Lire un paysage, l’approche sensible

Dernière mise à jour : 31 janvier 2024

  5 sens pour ressentir

Savoir lire un paysage, c’est d’abord le ressentir dans son ensemble. Les paysages s’appréhendent par la vue, mais également par le toucher (textures, chaleur, froid, humidité…), l’odorat, l’ouïe (le bruit, les sons, le calme) et le goût (les baies et les fruits, la cuisine du terroir). Si le toucher et le goût sont des sens de proximité, l’ouïe, l’odorat et la vue nous permettent d’analyser notre environnement plus large. L’odorat est un sens qui laisse une prégnance longue qui a une capacité à nous faire remonter dans l’espace et le temps (la madeleine de Proust). La vue reste toutefois notre sens dominant pour appréhender notre environnement.

L’ANALYSE VISUELLE
L’analyse visuelle d’un paysage passe par deux phases successives : d’abord le balayage focal puis le filtrage des signaux captés par notre cerveau par référence à notre expérience et à nos connaissances.
LE BALAYAGE
Pour percevoir un paysage, notre regard l’explore par d’incessants mouvements de balayage en apparence désordonnés. Lors de cette exploration, des signaux privilégiés attirent son attention, en quelque sorte appellent le regard.
LE FILTRAGE
Ces éléments qui appellent et guident nos regards sont ensuite analysés par notre cerveau. Sont ainsi repérés les lignes de force du paysage (formes du relief, crête sur l’horizon, lignes des haies, bandes boisées, route) qui cadrent et orientent les regards, les points d’appels visuels (habitation isolée, bâtiment agricole) qui focalisent l’attention, les rythmes des haies et des champs, les couleurs et les textures...

L’appareil oculaire est ainsi conçu que seule une petite partie de la rétine, qui tapisse le fond de l’œil, permet de voir en couleur et en relief. Ce qui fait que pour percevoir un paysage, notre regard l’explore par d’incessants mouvements de balayage de cette vision dite « focale ». Lors de cette exploration, des signaux privilégiés attirent son attention ; ce sont autant d’appels visuels que l’on peut recenser. Ainsi, les formes dominantes des lignes de force d’un relief caractéristique, les limites visuelles qui arrêtent le regard (une lisière, l’alignement des façades dans la rue), les points d’appel visuels qui l’attirent (un château, un clocher), les éléments répétitifs qui donnent un rythme (un alignement d’arbres, les arcades d’un pont), ou encore les textures ou les couleurs dominantes sont des appels visuels fondamentaux qui fondent la lecture d’un paysage.
La lecture de paysage est conditionnée par un certain nombre de paramètres physiques et physiologiques propres à l’observateur et à sa position dans le paysage.

  La portée du regard et les plans successifs

La profondeur du regard est une donnée très variable. Le contexte naturel a une incidence non négligeable sur la profondeur perçue (conditions atmosphériques, obstacles liés au relief...) Toutefois, on peut considérer que la portée maximale du regard peut atteindre une dizaine de kilomètres… par temps clair évidement. Certains objets de grande hauteur, telles les éoliennes, peuvent toutefois être perçus à plus de vingt kilomètres dans de bonnes conditions météorologiques.

LA PORTEE DU REGARD
La portée maximale du regard peut atteindre une dizaine de kilomètres. Au-delà, les formes et les teintes s’estompent et l’œil a du mal à différencier ce qui est vu. Certains objets de grande hauteur, telles des éoliennes, peuvent toutefois être perçus à plus de vingt kilomètres dans de bonnes conditions météorologiques.
LES PLANS SUCCESSIFS
Plusieurs plans se détachent selon la profondeur de la vue : le premier plan permet d’apprécier le paysage avec tous nos sens, il permet une vision dans le détail. Le deuxième plan révèle des traits plus importants comme ici le modelé de la colline, la répartition des bois et des champs, les fermes isolées. on y relève des couleurs, des rythmes, des points d’appel visuel, des contrastes... L’arrière plan donne souvent l’horizon lointain, ici la pinède de la Grande Lande.

