus, voir Le Vignoble Landais)
La vigne s’accroche au flanc des collines et occupe les petits plateaux au sommet des coteaux. Le vignoble n’est pas dominant, les parcelles de vigne s’intercalent entre cultures, prairies et bois. Les parcelles sont de taille modeste, autour des 2 à 4 ha, formant parfois des ensembles d’une dizaine d’hectares.
Le maïs, culture dominante
Le Bas-Armagnac landais a été longtemps un pays de polyculture-élevage avec petites exploitations. Le maïs reste, comme partout au sud de l’Adour, la culture dominante, occupant 60% de la SAU, il est accompagné de céréales à paille et d’oléagineux.
Les prairies occupent les fonds de vallons ou des pentes, soit environ 10 % de la SAU. L’élevage est essentiellement dominé par l’élevage bovin viande. De nombreuses exploitations possèdent également des ateliers d’élevage de volaille maigre ou de canard gras.
- Si la vigne fait la réputation du Bas-Armagnac, c’est le maïs qui domine très largement les superficies agricoles. Escalans
- La vigne (ici à gauche) participe à la polyculture-élevage du Bas-Armagnac Landais. Arthez-d’Armagnac
- Cultures et vignes se répartissent sur les hauts, laissant bois et prairies sur les pentes et dans les fonds. Hontanx
ARBRE ET FORET
Le Bas-Armagnac est parfois appelé Armagnac Noir en raison des nombreuses masses boisées qui ouvrent et ferment les horizons. Cette appellation fait toutefois plutôt sens vis-à-vis des paysages de l’Armagnac gersois, globalement moins arborés.
Le Bas-Armagnac Landais est un territoire de frange où se mélangent feuillus et pins maritimes, ces derniers devenant omniprésents au nord de Gabarret, marquant ainsi l’entrée sur le plateau landais et son immense pinède.
Pendant longtemps, les forêts armagnacaises ont offert aux hommes le matériau de base pour leur habitation. Les chênaies fournissaient le bois d’œuvre des charpentes et des colombages. Le Chêne, et plus particulièrement le Chêne pédonculé, était utilisé dans la tonnellerie, pour fabriquer les pièces dans lesquelles vieillissent les eaux de vie d’Armagnac.
Les petits bois de pins, en population pure ou mixte avec des feuillus, occupent en général des hauts de versants et de collines. Les bois de feuillus (Chêne pédonculé, Chêne rouvre, Chêne tauzin, Charme, Robinier, Châtaignier) accompagnent les pentes des vallons, avec leurs colluvions à cailloutis ou leurs mollasses, ainsi que quelques fonds (importantes Aulnaies).
Des peupleraies dans les fonds
De nombreuses peupleraies occupent les fonds de vallon notamment dans la vallée de la Douze à Mauvezin-d’Armagnac ou dans la vallée du Midou (Arthez-d’Armagnac, Montégut).
- Les bois de pins, sur les hauteurs, sont souvent au contact des feuillus qui occupent les pentes et les fonds. Escalans
URBANISME
Un habitat dispersé
Le Bas-Armagnac Landais ne possède pas de villes ou de bourgs importants mais dispose d’une multitude de villages, de hameaux et de fermes isolées, pour la plupart implantés sur les hauts des reliefs. Les fermes forment ainsi un maillage dense avec une interdistance de 400 à 600 m entre elles.
La plupart des communes sont des villages avec une population inférieure à 300 habitants. Dans ce contexte, les communes de Labastide-d’Armagnac (685 hab), Hontanx (553 hab), Parleboscq (512 hab) constituent des pôles secondaires.
Des pôles urbains périphériques
Aux marges du Bas-Armagnac Landais, se retrouvent plusieurs villes et bourgs importants : Villeneuve-de-Marsan (2 400 habitants), Saint-Justin (980 habitants), Gabarret (1 300 habitants) jouent ainsi le rôle de pôles urbains principaux.
Des châteaux et des villages qui reflètent la prospérité liée à la vigne
Le patrimoine bâti est une caractéristique forte du Bas-Armagnac Landais. Châteaux (Betbezer-d’Armagnac, Labastide-d’Armagnac, Montégut…), mottes féodales (Hontanx, St-Julien-d’Armagnac), églises isolées (Parlebosq, Escalans), maisons de maître (Arthez-d’Armagnac), fermes en U… ont essaimé dans le paysage et dans les villages.
Des bastides aux formes régulières
Labastide-d’Armagnac présente une structure urbaine à trame régulière, organisée autour d’une place centrale. Aux confins du Bas-Armagnac Landais et des Petites Landes, la bastide de St-Justin est parfois considérée comme partie prenante du Bas-Armagnac.
PATRIMOINE
Patrimoine culturel
Entre bastides, châteaux, églises, étangs, le Bas-Armagnac Landais possède de nombreux atouts.
Les bastides concentrent logiquement une grande partie des protections patrimoniales : sites inscrits de la Place Notre-Dame et ses abords (Labastide-d’Armagnac), Site urbain de St-Justin, site inscrit du Bas-Armagnac (Betbezer-d’Armagnac, Labastide-d’Armagnac, Lagrange, Mauvezin- d’Armagnac).
Les nombreux étangs et chapelles du Bas-Armagnac Landais sont également concernés par des protections avec les sites inscrits du Lac de la Gaube (Arthez-d’Armagnac) et de la Chapelle de Géou et ses abords (Labastide-d’Armagnac).
De nombreux châteaux et églises sont protégés au titre des monuments historiques : châteaux d’Aon à Hontanx, de Ravignan à Perquie… ; églises de Montégut, de Gaube, de Bourdalat, d’Hontanx… Enfin sur ce territoire viticole, citons l’alambic du domaine d’Ognoas inscrit en 2006 à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques.
Patrimoine naturel
Les inventaires et les protections naturalistes concernent essentiellement les boisements feuillus et les milieux humides des fonds de vallées et des abords des étangs :
– Site Natura 2000 du « Réseau hydrographique du Midou et du Ludon »
– Znieff de l’étang de Gaube et marais environnants, Réseau hydrographique du Midou, vallées de la Douze et de ses affluents…
– Espaces Naturels Sensibles des étangs de Lamarque à Hontanx et de Sabaille à Créon-d’Armagnac.
BIBLIOGRAPHIE
– SCoT des Landes d’Armagnac. 2019
– Atlas des sites classés et inscrits des Landes. Diren Aquitaine. 2009
– ZPPAUP de Labastide-d’Armagnac. 2005
– Atlas des paysages des Landes. CD 40. 2004
– Inventaire des paysages du Gers, Bas Armagnac. CR et DREAL Midi-Pyrénées. 2002
– Les bastides d’Armagnac. Société académique d’architecture. 1992