Dynamiques et enjeux paysagers des Vallées des Gaves
Dernière mise à jour : 17 juillet 2023
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DYNAMIQUES
La comparaison des cartes et photos aériennes permet de révéler les évolutions du paysage. L’exemple choisi se situe aux alentours de Peyrehorade.
Les Vallées des Gaves à la fin du XIXe siècle
La carte d’Etat-major montre un territoire agricole où les cultures (en beige) s’imposent. Les prairies (bleu-vert) restent rares et quelques vignes (gris) occupent les coteaux. La fin du XIXe correspond à un optimum de la population rurale et les terres sont valorisées au maximum par l’agriculture et l’élevage, ne laissant que peu de place aux espaces boisés (vert pâle) qui n’occupent que quelques pentes fortes des coteaux ou des fonds inondables.
Le cours des Gaves est fluctuant, avec des iles, des élargissements et des resserrements du lit. Le fond de vallée est dénué de toutes constructions hormis de rares granges accrochées au chemin de halage.
Les bourgs et villages sont implantés en pied de coteau, légèrement surélevés pour limiter le risque d’inondation, comme à Oeyregave ou à Peyrehorade.
La ville de Peyrehorade est implantée en contre-bas de la colline d’Apremont, dont le versant est occupé par des vignes. Ville médiévale en forme de « rue bastide », elle est dotée d’une muraille et de deux portes fortifiées qui disparaitront dans le courant du XIXe siècle. La batellerie occupe les quais le long des Gaves Réunis. Le premier pont est construit en bois en 1837.
Les vallées des Gaves, un axe de communication
Dans les collines et dans les vallées, la plupart des voies sont encore des chemins assurant une desserte locale. Deux axes suivant les vallées sont de réelles routes : la route nationale 817 reliant Bayonne à Orthez, et la route reliant Peyrehorade à Sorde-l’Abbaye. On peut noter également la voie ferrée Bayonne-Orthez qui emprunte également l’axe des vallées de l’Adour et des Gaves. La batellerie qui a permis le développement de Peyrehorade va péricliter à partir du milieu du XIXe siècle, avec la concurrence de la nouvelle voie ferrée.
Les Vallées des Gaves au milieu du XXe siècle
La photographie aérienne des années 1950-65 permet de préciser l’occupation du sol.
Le cours des Gaves Réunis a été régulé, il n’y a plus d’iles et le lit est désormais régulier, fixé par les digues qui l’entourent.
Dans les barthes de la vallée des Gaves Réunis, apparait un ensemble de parcelles allongées en lanière, mesurant chacune autour d’un demi-hectare. Ce parcellaire agricole de petite taille est adapté à la traction animale encore en pratique. De nombreuses haies et des alignements de fruitiers les délimitent, composant un paysage arboré semi-bocager.
Dans les collines, le vignoble a reculé à partir de la fin du XIXe siècle, sous les attaques successives du phylloxéra, du mildiou et de l’oïdium. La photo aérienne illustre la progression des boisements qui ont gagnés sur les anciennes vignes et sur quelques prés pentus.
De grands axes soulignés par des alignements majestueux
La mise en valeur du territoire s’est traduite par la transformation de nombreux chemins en routes bitumées. Le long des routes principales, de grands alignements de platanes ont été plantés, qui soulignent ces axes dans le paysage. C’est notamment le cas le long de la RN817, le long de la route de Sorde-l’Abbaye, mais également le long de la nouvelle route traversant la vallée dans le prolongement du nouveau pont de Peyrehorade construit en 1944.
Des faubourgs qui s’étirent
Les extensions urbaines commencent à coloniser les entrées est et ouest de Peyrehorade, formant des faubourgs peu denses qui s’étirent le long de la route nationale, brouillant la lecture de l’entrée de la ville. Il en va de même de l’autre côté du pont ou les habitations colonisent les abords de la route et du pont.
Les Vallées des Gaves aujourd’hui
La photographie aérienne contemporaine met en évidence l’évolution des systèmes agricoles. Suite à la mécanisation agricole de l’après-guerre, le parcellaire a changé d’échelle. Dans la vallée, les parcelles de maïs font désormais de 5 à 15 ha. Les arbres et les haies ont disparu, laissant place à un paysage largement ouvert.
Les vergers de kiwi, apparus dans les années 1980, forment des parcelles plus réduites aux abords des Gaves Réunis, amenant une autre échelle de paysage.
Les peupleraies et les bois des versants
L’arbre a disparu du parcellaire agricole mais il s’est développé en contrepartie sur les coteaux. Les terres pentues qui étaient autrefois valorisées par l’agriculture, sont désormais reconquises par les bois. Les peupleraies ont également fait leur apparition, formant de vastes boisements homogènes dans les barthes boisées et plus ponctuellement en bord des Gaves.