Lorsque l’on observe un paysage plusieurs plans successifs se détachent parfois selon la profondeur de la vue :
• Le premier plan permet d’apprécier le paysage avec tous ses sens, il permet une vision dans le détail. Il offre des contrastes forts d’ombre et de lumière, de couleurs, il permet de saisir des textures, les odeurs... Le soin apporté à l’aménagement du premier plan est important pour la qualité d’un belvédère.
• Le deuxième plan révèle les modes d’occupations du paysage. Il permet d’observer les couleurs, textures, rythmes, points d’appels, contrastes et transitions ...
• L’arrière-plan, celui de la ligne d’horizon, offre un panorama général, les couleurs ternissent et se fondent. Il permet d’appréhender le relief, la ligne d’une crête, la silhouette d’un village…

  Le cadrage

Tout regard induit un cadrage, déterminé par les limites de notre champ visuel. D’autres cadrages peuvent déterminer la vision d’un paysage : le pare-brise d’une voiture, les fenêtres, les façades d’une rue, etc. L’appareil oculaire apprécie tout particulièrement les visions cadrées qui lui permettent de bien saisir des fragments de paysages ainsi isolés de l’étendue du champ visuel.
Fatalement, le regard, dans sa course, bute sur des obstacles qu’il ne peut franchir. Ces limites visuelles structurent le paysage perçu et délimitent des cadrages et des « espaces visuels ». Ainsi, les crêtes d’un relief constituent des limites visuelles fortes, qui bornent l’horizon.

L’ENCADREMENT
L’encadrement des vues est un phénomène fréquent dans le paysage. La nature du cadre peut être très variée : arbre, haie, bois, bâtiment, arche d’un pont... Poser un cadre sur un paysage est une façon de lui donner une valeur, car cela contribue à concentrer les regards à l’intérieur du cadre.
LA FENETRE DE VUE
Par analogie à une maison, on parle souvent de fenêtre de vue pour évoquer des vues ouvertes dans un long écran visuel (haie, façades...).
LA PERSPECTIVE
La perspective est une vue axée ou le regard est orienté. Elle est souvent également une vue cadrée, par un alignement d’arbres ou par des façades d’une rue...

  L’échelle

Regarder un paysage, c’est aussi prendre conscience de ses dimensions. Le cerveau analyse et compare les éléments regardés et permet d’apprécier les distances entre les objets. Pour évaluer la dimension d’un paysage, le cerveau se réfère à des éléments qu’il connaît bien. On peut évaluer la taille d’un arbre, d’un relief ou d’un bâtiment en imaginant un homme à côté par exemple. Le respect du rapport d’échelle entre éléments d’un paysage est une condition de son bon "équilibre visuel". L’estimation de "l’échelle d’un paysage" est importante, car elle permet, ensuite, de proposer des équipements qui ne soient ni démesurés ni mesquins.

PAYSAGE INTIME
Dans la forêt ou dans un petit chemin, les éléments très proches sont prépondérants dans notre perception : les premiers plans, les couleurs, les textures, les odeurs… Les perceptions lointaines sont gommées ou atténuées. Cette proximité des perceptions rend le paysage intime, comme un cocon qui nous entoure.
PAYSAGE HORS D’ECHELLE
Lorsque le paysage s’ouvre largement, comme ici dans les plaines agricoles de la Grande Lande, le paysage semble hors d’échelle. Les repères d’échelle s’estompent, seule la hauteur de la pinède au loin nous donne une indication, il devient alors difficile d’évaluer les distances. L’ouverture extrême du paysage provoque des sensations proches de celles éprouvées face à l’océan, dominées par l’horizon et le rapport au ciel.
EVALUER L’ECHELLE DU PAYSAGE
Pour évaluer la dimension d’un paysage, nous nous référons à des éléments que nous connaissons bien : la petite route au premier plan, les maisons, la taille des parcelles, la hauteur des arbres... Ici tous ces éléments nous indiquent un paysage d’échelle relativement modeste.
PRENDRE CONSCIENCE DES RAPPORTS D’ECHELLE
L’estimation de « l’échelle d’un paysage » est importante, car elle permet ensuite de proposer des aménagements qui ne doivent être ni démesurés ni mesquins. Ici par exemple la hauteur d’un mat d’éolienne serait équivalente à la hauteur du coteau, provoquant un effet de d’écrasement visuel de la vallée.