Des extensions urbaines qui forment des conurbations
Les extensions urbaines sur la terrasse en rive droite sont spectaculaires. Peyrehorade qui s’étirait sur moins d’un kilomètre sur la carte d’Etat-major, s’étale désormais sur environ 5 km de longueur, formant une longue conurbation avec Orthevielle et Cauneille, le long de la RD817. Activités, lotissements et urbanisation linéaire, composent un tissu urbain lâche, qui s’étire sur de vastes surfaces et dilue l’entrée des villes.
Le fond de vallée est moins impacté par l’urbanisation à cause des risques d’inondation, mais des quartiers d’urbanisation linéaire y apparaissent néanmoins le long de la route vers Oeyregave.
Des infrastructures nouvelles
La vocation historique d’axe de communication des vallées des Gaves s’est renforcée avec l’autoroute A64 reliant Bayonne à Pau et avec la bretelle A641 qui amorce la liaison vers l’A63.
ENJEUX PAYSAGERS
Dans les Vallées des Gaves, les enjeux paysagers principaux sont liés au maintien de la lisibilité des vallées et de la diversité du parcellaire agricole, ainsi qu’à la valorisation du riche patrimoine bâti et urbain.
Accentuer la lisibilité des vallées
Cette unité paysagère des Gaves se démarque nettement du reste des Landes. C’est la seule avec des vallées couloirs aussi marquées et identifiables. Mais force est de constater qu’aujourd’hui cette lisibilité, à l’échelle de la vallée et du grand paysage, s’est amoindrie. Les cartes postales anciennes révèlent ainsi des perceptions que l’on perd en partie aujourd’hui. Et ceci notamment depuis les situations en belvédère des coteaux qui donnent à voir la géographie avec une belle ampleur telles les silhouettes urbaines proches de l’eau ou sur les coteaux, ou encore la présence des Gaves dans le paysage. Les déplacements physiques comptent aussi, avec les points de basculement dans la vallée depuis les coteaux. L’enjeu est de favoriser la perception et la lecture du relief, tant depuis les hauts que dans le fond des vallées.
Pistes d’actions envisageables
– Conserver et mettre en valeur des points de vue (belvédère) sur la vallée depuis les coteaux.
– Maintenir des vues transversales à la vallée (covisibilité des versants).
– Conserver des vues sur le cours d’eau depuis les coteaux et les routes.
– Eviter une trop grande fermeture visuelle des versants.
– Maîtriser l’urbanisation des lieux sensibles en belvédère. Mettre en valeur les sites d’implantations villageoises dans la vallée.
– Gérer les points de basculement dans la vallée pour les rendre bien perceptibles. Ouvrir des vues sur la vallée depuis les routes.
– Gérer et entretenir la ripisylve qui signale le passage de l’eau.
– Réfléchir à la place du peuplier dans la vallée, notamment aux endroits les plus sensibles. Eviter les plantations de peupliers à proximité des confluences, des bourgs et des ponts.
– Conserver un cordon de prairies en fond de vallée le long de l’eau.
– Gérer la végétation pour permettre la vue sur l’eau, notamment aux abords des ponts, des routes et des villages.
Maintenir une diversité dans le parcellaire agricole
Les vallées des Gaves forment des couloirs avec des fonds plats. On perçoit une certaine diversité agricole, notamment avec la culture des kiwis ou des vergers qui apporte une touche graphique. Cependant, le développement de la maïsiculture a entrainé une simplification du paysage par l’agrandissement des champs. Les espaces agricoles constituent ici une des clés de lecture du paysage et participent à sa qualité. Le charme de ce territoire tient à la conservation de cultures diversifiées et à l’alternance de parcelles de tailles variées. Il ne faut pas oublier le rôle de l’arbre avec les arbres isolés, les bosquets, les haies, et les ripisylves, qui modulent l’échelle du paysage et animent les ouvertures. Il serait dommage que l’homogénéisation et la simplification du paysage se généralise plus fortement à travers ce territoire.
Pistes d’actions envisageables :
– Conserver l’équilibre et l’harmonie entre les différents éléments du paysage : prairies, cultures, vergers, bosquets, bois.
– Etre vigilant face à la monoculture et à l’extension des parcelles. Encourager les rotations de cultures diversifiées.
– Maintenir une diversité de taille de parcelles. Limiter la taille des parcelles, notamment sur les pentes, éviter les regroupements de parcelles trop importants.
– Concilier le maintien de la trame arborée et l’évolution du parcellaire. Renouveler des arbres isolés qui animent le paysage. Préserver les haies champêtres et les arbres autour des champs.
– Au-dessus des vergers, privilégier des filets anti-grêles de couleur sombre. Eviter les filets clairs qui focalisent les regards. Privilégier des essence locales pour les haies qui bordent les vergers.
– Maintenir ou créer un réseau de chemins accessibles sans culs-de-sac, surtout en périphérie des villages.
– Planter des haies ou des arbres d’essences locales le long des chemins ruraux, aux croisements, aux entrées de champs, aux abords des fermes.
– Surveiller la progression des friches et des boisements, vecteurs de fermeture du paysage, notamment sur les coteaux. Eviter toute plantation forestière sur les parcelles agricoles.
– Dans les fonds humides, trouver un équilibre entre gestion agricole et préservation des milieux naturels qui constituent des paysages particuliers.
Porter attention au patrimoine bâti
Les Vallées des Gaves se distinguent par la richesse et la spécificité de leur patrimoine architectural et urbain, liées à leur situation stratégique le long d’un ancien axe de circulation, et par des sites d’implantation calés sur la géographie marquée des vallées. Ainsi l’abbaye de Sorde-l’Abbaye montre une situation directement au contact de la rivière avec des granges accessibles depuis l’eau. Le château de Montréal, à Peyrehorade, se dresse non loin de la berge. L’église de Cauneille signale le centre du village depuis le fond de la vallée. La bastide d’Hastingues avec son église massive et sa porte fortifiée occupe un site défensif dominant les Gaves Réunis et présente encore une forme compacte autour des deux rues parallèles. Ces architectures et ces compositions urbaines participent à l’attrait des Vallées des Gaves. Ce patrimoine mérite une attention particulière afin de le préserver et de le valoriser. L’enjeu patrimonial concerne aussi le bâti des villages et des fermes qui participe à la qualité du cadre de vie quotidien et à l’attractivité de ce territoire.
Pistes d’actions envisageables :
– Inventorier et réhabiliter le patrimoine ancien : ferme, église, chapelle, château...
– Valoriser le patrimoine bâti du village, sa singularité, son histoire. Prendre en compte et valoriser la diversité du patrimoine bâti, sans hiérarchie en fonction de l’ancienneté.
– Veiller à la cohérence des lots en cas de divisions de propriétés pour favoriser l’intégrité du bâti et son avenir.
– Maintenir la visibilité du bâti patrimonial en évitant l’enfrichement ou des plantations trop denses aux abords.
– Sensibiliser les propriétaires à l’intérêt du bâti et à la spécificité de son implantation. Prendre en compte la variété des modes de construction ; repérer les spécificités pour éviter l’uniformisation. Impliquer les professionnels du bâtiment pour sauvegarder et valoriser cette diversité.
– Alimenter les sites d’information sur toutes les données patrimoniales. Restituer aux habitants la connaissance sur la valeur patrimoniale de leur village.
– Dans les bourgs, réhabiliter et transformer le bâti ancien mitoyen pour répondre aux usages actuels : regroupement de maisons, création de jardin ou de garage, recomposition du bâtiment derrière une façade préservée, restructuration d’îlots…
– Prendre en compte les logiques d’implantation du bourg dans son site, valoriser les éléments qui donnent au bourg son côté unique.
– Révéler le site d’origine d’implantation des villages en fonction du relief ou de la présence de l’eau.
– Respecter l’échelle du village et sa silhouette dans son développement. Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Harmoniser le développement en fonction du relief. Maitriser les développements urbains sur les versants et en pied de relief, particulièrement visibles depuis les villages perchés. Prendre en compte la forme urbaine du village et son site dans les projets d’extension.
Mettre en valeur la présence de l’eau
La particularité de cette unité paysagère est tout d’abord la présence de bourgs qui présentent une proximité ou même composent avec les Gaves. Certains bourgs avaient des ports sur la rivière alors voie de commerce et de communication. Par rapport au territoire landais, ces rivières se distinguent par leur ampleur et leur puissance. Elles sont plus larges et plus profondes, avec un débit plus fort, et une couleur bleue-verte liée à leur origine montagnarde. Toute occasion de voir, d’accéder et de s’approprier l’eau est riche de potentiel. La présence de l’eau mérite une mise en valeur. A l’échelle du grand paysage l’ouverture visuelle des fonds de vallée permet de révéler la présence des cours d’eau (ligne arborée de la ripisylve, visibilité des méandres, vue depuis les ponts..). D’autre part, la présence des carrières suppose une vigilance quant à leur impact visuel durant l’exploitation et à leur devenir par la suite. A une échelle plus intime, l’entretien des cours d’eau, leur accessibilité, la mise en valeur des ponts, la gestion des fonds et des ripisylves, participent à produire un paysage attractif. Cela vient également appuyer la démarche Trame verte et bleue des liaisons écologiques. Retrouver le parcours de l’eau doit permettre de retrouver une géographie et une gestion collective de ce territoire.