  Les lignes de force du paysage

Les lignes de force du paysage focalisent et guident le regard. Ce sont des éléments prépondérants ayant une échelle suffisante pour marquer le paysage, être identifiables visuellement, donc reconnus. Il peut ainsi s’agir d’un coteau, d’un front boisé, d’un fleuve ou d’une infrastructure importante... Les lignes de force du paysage conduisent le regard, ces lignes sont les premières que nous suivons des yeux quand nous regardons un paysage. Le regard glissant sur la ligne de force des versants va également s’attarder sur la rivière qui scintille en fond de vallée. Alors il empruntera cet « axe visuel » pour découvrir l’arrière-fond et y reviendra sans cesse. En prendre conscience est important car ces lignes de forces structurent la perception du paysage et doivent être prises en compte dans tout projet d’aménagement du territoire, afin de ne pas les contrarier mais, au contraire, de se caler sur elles et de renforcer ainsi la lisibilité du paysage.

LES LIGNES DE FORCE : au sud, le relief
Les lignes de force du paysage focalisent et guident le regard. Ces lignes sont les premières que nous suivons des yeux quand nous regardons un paysage. Ce sont des éléments prépondérants ayant une échelle suffisante pour marquer le paysage : dans les collines au sud des Landes il peut ainsi s’agir d’un coteau, d’un front boisé, d’un fleuve ou d’une infrastructure importante...
LES LIGNES DE FORCE : au nord, l’horizon et les lisières
Au nord des landes, dans la pinède, ce ne sont plus les formes du relief qui dominent, mais les lisières boisées qui ouvrent et ferment le paysage le long des routes et autour des clairières agricoles. La ligne d’horizon ou la perspective d’une route deviennent alors les lignes de force prépondérantes des paysages.

  Les points d’appel visuels

Certains éléments du paysage attirent le regard qui prend plus de temps pour les examiner et y revient malgré lui. Ainsi une verticale comme celle de ce clocher, la silhouette de ce pin parasol, sont autant de points de repère que tout le monde remarquera. Ces points d’appels sont à prendre en compte afin de ne pas les dénaturer et, au contraire, de renforcer leur influence visuelle.
Parfois, en revanche, l’œil est attiré par des éléments disgracieux qu’il faut alors résorber.

LES POINTS D’APPEL VISUELS
Les points d’appels visuels sont particulièrement nombreux dans le paysage. Clochers, fermes, arbres isolés se détachent sur le fond forestier ou sur la ligne d’horizon, attirant ainsi les regards.
VERTICALES ET CONTRASTES
Notre œil est attiré par les éléments qui contrastent avec le fond paysager. Il en va de même par les éléments verticaux qui sont systématiquement identifiés et survalorisés.
DU POINT D’APPEL A L’ENJEU
Parfois, l’œil est attiré par des éléments moins valorisants qu’il faut alors atténuer. C’est particulièrement le cas pour les bâtiments de couleur claire qui focalisent le regard sur des architectures peu valorisantes.

  Les couleurs et les textures

La couleur vient de la lumière. Elle joue un rôle important, elle révèle les formes d’un paysage, singularisé par des tonalités dominantes de sa géologie, de sa couverture végétale, des cultures et des architectures.
La « texture » désigne cette sorte de peau du paysage, dont le grain est mis en évidence par la lumière. Ainsi un sol caillouteux a une texture moins régulière qu’un sol sableux, où le moutonnement des frondaisons d’une forêt feuillue se distingue nettement du graphisme plus hérissé d’une plantation de conifères.

LES COULEURS
Les couleurs révèlent les formes par leurs contrastes. Vives ou ternes, claires ou sombres, elles attirent l’œil ou se fondent. Les couleurs automnales révèlent les parcelles de vigne dans le Bas-Armagnac Landais.
LES TEXTURES
Les textures constituent une sorte de peau du paysage, dont le grain est mis en évidence par la lumière. Douce ou rugueuse, fine ou épaisse, les textures évoluent avec les saisons, se modifiant selon la croissance de la végétation et des cultures. Les textures du sable landais sont très différentes sur la dune, dans les champs ou dans la pinède après la coupe.