Pistes d’actions envisageables :
– Gérer la ripisylve pour en faire un point de repère qui signale la présence de l’eau, mais sans la masquer totalement.
– Donner accès au cours d’eau. Créer ou rouvrir des chemins. Retrouver des accès et des emprises publiques le long des cours d’eau dans ou à proximité des villages.
– Donner à voir le cours d’eau, ouvrir la végétation aux abords des ponts et des villages qui constituent des points de découverte privilégiés des cours d’eau. Mettre en valeur les petits ouvrages autour de l’eau.
– Mettre en valeur le patrimoine lié à l’eau : ancien port, quai, pont, lavoir, fontaine…
– Mettre en scène ou aménager les façades urbaines ou les bords des villages sur les Gaves.
– Tisser des liens entre les villages et la rivière. Aménager les espaces publics attractifs le long de l’eau.
– Encourager les usages de batellerie pour renforcer la rivière comme lieu d’accès et de perception au paysage et au territoire.
– Utiliser les leviers d’actions de la politique Trame Verte et Bleue.
– Veiller à l’impact paysager des gravières et accompagner leur reconversion.
Maitriser le développement urbain et préserver les silhouettes villageoises
Dans ces vallées, le développement urbain est relativement dynamique et prend des formes variées : du lotissement accolé à un centre historique, à une colonisation des abords de la RD 817 sur plusieurs kilomètres à l’est de Peyrehorade. Les extensions en auréole, le long des routes d’accès ou de transit, voire du mitage, induisent une banalisation du paysage. La vigilance doit donc rester forte quant à la localisation et la qualité des développements urbains. Il est important de promouvoir à l’avenir des modes de développement différents plus en harmonie avec ces paysages. La réflexion doit également porter sur la dynamisation du centre-bourg, en restaurant et en redonnant vie aux habitations anciennes ou aux commerces délaissés, plutôt que de systématiquement construire en périphérie du bourg. Il est intéressant de réfléchir à la forme et à l’implantation des nouvelles constructions, aux connexions avec le centre bourg et à un développement harmonieux avec le site d’implantation du village ou du bourg. L’enjeu est de créer de véritables quartiers, reliés au centre, plutôt que des lotissements stéréotypés en vase clos, sans lien avec la logique urbaine du bourg.
Pistes d’actions envisageables :
– Prôner un développement durable et économe de l’espace dans les documents d’urbanisme. Proscrire l’urbanisation linéaire et le mitage. Adapter le développement du bourg à l’objectif de Zéro Artificialisation Nette des sols.
– Donner aux espaces agricoles une reconnaissance et une protection forte leur permettant de rivaliser avec la pression foncière urbaine. Eviter la fragmentation des espaces agricoles.
– Maintenir des coupures non-bâties entre les centres urbains.
– Affirmer les entrées de bourg et requalifier les voies d’accès.
– Favoriser l’occupation des maisons anciennes délaissées. Redynamiser l’habitat en centre bourg. Accompagner les mutations du bâti pour s’adapter aux usages d’aujourd’hui.
– Requalifier les extensions urbaines en faisant appel à l’urbanisme végétal en lien avec le réchauffement climatique. Prévoir des espaces publics structurants ou de liaisons.
– Encourager le renouvellement urbain en retrouver une forme de densité proche de celles des bourgs anciens. Envisager d’autres formes d’urbanisation que le lotissement ou l’étalement urbain au profit de quartiers reliés avec le centre bourg. Créer de nouvelles voies et un maillage viaire.
– Préserver la silhouette groupée des villages et des bourgs. Etre vigilant sur l’emplacement, les volumes et les couleurs des nouvelles habitations. Favoriser l’alignement des façades et la mitoyenneté qui font le charme des centre-bourgs.
– Empêcher le mitage des environs du village.
– Aménager avec soin les périphéries des villages : plantations, chemin de tour de village.
– Requalifier les abords des zones d’activités le long des axes et des entrées de villes.
Mettre en valeur les espaces publics
Suivant la constitution et l’organisation historique des villages, on rencontre différents types d’espaces publics. Les bastides et les villages denses sont organisés sur une base de rues menant à une place principale, formant le cœur historique de l’animation. Certaines vues sont possibles vers le paysage environnant (Hastingues). Leur périphérie s’est étoffée de constructions ou d’espaces de stationnement. D’autres, comme Peyrehorade, offrent de grandes places ombragées de platanes de haut-jet ou palissés, but potentiel de promenade. Plus globalement, un centre bourg animé avec des espaces publics de qualité joue un grand rôle pour l’image de la commune. Les espaces publics constituent le cadre quotidien des habitants, participant à l’attractivité des communes. L’entrée du bourg doit marquer le passage de la route à la rue et donner une image positive annonçant la qualité interne des lieux. Dans les environnements ruraux, il est important que l’aménagement des espaces publics conserve une belle simplicité. Une vigilance reste de mise pour conserver des centralités attrayantes et habitées, avec des espaces publics de qualité, non standardisés, préservant le charme des lieux.
Pistes d’actions envisageables :
– Aménager les entrées pour marquer une transition vers le village ou le bourg.
– Préserver le cachet des places et les mettre en valeur. Révéler l’histoire et soigner la qualité des aménagements.
– Trouver un équilibre entre stationnement et convivialité des espaces publics.
– Mettre particulièrement en valeur les situations en belvédère. Aménager ave soin les premiers plans et les vues et être vigilent sur ce qui est perçu en contre-bas.
– Utiliser l’arbre pour structurer l’espace des entrées (alignement) ou des places (mail). Préserver et soigner les mails de platanes palissés à l’horizontale qui constituent un patrimoine végétal original des places landaises.
– Privilégier l’utilisation de matériaux locaux dans les aménagements.
– Utiliser des matériaux simples mais de qualité pour les aménagements des espaces publics : sol sablé, pierre, arbres, pelouse, suffisent dans bien des cas à composer des espaces de qualité.
– Aménager des promenades piétonnes et des boucles de chemins attractifs en complément du centre ancien en transition avec la campagne.
– Prévoir dans toute extension urbaine des espaces publics structurants en lien avec le centre bourg.
– Créer des liaisons avec les secteurs de développement. Donner une place aux circulations douces.
Valoriser les itinéraires routiers et les chemins
Les Vallées des Gaves ont toujours constitué des axes de communication importants donnant à la rivière et aux routes un rôle important dans la vie de ce territoire. Les RD817 et RD29 suivent le fond des vallées non loin de la rivière par endroit. Les voies basculant sur la vallée depuis les coteaux proposent des vues en léger belvédère. Les voies secondaires permettent une découverte plus intime au contact de la diversité de la polyculture et des vergers. Chaque voie met en avant des atouts du paysage à valoriser : point de vue, présence de l’eau, rupture de pente. Il est important de préserver la qualité de ces perceptions et de maîtriser les abords de la route, parfois sollicités par un développement urbain, avec lequel les voies doivent composer. Les aménagements routiers (signalétique, glissières, ouvrages, arbres) ont également une importance dans la qualité des itinéraires et doivent s’adapter au contexte avec simplicité. Les carrefours constituent des lieux d’orientation et de ralentissement qui sont aussi des moments de découverte du territoire à soigner. En prolongement des routes, la connexion avec les chemins apporte autant d’occasion d’arpenter le paysage à une vitesse plus douce.
Pistes d’actions envisageables :
– Prendre en compte le paysage perçu depuis les routes. Donner à voir la rivière depuis les voies sur berges et les ponts.
– Valoriser les événements jalonnant les parcours (pont, point de vue, point de basculement dans la vallée).
– Pérenniser et planter des alignements d’arbres sur des itinéraires choisis. Élaborer des plans de gestion des dépendances vertes et des alignements d’arbres.
– Aménager des aires d’arrêt attractives aux endroits clés du paysage. Les relier à des réseaux de chemins existants.
– Aménager les entrées et les traversées de bourg. Maîtriser l’urbanisation limitrophe de la voie, autour des carrefours ou des échangeurs.
– Requalifier les traversées ou les contournements. Transformer des routes en boulevards urbains si nécessaire.
– Améliorer les abords des zones d’activités en façade sur la route. Limiter l’affichage publicitaire et les enseignes en entrée de bourg.
– Porter une attention à l’aménagement des carrefours. Privilégier un aménagement de la périphérie du giratoire plutôt que des aménagements anecdotiques de la galette centrale. Prôner une sobriété des aménagements en accord avec le cadre rural.
– Retrouver des réseaux de chemins à des endroits stratégiques pour percevoir le paysage : belvédère, berges, espace agricole…
– Préserver un maillage de chemins autour des villages et des bourgs.