  Les rythmes

La répétition à intervalles réguliers d’éléments similaires confère à certains paysages leur unicité et leur singularité. Cela peut être un élément de relief (succession de collines et de vallons) un élément arboré (troncs des pins adultes, haies, alignement d’arbres, lignes des cultures ou des vignes, branches horizontales des platanes palissés) ou un élément bâti (arcades sur la place, arches du pont…) Le rythme donné par ces répétitions attire les regards et donne une force singulière au paysage.

LES RYTHMES
Le rythme des troncs des pins adultes participe à la perception et au charme de la pinède.
LES RYTHMES
Les lignes des rangées de vignes attirent le regard et soulignent le relief de la colline.
LES RYTHMES
En hiver, les branches des platanes palissés forment des guirlandes horizontales qui rythment le ciel au-dessus de la place.
LES RYTHMES
La succession des arcades rythme la place de la bastide.

  Les contrastes

Le contraste est une des bases de la perception, il attire l’attention sur deux éléments du paysage qui se mettent en évidence l’un par rapport à l’autre. Ainsi la rigidité des versants contraste avec la fluidité de la rivière et avec l’à-plat de la plaine alluviale. L’effet de contraste peut être positif mais aussi négatif lorsqu’il met l’accent sur un élément qui se détache de façon déplaisante ou trop brutale avec le reste du paysage. Ainsi, un hangar volumineux peut contraster de façon trop forte avec le reste du corps de ferme et nécessiter alors une transition pour adoucir ce rapport.

LES CONTRASTES
Le contraste attire l’attention sur deux éléments du paysage qui se mettent en évidence l’un par rapport à l’autre.
LES CONTRASTES
En été, les contrastes d’ombre et de lumière, de fraicheur et de chaleur participent à la qualité des espaces publics landais.
LES CONTRASTES
Les grands contrastes animent le paysage landais et font notamment le charme des approches du littoral avec la traversée successive d’univers très différents depuis la pinède, la forêt de protection, la station, la dune littorale puis l’océan.

  La lisibilité et le brouillage

Pouvoir appréhender facilement l’organisation d’un paysage permet d’en garder une image forte et plaisante. Et cela tient tout à la fois à l’existence de points de repère qui permettent de bien s’y situer à tout moment, au regroupement en un nombre limité d’ensembles d’éléments visuels par effet de ressemblance (alignement d’arbres, regroupement d’habitations de couleurs et de formes similaires, types de cultures ...) et, mais cela est plus subtil, d’une relation logique entre l’organisation perçue de ce paysage et son contexte naturel et social. La lisibilité découle de rapports harmonieux qui s’établissent entre ses différentes composantes. Ce sont ces rapports secrets qui influencent profondément le jugement porté sur un paysage et qui font que certains sont célèbres et unanimement reconnus et appréciés, et d’autres, rejetés.
Ce concept de lisibilité qui, finalement, traduit un certain sentiment de confort visuel chez l’observateur d’un paysage, peut être un guide précieux pour celui qui souhaite affirmer l’identité d’un paysage et la cohérence de ses ambiances.

LA LISIBILITE
Pouvoir appréhender facilement l’organisation d’un paysage permet d’en garder une image forte. Certains paysages apparaissent ainsi aisément lisibles, car leur organisation est calée sur la topographie et que chaque élément semble occuper une place logique.
LA SIMPLIFICATION
Certains paysages conservent une lisibilité mais ont perdu toutes les nuances qui faisaient leur attrait. Cette simplification paysagère est fréquente lorsqu’un modèle de développement standardisé s’impose largement, qu’il soit agricole (maïsiculture intensive), forestier (pinède) ou urbain (extensions pavillonnaires).

A l’opposé, certains paysages apparaissent brouillés et semblent ainsi perdre toute qualité. Ce sont par exemple les paysages des entrées d’agglomération où constructions, parcelles agricoles et enseignes commerciales se mêlent sans logique apparente.

LE BROUILLAGE
Le paysage apparait brouillé lorsque les éléments qui le composent ne semblent plus avoir de rapports logiques ou harmonieux entre eux et avec le cadre géographique et humain. Ainsi la dispersion du bâti autour du village brouille sa silhouette et la lisibilité de son rapport au site.
LE BROUILLAGE
Le brouillage peut également provenir d’une saturation visuelle, comme c’est souvent le cas dans les zones d’activités des entrées d’agglomération, avec la multiplication des enseignes et des formes architecturales.

  L’harmonie et l’esprit du lieu

L’harmonie d’un paysage découle manifestement d’un mode d’agencement entre ses constituants, de sorte que chacun concoure à un même effet d’ensemble et que la qualité de chaque élément soit associée à la perfection de la composition d’ensemble. Cet ensemble de vieilles maisons reflétées par la rivière s’agence à la façon d’une phrase musicale et affirme l’identité d’un lieu qui le fait considérer comme pittoresque. On souhaite en conserver l’image.
L’esprit du lieu tient parfois à ce qui ne semble n’être que des détails : la pierre qui pave le sol, l’arbre qui ombrage la place, l’ombre fraiche des arcades où s’abrite la terrasse du café, les façades alignées qui prennent le soleil…

L’HARMONIE
L’harmonie d’un paysage découle de l’agencement entre ses constituants, lorsque chacun concoure à un même effet d’ensemble et que la qualité de chaque élément soit associée à la perfection de la composition d’ensemble. Le front bâti de Saubusse le long de l’Adour, présente une harmonie liée à la présence du fleuve, à la ligne des quais, au gabarit homogène des habitations, aux toitures de même matériau, à son étalement maîtrisé et à la silhouette de l’église qui domine l’ensemble.
L’ESPRIT DES LIEUX
L’esprit du lieu tient parfois à ce qui ne semble n’être que des détails : la pierre qui pave le sol, l’arbre qui ombrage la place, l’ombre fraiche des cornières où s’abrite la terrasse du café, les façades alignées qui prennent le soleil…

  L’identité et la typicité

Un paysage devrait pouvoir être identifié par des caractéristiques qui le distinguent des autres, ou alors l’apparentent à un type particulier. Avant le XIXe siècle, c’était vrai pour la plupart des paysages ruraux français, qui reflétaient les particularités de leur contexte naturel et de leurs habitants. Puis, la mécanisation et l’économie de marché élargie à la dimension de la planète ont contribué à banaliser et uniformiser la plupart d’entre eux. La France est pourtant riche encore d’une grande variété de paysages qui suscitent une image forte chez tous les observateurs. L’identité d’un lieu, d’un paysage est liée à la singularité de ses éléments, à la manière dont ils s’agencent et au génie qui a permis de les mettre en valeur. Chaque commune possède ainsi des éléments qui lui sont propres et lui donnent sa personnalité. Comme dans les débats concernant l’évolution de notre société, la notion d’identité n’est pas à prendre sous l’angle du « repli identitaire » qui exclurait toute évolution. La création contemporaine peut contribuer à donner une nouvelle identité à un paysage, à une commune, encore faut-il qu’elle en ait l’ambition.

LA TYPICITE
Un paysage devrait pouvoir être identifié par des caractéristiques qui le distinguent des autres, ou alors l’apparentent à un type particulier. La forêt landaise et sa pinède a ainsi une identité très typée et qui a été très médiatisée.
L’IDENTITE : COMPRENDRE CE QUI REND CHAQUE TERRITOIRE UNIQUE
L’identité d’un lieu, d’un paysage est liée à la singularité de ses éléments, à la manière dont ils s’agencent et au génie qui a permis de les mettre en valeur. Chaque commune possède ainsi des éléments qui lui sont propres et lui donnent sa personnalité. Ce peut être lié à son site d’implantation (dans une clairière, au bord d’une rivière, en crête d’une colline…), à son aménagement (la place centrale, la rue commerçante, un belvédère, le port…), à ses monuments, à l’architecture de ses maisons (matériaux de construction, volume des façades…)…